L’Agence américaine du médicament (FDA) a mis en garde, lundi, sur les séquelles neurologiques que le vaccin contre la Covid-19 développé par Johnson & Johnson (J&J) peut entraîner, comme la maladie rare connue sous le syndrome de Guillain-Barré. Les chances de développer cette affection sont généralement faibles, mais elles augmentent de trois à cinq fois chez certaines personnes vaccinées. La FDA assure cependant que les bénéfices du vaccin «l’emportaient clairement sur les risques potentiels».
Jusque-là, les autorités sanitaires des Etats-Unis ont identifié 100 cas suspects du syndrome parmi les 12,5 millions de personnes injectées au vaccin de J&J. 95% d’entre eux sont considérés comme des cas graves nécessitant une hospitalisation et un décès suspect a été compté, selon les éléments de la FDA, relayés par le New York Times. Cela dit, l’agence a indiqué que «si les preuves disponibles suggèrent un lien entre le vaccin et un risque accru de syndrome de Guillain-Barré, il est insuffisant d’établir une relation de causalité» à ce stade.
Les données de la FDA indiquent encore que les symptômes débutent généralement dans les 42 jours après la vaccination. Les personnes potentiellement concernées doivent «consulter d’urgence un médecin», si elles éprouvent des difficultés à marcher, à mâcher, à parler, ou si elles ressentent une vision double et des difficultés à bouger les yeux.
Le syndrome de Guillain-Barré est en effet un trouble neurologique causé par une attaque des nerfs de la part du système immunitaire, ce qui peut provoquer une paralysie temporaire mais sévère. Ce risque est connu avec d’autres vaccins, y compris certains contre la grippe contre le zona. Aux Etats-Unis, la maladie a été rattachée à de précédentes campagnes de vaccination, notamment lors d’une épidémie de grippe porcine en 1976. Des cas similaires ont été signalés lors de la vaccination contre la grippe H1N1 en 2009, rappelle l’agence de presse Reuters.
Le vaccin J&J au Maroc
Dans le cadre de la campagne nationale de vaccination, la formule développée par Johnson & Johnson est reconnue par le Comité technique et scientifique consultatif de vaccination depuis mars dernier, mais le ministère de la Santé au Maroc n’a pas encore émis d’autorisation et n’est pas fourni en doses du fabricant américain. Dans le temps, l’idée a été d’abord de recenser les vaccins «ayant la même efficacité et sécurité et nécessitant la même logistique» que celle mise en place pour les vaccins utilisés dans le pays, et qui peuvent être commandés. Cependant, l’approvisionnement en lots développés par d’autres laboratoires entre dans le cadre d’«une démarche stratégique», au sein de laquelle aucune décision n’a été prise pour l’heure concernant le vaccin J&J, selon une source médicale, contactée par Yabiladi.
De manière générale et pour tout vaccin, l’autorisation relève de la Direction du médicament et de la pharmacie. Elle doit être effectuée «à la lumière des données scientifiques fournies par les laboratoires pharmaceutiques» et analysées par un groupe d’experts, pour juger de la pertinence des études menées. Même lorsque l’autorisation est octroyée, celle-ci n’est pas définitive, puisqu’elle reste tributaire des résultats et des informations actualisées. Son retrait comme son maintien sont possibles, en fonction de l’évolution des données disponibles, a ajouté notre source.