Dans le sillage de la campagne médiatique menée en Algérie ces derniers jours en réaction à la main tendue lors du discours du Trône du roi Mohammed VI, la revue El Djeich du ministère algérien de la Défense met son grain de sel. Dans le numéro 697 de ce mois d’août, la revue a réservé un long «commentaire» au Royaume. «Le régime marocain du Makhzen a récemment rehaussé son degré d’hostilité envers l’Etat algérien et ses institutions sur plusieurs fronts», annonce-t-elle dès la première ligne.
Rappelant d’abord «la qualification de l’Algérie comme pays ennemi pour le Maroc par le consul général du Maroc à Oran en mai 2020», l’article énumère plusieurs actes considérés comme «hostiles» par les généraux d’Alger. Il évoque «le comportement infantile et les attaques récurrentes» du Maroc contre l’Algérie avant d’accuser le «Makhzen» de mener une «stratégie de la tension permanente et de l’escalade». «Un des procédés indignes utilisés par le Makhzen marocain dans sa tentative de saper l’unité nationale et la stabilité de notre pays, est la guerre médiatique et la propagande malveillante qui présentent un sombre tableau de la situation de notre pays», fustige-t-il encore.
L’occasion de reprocher au Maroc le «recrutement de traîtres, d’agents et de pseudo opposants», de «saper le climat de confiance qui devrait prévaloir dans les échanges et les relations entre les Etats» ou encore «la campagne acharnée visant à inonder [l’Algérie] de toutes sortes de drogues se poursuit». La revue El Djeich évoque même «la contrefaçon de la monnaie» algérienne, les liens «avec les milieux hostiles à l’Algérie» et «avec des mouvements terroristes». Et d’affirmer avec un langage cru qu’il ne reste plus au Makhzen «qu’à attendre que le tas d’immondices lui explose à la face et finisse par emporter le ”califat de l’Emir des croyants’’ qui a jeté le Maroc dans les bras du sionisme et insulté le citoyen marocain».
Une autre tribune dans le même numéro évoque, pour sa part, les «dérives et les scandales du Makhzen», pour parler du logiciel Pegasus. «Après ce scandale, la légitimité du pouvoir marocain a reçu un coup dur», estime son rédacteur.