Le parlement marocain compte près de 395 députés. Mais, c’est à peine si les sessions parlementaires arrivent à en réunir la moitié, même pour les décisions importantes. A titre d'exemple, lors du vote pour l’adoption de la loi de Finance, seulement 186 députés étaient présents. Le bureau de la Chambre des représentants a décidé d'appliquer le règlement intérieur afin de mettre un terme à ce laisser-aller.
1000 DH par absence
Dès le lundi 23 juillet, le bureau, présidé par Karim Ghellab, va entamer les prélèvements sur les indemnités des députés absents lors des sessions parlementaires, rapporte L'Economiste. D’après l’article 46 du règlement intérieur de la Chambre des représentants, ce prélèvement est fixé à 1000 dirhams par absence injustifiée. Sachant que les députés ont trois jours de travail par semaine (lundi, mardi, mercredi), le calcul est simple pour celui qui compte 10 absences au moins. Si les députés ne peuvent être présents, pourquoi solliciter des sièges au parlement ? En tout cas si c’est juste pour bénéficier de l’immunité parlementaire, ils vont devoir le payer.
Le bureau de la Chambre des représentants, après avoir pris cette décision, sait à quoi s’attendre. «Les réactions sont prévisibles», souligne à l’Economiste l’un des députés. Pour lui, plusieurs députés s’opposeront certainement au prélèvement sur les indemnités. Certains d’entre eux qui vivent hors de Rabat, voudront prendre pour prétexte le coût des déplacements pour trois jours de travail (lundi, mardi et mercredi) par semaine.
Le contrôle ? Oui, mais…
Face à ce fléau, les responsables parlementaires ont décidé de procéder à un contrôle régulier des présences. Cependant, quelques députés expriment toutefois leur inquiétude quant aux modalités de contrôle. «Chaque semaine devra-t-on faire l’appel comme en classe ?», s’interroge Mohamed Hanine, président de la Commission de la justice, la législation et les droits de l’homme. «Cela prendra du temps sachant qu’il s’agit de 395 députés», précise le député RNI. Les responsables ont l’intention de confier le contrôle des présences aux secrétariats du bureau de la Chambre, mentionne l’Economiste. Les listes des députés seront ainsi «remises aux chefs de groupes parlementaires pour vérifier les présences et les remettre aux secrétaires des bureaux».