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Grand Angle

France : Une association de MRE déplore l’absence de consulat marocain à Nice

Plus de deux semaines après avoir passé un arrêté municipal pour interdire les drapeaux étrangers et groupes folkloriques lors des mariages à la mairie de Nice (cf article), le maire Christian Estrosi décide de fermer une salle de prière musulmane. Une mesure qui interpelle une association de Marocains Résident à l'Etranger qui regrette par la même occasion qu'il n'y ait pas de consulat marocain pour protéger les intérêts des Marocains de la ville.

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Christian Estrosi, maire de la ville de Nice
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D’après le site Safarnews.com, le maire de Nice Christian Estrosi a annoncé hier jeudi 7 juin, vouloir transformer une salle de prière musulmane, anciennement un garage, en poste de police, après avoir reçu des plaintes de riverains qui n’appréciaient pas de vivre près de ce lieu de prière. La raison invoquée : l’absence d’autorisation pour que ce lieu devienne une salle de prières. Cette décision intervient moins d'un mois après celle d'interdire les drapeaux étrangers et les troupes folkloriques lors de mariage célébré en mairie.

Une série de mesures qui choquent Hamid Belrahhalate, président de l’Union des Marocains de Nice. Originaire de Meknès, cela fait plus de 20 ans qu’il vit dans la ville où il est professeur de mathématiques. Pour lui, la politique actuelle menée par Christian Estrosi est proche de celle de l’extrême droite.

«A Nice, nous avons des élus maghrébins et musulmans mais ces élus sont totalement absents. Ils ne travaillent que pour eux et ne représentent qu’eux-mêmes. Au lieu de dénoncer et de claquer la porte quand quelque chose ne leur plait pas, ils s’écrasent.», explique Hamid Belrahhalate. Par ailleurs, il dénonce également le silence de la communauté maghrébine qui laisse passer ces mesures municipales sans manifester son mécontentement.

Les Marocains laissés à l’abandon

Mais ce que Hamid Belrahhalate n’arrive pas à avaler, c’est l’absence totale de consulat marocain à Nice, alors que les Tunisiens et les Algériens ont leur consulat. Cela fait 15 ans qu’il se bat pour qu’il y ait une représentation marocaine, mais sans résultat. Selon lui, s’il y a avait un consulat marocain, cela permettrait de mettre la pression auprès de la mairie de Nice pour mieux défendre les intérêts des Marocains. «Pour faire nos papiers, on est obligé d’aller à Marseille et ça fait loin et c’est cher. Un aller-retour me coûte à chaque fois 120 euros et en plus il faut prendre une journée de congés pour y aller», déplore-t-il.

«On n'a ni le soutien des autorités marocaines, ni des Marocains eux-mêmes. Les gens sont divisés ici, ils se sentent seuls dans leur combat. Où étaient les autorités marocaines lorsqu’il a fallu s’occuper de la pension des veuves des anciens combattants marocains ? C’est l’association qui a géré ces dossiers. Il y en avait plus de 1500 ! Où étaient les autorités marocaines lorsque la mairie de Nice a exhumé des tombes dans le carré musulman du cimetière de l'Est de la ville ?», lance-t-il désespéré ajoutant que certaines familles marocaines ont décidé d’exhumer elles-mêmes certains corps de personnes décédées depuis plusieurs années, pour les enterrer en sécurité au Maroc.

Il évoque également que lorsqu’il y a des décès de ressortissants marocains à Nice, c’est lui qu’on appelle en premier pour qu’il puisse contacter la famille du défunt au Maroc. Une mission que les représentations marocaines officielles sont censées assumer. «Cela fait 15 ans que je me bats dans l’association et quand je vois que le Maroc ne me soutient pas, je me demande parfois si je dois continuer à faire des efforts», conclut-il.

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