Le secrétaire général du Front Polisario a comparu, pour la première fois ce mardi, devant la justice espagnole. Brahim Ghali, admis depuis avril dans un hôpital de Logroño, a rejeté devant le magistrat de l’Audience nationale espagnole, Santiago Pedraz, les accusations portées contre lui, écrit OK Diario, citant des sources bien informées.
Ghali, qui a décidé de comparaitre après l’éclatement de l’affaire de son admission en Espagne sous une fausse identité, a répondu à travers son avocat Manuel Ollé. Les sources du média espagnol expliquent qu'il a «nié toutes les accusations de génocide, de torture et d'enlèvement qui pèsent contre lui».
Les parties plaignantes ont demandé la détention de Brahim Ghali ou, à défaut, le retrait de son passeport afin qu'il ne puisse pas quitter l'Espagne. Cependant, le magistrat de l’Audience nationale n'a accepté aucune des deux demandes. Le parquet, Pedro Torrijos a, pour sa part, demandé au chef du mouvement séparatiste de fournir une adresse en Espagne, «un numéro de téléphone» et rester à «la disposition de la justice espagnole», complète República de las Ideas.
La défense du chef du Polisario a demandé le rejet de l'affaire, évoquant «la mauvaise foi procédurale» de ces accusations. Manuel Ollé a ainsi assuré que son client «affirme que la raison de ces plaintes est absolument politique pour tenter de saper la crédibilité du peuple sahraoui».
Selon la presse espagnole, il y a actuellement trois plaintes contre Brahim Ghali, en plus d'une plainte déposée par 281 victimes espagnoles qui n’a pas encore été traitée. Au cours de l’audience de ce mardi, Brahim Ghali n'a été interrogé que sur deux des plaintes : celle du journaliste et bloggeur Fadel Breika, qui affirme avoir été torturé dans les camps de réfugiés ainsi que celle de l'Association sahraouie pour la défense des droits de l'Homme, qui l’accuse de génocide, d'enlèvement et de torture. Une troisième plainte, relative au viol présumé d'une jeune femme, n'a toutefois pas été abordée, précise-t-on.