Nouveau rebondissement dans l’affaire des femmes non accompagnées discriminées par un établissement touristique à Marrakech. Un collectif d’ONG et d’activistes a dénoncé, ce vendredi, un «comportement qui encourage le développement de l'extrémisme, du terrorisme et de l'incitation à la haine». Dans un communiqué parvenu à Yabiladi, le collectif pointe du doigt «un crime de discrimination à l'égard des femmes et une atteinte aux principes d'égalité».
«L'opinion publique nationale et internationale s'est étonnée du fait qu'un groupe hôtelier de Marrakech ait suspendu les réservations de chambres individuelles par des femmes célibataires non accompagnées de leur famille. Un acte étranger aux valeurs de la société marocaine qui constitue un délit de discrimination à l'égard des femmes, une incitation à la haine et une violation des principes d'égalité et de non-discrimination consacrés par les accords internationaux relatifs aux droits humains», dénonce le collectif.
Ce dernier, tout en citant plusieurs textes nationaux et internationaux, appelle le ministère Public à ouvrir une enquête pénale sur cette affaire, invitant les ministères de l'Intérieur, du Tourisme et des Droits de l'Homme, tout comme le Conseil national des droits de l'Homme, à intervenir pour faire face aux répercussions de ces actes. «Cette violation des droits humains et ce comportement rétrograde encouragent la dévalorisation des femmes et leur diabolisation, limitant leur épanouissement et leur développement en femmes indépendantes», fustige le communiqué.
La liste des premières signatures comprend plusieurs organisations, comme le Front nationale contre l'extrémisme et le terrorisme, l’Association démocratique des femmes du Maroc, l’OMDH, l’ADDH, la Fédération nationale des associations amazighes, le mouvement pour la démocratie paritaire et le Centre marocain pour la démocratie. L’appel est également signé par plusieurs activistes et personnalités, comme Moulay Ahmed Douraidi, la professeure Hakima Himmich, l’ancienne ministre Nouzha Skalli et la parlementaire Hanane Rihab.