Le tribunal de première instance de Salé a condamné, mardi 22 juin, le blogueur Hafid Zerzane, proche du mouvement d’Al Adl Wal Ihsane, à deux mois de prison, assortis à une amende de 20 000 dirhams. Il a ainsi été reconnu coupable d' «injure envers un corps constitué», suite à un post sur Facebook commentant le crime sordide dont a été victime Adnan Bouchouf, en fournissant des données sur la prostitution des enfants au Maroc.
Suite à cette condamnation, le Comité de solidarité avec Omar Radi, Soulaiman Raissouni, Maati Monjib et toutes les victimes de la liberté d'expression au Maroc a publié une déclaration de solidarité avec Hafid Zerzane, qualifiant le verdict d’«injuste» et le considérant comme «une continuation de l'attaque des autorités marocaines touchant la liberté d'opinion». Pour le comité, le jugement vise «de nouvelles restrictions et confiscation du droit d'expression». «Les données contenues dans la publication de Hafid Zerzane ont été publiées par de nombreuses plateformes. Son post a été publié en interaction avec l'affaire d'enlèvement, de viol, de meurtre et d'enterrement de l'enfant Adnan à Tanger, qui était une affaire d'opinion publique ayant fait réagir tous les Marocains», ajoute le communiqué.
Le comité de soutien estime que «le message ne comportait aucune insulte, calomnie ou insulte à l'égard d'une partie ou de qui que ce soit». «Le verdict contre Hafid Zerzane porte atteinte à l'esprit et aux principes du Code de la presse et l’édition, qui ne contient pas de peines privatives de liberté, et légitime une violation du principe d'application de la loi la mieux adaptée à l'inculpé telle qu'elle est énoncée au chapitre VI du code pénal», ajoute le comité.