Après plus de 120 jours, le journaliste et ancien rédacteur en chef du journal Akhbar Alyaoum, Soulaiman Raissouni a suspendu sa grève de la faim, nous informe ce lundi l’avocate Souad Brahma, membre de son comité de défense.
«Samedi, après avoir été transféré à l’hôpital pour recevoir des soins, Soulaiman a décidé de suspendre sa grève de la faim», nous confie-t-elle, confirmant des informations relayées par des associatifs et des militants des droits humains sur les réseaux sociaux.
الصحافي سليمان @Raissouni أوقف إضرابه عن الطعام.
— Kholoud Mokhtari (@KholoudMokhtar5) August 9, 2021
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Me Brahma précise que cette décision a été prise samedi soir, après que Soulaiman Raissouni se soit blessé dans sa cellule. «Soulaiman avait accepté de suspendre sa grève à condition qu’il soit transféré à l’hôpital», rappelle l’avocate.
Dans une interview réalisée par l’un de ses avocats et publiée ce lundi, le journaliste a expliqué avoir pris cette décision après l’appel de sa famille, ses avocats ainsi que des centaines de personnalités et d’instances nationales et internationales. «Ma décision est prise aussi après ma rencontre avec le directeur de la prison, le 3 août suite à la visite d’une délégation du CNDH, composée notamment du professeur Rachid Boutaib», ajoute-t-il.
Plus loin, Soulaiman Raissouni précise qu’il ne voulait «faire chanter aucune partie» pour sa libération en entamant cette grève de la faim. «Je voulais exprimer de façon spontanée l’injustice et l’oppression dont je suis victime et je ne disposais que de mon corps et mon âme pour exprimer le degré de mal qui m’a affecté avec ma famille et mon journal et qui impacte ma liberté d’expression. Je n’espérais que les conditions d’un procès équitable soient assurées, ce qui m’aurait conduit à l’acquittement», indique-t-il.
Début juillet, le journaliste Soulaiman Raissouni a été jugé coupable d'agression sexuelle par la chambre criminelle de première instance de Casablanca et condamné à 5 ans de prison ferme.
En mai 2020, il a été arrêté, puis placé en garde en vue suite à une plainte déposée contre lui par un jeune homme se déclarant homosexuel qui l’accusait d’«agression sexuelle et séquestration» pour des faits remontant à fin 2018. Depuis son interpellation, il était en détention en attendant son procès.