Le juge de l’Audience nationale espagnole, Santiago Pedraz a de nouveau classé sans suite la plainte pour génocide, déposée contre le secrétaire général du Front Polisario, par l'Association sahraouie pour la défense des droits de l'Homme (ASADEH). Selon RTVE, Pedraz a expliqué, dans son ordonnance, que les événements dénoncés se sont produits entre 1974 et 1990, raison pour laquelle ils seraient déjà prescrits, conformément au Code pénal de 1973, toujours en vigueur.
De plus, bien qu'il n'analyse pas si les faits pourraient constituer un crime de génocide dans le code pénal en vigueur, le magistrat précise que les accusations exposées dans la plainte «n'intègrent pas tous les éléments du crime de génocide», en insistant sur l’existence de «contradictions dans le récit de la plainte elle-même et dans les déclarations des témoins» qu'il a interrogés. Le juge pointe également une «insuffisance manifeste de détails pertinents sur les circonstances du lieu et de l'heure des événements et des détails précis de la participation de l'accusé».
Pour rappel, l'ASADEDH a déposé une plainte pénale auprès de l’Audience nationale contre divers dirigeants du Front Polisario, dont Brahim Ghali, pour les crimes de torture, meurtre, détention illégale, disparition et terrorisme, qui auraient été commis entre 1976 et 1987 dans les camps de réfugiés sahraouis à Tindouf (Algérie). L'affaire a été classée en 2020, les accusés n'ayant pas pu être interrogés car ils n'étaient pas en Espagne, mais elle a été réactivée avec l'entrée de Ghali en Espagne en avril dernier.
Le 29 juillet, Pedraz a classé l'affaire sans suite, mais l’Audience nationale a annulé cette décision en raison d'un vice de forme, considérant que l'affaire aurait dû être traitée comme une procédure ordinaire, et non comme une procédure abrégée. La semaine dernière, la cour d'appel au tribunal de l’Audience nationale à Madrid a accepté de rouvrir l’affaire de génocide où le chef du Polisario, Brahim Ghali, a été mis en cause.