Les médecins marocains sont vent debout contre le projet de loi 33-21 modifiant et complétant la loi 131-13, relative à l'exercice de la médecine et particulièrement son volet relatif à l'exercice par des médecins étrangers. Ainsi, l'Ordre des Médecins a critiqué, cette semaine, son exclusion lors du débat sur ce projet par le ministère de la Santé. Son conseil a même affirmé, dans un communiqué repris par des médias, que la version adoptée en conseil du gouvernement serait «différente» de celle exposée à l’ordre en 2019.
L’instance, qui insiste sur la nécessité pour les médecins étrangers d'avoir l'équivalence de diplôme ou de certificat, a pointé du doigt des «problématiques relatives à la valeur scientifiques de diplômes de médecine délivrés dans certains pays». Elle s’est dite, par ailleurs, «étonnée» de voir que les médecins étrangers voulant exercer au Maroc de façon permanente doivent s’adresser au conseil de l’ordre, au moment le ministère de la Santé se charge de ceux pratiquant pour une période déterminée.
Pour l’ordre, «motiver les médecins étrangers et les médecins marocains résidant à l'étranger à choisir le Maroc comme destination pour exercer la profession en simplifiant les conditions et les procédures ne suffira pas à lui seul à atteindre cet objectif». Son conseil explique ainsi que cette démarche «doit s'accompagner par une révision de la législation nationale, la mise en place de mesures incitatives à l'investissement dans le domaine de la santé et en faisant évoluer les textes législatifs et réglementaires relatifs aux professions paramédicales et autres professions de santé».
Si elle reconnaît que les cadres étrangers peuvent contribuerait à combler les lacunes que connaît le pays au niveau des cadres, l’instance estime que «la disparité entre les régions et dans de nombreux cas au sein d'une même région ne peut trouver une solution en ouvrant la voie» à ces cadres.