Le ministre de la Justice a reconnu, lundi, que les chiffres liés à la détention provisoire au Maroc sont «préoccupants» pour les différentes composantes du système judiciaire. Intervenant lors de la séance de questions orales à la Chambre des représentants, Mohamed Ben Abdelkader a rappelé que le taux de détention provisoire a atteint, à fin avril dernier, environ 44,5% de la population carcérale totale, qui comptait environ 86 223 détenus.
En réponse à deux questions à ce sujet présentée par le PJD et l’USFP, le ministre a ainsi tenté de justifier les taux élevés de détention provisoire, évoquant des «raisons judiciaires, sociales et économiques».
Dans ce sens, Mohamed Ben Abdelkader a reconnu que la décision de détention provisoire s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la politique pénale confiée exclusivement au procureur du roi près la Cour de cassation en sa qualité de chef du ministère public et qui est assisté par des juges d'instruction. Il a estimé que «la détention provisoire est due aux organes judiciaires chargés de statuer sur les cas, car ils peuvent, en termes de juridiction et d'autorité, accorder une libération provisoire aux suspects à n'importe quel stade du litige».
Rappelant le projet de loi portant sur le Code pénal, le ministre a assuré que département a proposé des options alternatives pour la détention provisoire et l'adoption de règles codifiées des contrôles pour qu'il soit rationalisé. Pour lui, la solution de cette problématique commence par une révision globale de la politique pénale, et dans un premier lieu, du code de procédure pénale.
Les parlementaires ont, quant à eux, insisté sur la nécessité de revoir le Code de procédure pénale et travailler à l'inclusion de procédures alternatives pour la détention provisoire, sa rationalisation et son contrôle dans le cadre d'une révision globale, de façon à permettre de renouveler la confiance des citoyens dans la justice.