Ces accords de réadmission permettent aux pays membres de l'UE de renvoyer dans le pays d'origine ou de transit le clandestin trouvé en Europe. Les trois pays du Maghreb sont tous contre, chacun avec sa raison propre. Pour le cas du Maroc, le commissaire européen à la Justice et les Affaires intérieures affirme d'après « Panapress », que le Royaume refuse de signer l'accord « pour ne pas devoir accueillir des Algériens ayant transité par son territoire ». L'Algérie ne veut tout simplement pas « en entendre parler sous aucune circonstance » alors que la Libye « est réticente à autoriser l'UE à effectuer des missions de surveillance aux larges de ses côtes ».
« Les pays du Maghreb devraient agir brutalement pour mettre la main sur toute les officines de passage, très souvent liées au crime organisé et à la prostitution » , a affirmé Jacques Barrot qui est aussi vice-président de l'UE. Il doit se rendre en fin de semaine sur l'île italienne de Lampedusa et à Malte, territoires qui connaissent des arrivées massives de migrants. Lampedusa dont le centre d’accueil a été incendié en février lors d’une révolte a d'ailleurs vu débarquer près de 300 clandestins le 4 mars dernier.
Pour le représentant de l'Europe, ces accords sont « très importants, car ils permettent de renvoyer les gens dans des conditions acceptables ». En cas de signature, ils permettront sans doute d'augmenter les contingents de migrants transsahariens en transit dans les trois pays du Maghreb. Des centaines de milliers de personnes tentent chaque année d'entrer en Europe par la mer. Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux réfugiés (HCR), cité par « El Watan » d'Alger, parle de plus de 67 000 personnes qui ont traversé la Méditerranée pour demander asile en Europe en 2008. Plus de la moitié est arrivée en Italie et à Malte. Le Maroc vu sa proximité géographique avec l'Espagne, n'est pas épargné par le phénomène migratoire.
La France a déjà réussi à faire signer des accords de réadmission à 7 pays subsahariens (Cap Vert, Sénégal, Gabon, République démocratique du Congo, Bénin, Tunisie et Ile Maurice). D'autres sont en gestation comme au Mali (qui a refusé 4 fois de suite la signature), au Burkina Faso, au Cameroun et en Égypte.