L’Algérie a annoncé, ce vendredi, qu’elle ne participera à aucune table ronde sur le dossier du Sahara occidental, quelques jours seulement avant l'adoption d'une nouvelle résolution par le Conseil de sécurité de l'ONU sur le conflit. «Quant à la formule dite de la table ronde, que nous avons publiquement rejetée, l'Algérie ne s'est jamais engagée à en faire partie», a déclaré Amar Belani, l'envoyé spécial en charge du Sahara occidental et du Maghreb.
Il a justifié la décision de son pays par le fait que «cette formule ne constitue pas la solution optimale puisque le Maroc a décidé, de manière irresponsable et malhonnête, d'en faire une misérable tentative d'échapper au caractère colonial de la question du Sahara occidental au profit d'un conflit régional artificiel et prétendu, faisant de l'Algérie une partie de celui-ci». Il a ajouté que «le représentant permanent de l'Algérie à New York a été chargé de communiquer la décision du gouvernement algérien au président du Conseil de sécurité».
Le diplomate algérien, connu pour son hostilité envers le Maroc, a appelé les Quinze à «traiter, plus que jamais, la question du Sahara occidental de manière claire et responsable, car elle est liée à la sécurité et à la stabilité de la région», en accusant au passage le Maroc d’avoir «violé l'accord de cessez-le-feu». «Toute démarche qui ne prendrait pas en compte ces faits posera une question légitime sur la faisabilité. Relancer un processus politique qui ne correspond pas à la réalité du terrain, peut donner une légitimité à la politique coloniale de facto, y compris dans une région censée être démilitarisée selon des accords signés par les deux parties et ratifiés par le Conseil de sécurité», a-t-il noté, en référence à la zone d'El Guerguerate.
L'Algérie, qui prétend ne pas être partie au conflit du Sahara, a précédemment appelé le Maroc à retirer ses forces d’El Guerguerat, et a déclaré que cela «constitue la pierre angulaire de tout processus politique crédible visant à trouver une solution pacifique au conflit».