Après 60 jours de grève de la faim et près d’une semaine de grève de la soif, les sans-papiers en sit-in ouvert à l’église du Béguinage et à l’Université libre de Bruxelles ULB/VUB ont suspendu leur mouvement de protestation, à l’issue de deux jours de dialogue avec le gouvernement. Les occupations sont en revanche maintenues et les concernés précisent qu’il ne s’agit pas de la fin de leur mouvement.
Contacté par Yabiladi, Ahmed, un des porte-parole des sans-papiers, a insisté qu’«on a mis fin à la grève de la soif et non pas à la grève de la faim, mais on l’a suspendue afin d’avancer dans les négociations, puisque le gouvernement nous a tendu la main cette fois-ci et nous a écoutés». «Si le dialogue suit son cheminement logique, nous annoncerons alors la fin de notre contestation ; mais si les choses ne se passent pas comme elles le devraient, nous reprendront la grève», a-t-il souligné.
Ce mercredi après-midi, un communiqué de l’Union des sans-papiers pour la régularisation (USPR) a rappelé que la revendication générale de l’organisation était «l’accès au travail légal». En ce jour de Fête nationale, des propositions du cabinet du secrétaire d’Etat à l’asile et la migration, Sammy Mahdi, ont été annoncées aux sans-papiers. «En substance, il s’agit de donner la possibilité aux occupants de faire valoir des éléments d’ancrage, de vulnérabilité, de séjour, etc. permettant l’octroi d’un permis A (…) Pour les dossiers les plus fragiles, la possibilité d’une protection humanitaire est également sur la table», a annoncé l’USPR. Pour sa part, Ahmed a confirmé à Yabiladi que ce premier pas porte sur la recevabilité des demandes des grévistes, au vu de leur situation économique et sociale en Belgique.
Toutefois, l’USPR souligne que «ce pas en avant n’est pas suffisant pour garantir l’accès au travail légal». Elle a donc indiqué continuer «la lutte autour du permis unique tant au niveau régional que fédéral, afin d’obtenir des garanties supplémentaires et sortir les travailleurs.euses sans-papiers de la clandestinité».