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Grand Angle

Le procès du blogueur Sokrate s’ouvre demain à Marrakech

Le 29 mai, la police de Marrakech arrête le blogueur Mohamed Sokrate pour «possession et trafic de drogue». Un nouveau type d’accusation bien en vogue, ces derniers temps.

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C’est demain vers 10 heures que s’ouvrira, au tribunal de première instance de Marrakech, le procès du blogueur Mohamed Sokrate. Il est poursuivi non pas pour ses écrits contre la monarchie, l’Islam ou pour ses idées très libérales mais pour «possession et trafic de drogue». «Une accusation qui pourrait lui couter au minimum deux ans de prison ferme», nous confie son avocat, Tahar Abou Zaid.

Sokrate est très connu dans les milieux de la blogosphère au Maroc, il s’est même proclamé le chef du «mouvement pour tous les Bertouches». Un mouvement qui fait de la défense des libertés individuelles son principal credo. A l’exception des islamistes, nombres d’associations de gauche et d’extrême gauche ont l’intention de tenir un sit-in de protestation devant le tribunal. Les sections de Marrakech de l’AMDH et l’OMDH, en dépit des contacts nouées avec elles, n’ont pas encore arrêté une position claire sur ce sujet.

La révision de la Constitution, Sokrate y était

Cette affaire remonte au mardi 29 mai, jour de l’arrestation du blogueur. Après 48 heures de garde à vue, il est présenté devant les juges. Deux avocats se présentent, gracieusement, pour assurer la défense de Sokrate. Ils demandent le report pour examen du dossier. Une requête approuvée, d’ailleurs, par la cour. Selon Me Abou Zaid, les PV de la police seront au cœur de ce procès, «le blogueur avance qu’il les a signés sous la menace». La défense compte baser sa plaidoirie sur ce point. Une défense qui sera renforcée, demain, par l’arrivée de plusieurs avocats en provenance des autres villes du Maroc.

Mohamed Sokrate a participé aux discussions menées, au cours de l’année dernière, par la commission présidée par Abdellatif Mennouni chargée par le roi Mohammed VI du projet de révision de la constitution.

L’accusation de ce blogueur de la ville ocre n’est sans rappeler celle portée, le 25 mai, contre le caricaturiste Khalid Gueddar, arrêté à Kénitra pour «état d’ébriété sur la voie publique» et «insultes aux policiers». Son procès est prévu le 13 juin.

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