Plus moyen de payer les factures, le logement, de nourrir convenablement toute la famille, c’est en grand nombre que les Marocains résidant en Espagne veulent rejoindre le royaume chérifien. «Selon des estimations préliminaires, environ la moitié des 800 000 migrants marocains qui travaillent en Espagne ont perdu leur emploi et pourrait envisager un retour définitif à leur pays d'origine», indique le site arabophone Al-Hayat. Certains hommes renvoient au Maroc leurs épouses et leurs enfants en bas âge et restent avec leurs enfants majeurs espérant trouver un job à tout moment.
Auraient-ils changé d’avis ?
Le gouvernement espagnol s’est engagé à offrir une compensation financière à ceux qui choisissent de retourner dans leur pays d’origine. Cependant, les ressortissants marocains n’étaient pas vraiment enchantés. «Les Marocains n’étaient pas nombreux à accepter, peut-être parce que la somme qu’on donne est faible et qu’une fois arrivés au Maroc, cela ne vaudrait pas grand chose», confie à Yabiladi une source proche de la communauté marocaine en Espagne.
Mais la crise serait-elle arrivée à son paroxysme ? L’on s’interroge, puisque selon le site Al-Hayat, «les statistiques montrent que près de 100.000 personnes ont déclaré leur désir de quitter volontairement le pays» en profitant de la compensation financière.
En Italie, la situation est quasiment similaire à celle du royaume ibérique. 30% des immigrés ont perdu leur emploi. Les 600 000 Marocains résidant en Italie seraient les plus touchés. Ils constituent d'ailleurs la première communauté étrangère en Italie. L’engrenage constitué par la crise de la dette, la crise bancaire et la hausse du chômage ne les conduits qu'à une alternative pour certains : le retour au pays.
Chute des entrées de devises cette année ?
Les MRE grâce à leurs transferts, sont un support incontournable pour l'économie nationale. En 2011, ils ont transférés au Maroc 58,5 milliards de DH, soit une hausse de 7,6% par rapport à l'année précédente. Si une partie des MRE d'Espagne et d'Italie rentrent définitivement au royaume, il faudra dire «bye bye» à une part non négligeable d’entrées de devises. Il est vrai qu’aujourd’hui les transferts en provenance des Marocains de France sont les plus nombreux avec 63% des envois de fonds totaux envoyés au Maroc. Mais, il ne faut pas également oublier que l'Italie est la troisième source en importance des envois de fonds vers le Maroc, après la France et les pays du Benelux (Belgique, Pays-Bas et Luxembourg). L'Espagne est source de juste 11% de ces transferts.
Même si les statistiques ont prouvés que les transferts de devises n’ont pas subi les méfaits de la crise et ce, même durant le premier trimestre de l’année 2012, il est évident qu’un retour massif des MRE aura des conséquences. Pourtant ces devises sont une source de manne financière pour l’économie du pays. Le Maroc qui s’était récemment dit prêt à aider les Marocains d’Espagne et d’Italie à faire face à la crise, n’a pas précisé depuis sa stratégie.