La plénière du Parlement européen a condamné, ce jeudi, l’instrumentalisation des mineurs par les autorités marocaines dans la crise migratoire à Ceuta. Une décision rejetée, le même jour, par le Parlement arabe. L’institution estime, dans un communiqué, que le texte des eurodéputés est truffé de «fausses critiques et d’accusations sans fondement, concernant la politique du Royaume du Maroc en matière d'immigration irrégulière».
Les députés arabes ont pointé du doigt «l’obstination du Parlement européen à s’immiscer dans une crise bilatérale, qui peut être résolue par des moyens diplomatiques et des négociations bilatérales directes entre le Royaume du Maroc et l'Espagne». La veille, le Parlement arabe a en effet exhorté le PE «de s'abstenir de toute ingérence injustifiée dans cette crise bilatérale».
Le PA affirme que la résolution adoptée ce 10 juin «ne fera qu’exacerber les tensions existantes et alimenter l'approche arrogante inacceptable dans le traitement des questions liées aux pays arabes» par le PE. Un passage qui devrait satisfaire également l’Arabie saoudite, déjà condamnée par le Parlement européen, en 2018 et 2019, pour les violations des droits des femmes. Et en février 2021 les eurodéputés ont invité les Vingt-sept à cesser de vendre des armes au royaume wahhabite et aux Emirats arabes unis.
Le Parlement arabe rappelle aux eurodéputés «les grands efforts déployés par le Royaume du Maroc dans la lutte contre le terrorisme, l'immigration illégale et la traite des êtres humains». Et de conclure en réitérant «sa position ferme et permanente de pleine solidarité avec le Royaume du Maroc, rejetant tout ce qui l'offense, et affirmant son soutien à toutes les mesures qu'il prend face à ces provocations injustifiées».
Dans son plaidoyer pour le Maroc, l’institution législative arabe a cependant évité de défendre la marocanité de Ceuta et Melilla, alors que dans sa résolution, le Parlement européen a considéré Ceuta, comme «frontière de l’Union européenne».