C'est jeudi 10 juin que l'homme suspecté d'avoir volontairement percuté cinq personnes, pour leur appartenance présumée ou avérée à la communauté musulmane, a été brièvement entendu pour la première fois par le juge responsable de l'affaire dans la ville de London dans l'Ontario (Canada).
Nathaniel Veltman, le jeune homme suspecté d'avoir tué quatre de ses victimes, est apparu pour une audience de procédure, déclinant son identité et répondant à de simples questions concernant la défense qu'il entreprend, révèle le Figaro. Quatre chefs de meurtre avec préméditation sont toujours retenus contre lui, ainsi qu'une tentative de meurtre, alors que la police évalue encore la possibilité de l'inculper pour des faits en lien avec le terrorisme. Même si le caractère terroriste n'est pas retenu, le prévenu risque la prison à vie pour son attentat qui a choqué le Canada entier.
De nouveaux éléments ont été révélés sur les instants qui ont suivi le drame. L'auteur présumé se serrait bien arrêté six kilomètres plus loin sur le parking d'un supermarché, pour se retrouver face à face avec un chauffeur de taxi. Le chauffeur de taxi, lui-même musulman, s'est alors fait injurier par Veltman, raconte son employeur Hasan Savehilaghi. Le conducteur du pick-up noir, endommagé et couvert de sang, aurait crié au chauffeur de taxi d'appeler la police parce qu'il avait tué quelqu'un.
Le suspect au moment des faits a été décrit comme portant un t-shirt arborant une croix gammée, une veste pare-balles et un casque militaire. A son arrivée, la police l'aurait extrait de son véhicule, toujours selon Hasan Savehilaghi, alors qu'il chantait et riait, ordonnant au chauffeur de taxi de le filmer comme s'il était important pour lui d'être vu, et qu'il s'amusait de la situation.
Des éléments sur le passé et la personnalité apparaissent progressivement sur Veltman. Aucun lien n'a pour l'instant été établi avec des groupes d'extrême-droite ou suprémacistes blancs. L'Agence anti-haine canadienne s'étonne de sa faible présence sur les réseaux sociaux.