Le Maroc a réagi, ce jeudi, à l'intervention du nouveau ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, durant le débat général de la réunion ministérielle du Mouvement des Non Alignés (MNA), tenu en format virtuel le 13 et 14 juillet. Dans une note adressée à la présidence azérie du Mouvement et à l’ensemble des membres, l’ambassadeur Représentant permanent du Maroc à l’ONU, Omar Hilale s’est ainsi dit «profondément étonné» du choix du ministre algérien.
Rappelant que la question «qui relève exclusivement du Conseil de Sécurité de l’ONU, n’était ni inscrite à l’ordre du jour de la réunion, ni en liaison avec son thème», le diplomate a dénoncé la pseudo «reprise de conflit militaire» évoquée par le ministre algérien. «Cette fiction n’existe que dans les communiqués de propagande du groupe séparatiste armé, Polisario, et les dépêches de l’agence de presse algérienne», a-t-il fustigé.
«N’en déplaise au MAE algérien, la situation au Sahara marocain est calme et sereine, comme cela est dument consigné dans les rapports quotidiens de la MINURSO et confirmé par les médias internationaux.»
Le diplomate a ajouté que la déclaration de Lamamra est en «déphasage total avec la réalité sur le terrain», rappelant que les populations dans les provinces du sud du Maroc «vivent dans la quiétude et la sérénité et participent pleinement au développement socio-économique de la région, ainsi qu’à la vie politique».
Tout en mentionnant la reconnaissance des Etats-Unis de la souveraineté du Maroc sur son Sahara et l’ouverture de 22 Consulats généraux, de pays membres du MNA, à Laâyoune et Dakhla, Omar Hilale a affirmé que ce sont «l’Algérie et le groupe séparatiste armé, qu’elle a créé qui ont refusé plusieurs candidats proposés par le Secrétaire Général de l’ONU», pour le poste d’envoyé personnel. «C’est donc à l’Algérie et au Polisario qu’incombe le retard de nomination de nouvel Envoyé Personnel du SG», a rétorqué le diplomate.
«L’Algérie ne peut se dérober de sa responsabilité, qu’elle a finalement assumée en participant, en tant que partie, aux tables rondes, depuis 2018. Le ministre algérien ne saura induire, insidieusement, les membres du MNA en tentant de réduire le différend régional sur le Sahara marocain à deux parties», conclut-il en insistant sur «le droit au peuple Kabyle» à l’autodétermination.