Le président de Melilla n’a pas oublié le projet de connexion maritime entre sa ville et le port algérien de Ghazaouet. Eduardo de Castro l'a exhumé lors de réunion du jeudi avec la nouvelle ministre de la Politique Territoriale, Isabel Rodríguez, rapporte ce vendredi 30 juillet Melilla Hoy. La publication n’a pas précisé la réaction de ce membre du gouvernement à cette demande.
Visiblement, De Castro parie sur cette ligne maritime pour la relance d’une économie, lourdement frappée par le Covid-19 et la fermeture de la frontière commerciale avec le Maroc.
Auparavant, la connexion avec l’Algérie était portée par le président de l’Autorité portuaire de Melilla, Victor Gamero. Il avait d’ailleurs demandé, fin novembre 2020, au président de la ville et à l’ancienne ministre des Affaires étrangères, Arancha Gonzalez, d'appuyer ce projet «afin de récupérer le marché algérien que Melilla avait dans les années 80», avait-il expliqué dans des déclarations à la presse. Pour ce faire, il avait plaidé l’octroi de facilités administratives aux touristes algériens similaires à celles dont bénéficient les Marocains des zones frontalières pour entrer à Melilla. Or, depuis la donne a changé. Désormais, les responsables politiques de Melilla et de Ceuta réclament une intégration au régime douanier de l’Union européenne. Un statut incompatible avec les facilités administratives souhaitées.
Pour mémoire, ce projet de liaison maritime entre Melilla et l’Algérie a été d’abord porté par Youssef Kaddour, le président de la Commission islamique Annour, en réaction à la fermeture de la frontière commerciale du Maroc avec sa ville. Celui-ci avait initié les premiers contacts avec des diplomates algériens accrédités en Espagne, en octobre 2019.