Le président de la commune de Louta condamné à deux mois de prison avec sursis

Le tribunal de première instance d'Al Hoceïma a rendu, jeudi, son verdict dans l’affaire du président de la commune de Louta, accusé d’incitation à la désobéissance aux mesures sanitaires. La cour l’a ainsi condamné à deux mois de prison avec sursis, et une amende de 500 dirhams, en le reconnaissant coupable. Selon le verdict, repris par des sources médiatiques, l’élu est également condamné à payer les frais de justice.

En avril dernier, le président de la commune rurale Louta, de la province d'Al Hoceïma, avait créé une polémique, en annonçant son rejet de la décision du gouvernement d’interdire les déplacements nocturnes pendant le mois de Ramadan. Sur son compte Facebook, Mekki Elhannoudi s’était adressé aux habitants de sa commune, en leur annonçant en sa «qualité de président de commune et officier de la police administrative selon les lois en vigueur», qu’ils seraient «autorisés à circuler librement sur le territoire de la commune et fréquenter les cafés, de l’heure du Ftour jusqu’à 11h du soir pendant le mois de Ramadan».

Cette sortie médiatique a été suivie par un communiqué du procureur du roi près le tribunal de première instance d’Al Hoceïma, annonçant l’ouverture d’une information judiciaire à l’encontre de Mekki Elhannoudi qui a «incité à enfreindre les consignes des autorités publiques concernant le respect des mesures d’état d’urgence sanitaire».

Dans des déclarations à la presse, après cette réaction du procureur, l’élu avait précisé que ce qu'il a écrit, et qui a fait l’objet d’une information judiciaire par le procureur, «n'est pas une incitation à la désobéissance collective contre les décisions du gouvernement». «Mon poste sur Facebook constitue une abréaction pour les citoyens qui souffrent grandement de la détresse causée par la pandémie du coronavirus», avait-il assuré. Des arguments qui ne semblent pas avoir convaincu la justice.