Les projets d'énergies renouvelables constituent le nouveau front de bataille du Polisario contre le Maroc. En attendant une éventuelle judiciarisation devant les tribunaux européens, comme ce fut le cas avec les accords de pêche et agricole avec l’UE, l’Association Western Sahara Resource Watch (WSRW) a élaboré un rapport sur ce sujet, intitulé : «Le Maroc utilise l'énergie verte pour embellir son occupation».
L’ONG a calculé que d'ici 2030, l’électricité tirée de l'éolien et du solaire du Sahara, devrait représenter respectivement 47,20% et 32,64% du total de la production marocaine en énergie verte. WSRW condamne, ainsi, la signature le 30 septembre d’un contrat entre l’entreprise GE Renewable Energy, filiale de la société américaine General Electric, et le groupe marocain Nareva pour l'installation d'un parc éolien de 200 MW à Aftissat, situé à 50 km au Sud de Boujdour. La société italienne Enel et l'espano-germanique Siemens Gamesa, sont également dans le viseur de l’ONG proche du Polisario.
WSRW reproche à ces grands groupes industriels d’investir dans la province «sans tenté d'obtenir le consentement du peuple du territoire», en référence au verdict du 29 septembre, annulant les accords de pêche et agricole entre le Maroc et l’UE. La Cour de Justice de l’Union européenne a estimé que le Polisario «est reconnu sur le plan international en tant que représentant du peuple du Sahara occidental».
Fort de cette décision, WSRW exige «la sortie immédiate du territoire occupé de toutes les entreprises de production d'énergie verte». Elle demande même aux Etats qui vont prendre part à la COP 26 de Glasgow (du 1er au 12 novembre), de «contester les rapports climatiques systématiquement erronés du Maroc».
Dans son réquisitoire contre le royaume, WSRW affirme que ces projets d’énergies renouvelables «sabotent fondamentalement les efforts de paix de l'ONU au Sahara occidental visant à permettre l'expression du droit à l'autodétermination du peuple sahraoui». L'énergie produite «pourra, à terme, être exportée à l'étranger, y compris vers l'UE», alerte l’ONG.
La semaine dernière, la presse internationale a levé le voile sur le projet de construction du plus long câble électrique au monde, reliant le Maroc à la Grande-Bretagne, pour un montant de 2 milliards de dollars. Un méga-chantier qui pourrait fournir de l’électricité verte à 7 millions de foyers britanniques.