La débâcle du PJD aux législatives du 8 septembre a donné une autre occasion au chef du plus grand parti islamiste en Algérie de remuer le couteau dans la plaie de ses «frères» marocains. «La malédiction de la Palestine s’abat sur El Othmani et sur le PJD au Maroc», a commenté sur Twitter Abderrazak Makri, le président du Mouvement de la Société pour la Paix (MSP).
Cette défaite est «une leçon pour les islamistes qui se couchent mais également pour toute force politique croyant qu’avec les concessions faites au détriment des principes, ils seront accueillis par les régimes (…) ou que l’occident va les accepter», a-t-il écrit.
«Mieux vaut perdre par la fraude électorale que de subir une défaite humiliante dans les bras de la corruption. Ils combattent les islamistes pour leurs principes, et lorsqu’ils les intègrent abandonnant leurs principes, ils finissent par les expulser d’une manière ou d’une autre.»
Makri est connu pour ses critiques acerbes envers les décisions prises par la direction du PJD. Au lendemain de la signature, le 22 décembre, par Saad-Eddine El Othmani de l’accord de rétablissement des relations avec Israël, il avait estimé que le parti de la Lampe «a trahi ses principes et sa précédente ligne anti-normalisation».
Le MSP était une composante de la coalition présidentielle de 2002 à 2012, avec des ministres aux gouvernements. Cette proximité avec le pouvoir continue désormais depuis les bancs de l' «opposition». L’ancien ministre du Travail, El Hachemi Djaâboub, et jusqu’à sa nomination actée le 30 septembre 2020, était un membre du MSP. Auparavant, il avait dirigé les départements du Commerce et de l’Industrie.
Le MSP a été créé en décembre 1990, avec la bénédiction du pouvoir algérien, afin de circonscrire la poussée du Front islamique du salut (FIS).