L’ONG pro-Polisario Western Sahara Resource Watch (WSRW) a dénoncé, cette semaine, un projet de l’Office national de l’électricité et de l’eau potable, visant la construction d'une ligne de transport de 400 kV entre Laâyoune et Hagounia. Dans un communiqué relayé par des médias du front ainsi que l’agence APS, l’ONG affirme que ce projet vise à «relier illégalement les projets énergétiques controversés du Sahara occidental au réseau électrique national du Maroc».
«Le Maroc (...) va désormais relier les usines d'énergies renouvelables (...) sur le territoire à la ville marocaine d'Agadir», écrit WSRW qui rappelle que l’ONEE a engagé, en février dernier, l’entreprise Cegelec, filiale de la société d'ingénierie française VINCI. «Le câble posera les bases de ce que nous craignons depuis des années. Désormais, l'infrastructure énergétique illégale du Maroc au Sahara occidental pourra commencer à approvisionner en énergie les villes marocaines. Plus tard, il sera connecté au réseau de l'UE», avance l’une des responsables de l’ONG pro-Polisario. Celle-ci informe que «Cegelec et son partenaire marocain Medicable ont remporté l’appel d'offre (estimé à 25,9 millions de dollars) auquel ENGIE, Larsen & Toubro et Elsewedy ont également participé» pour cette ligne à très haute tension de 127 km financée en fonds propres par l'ONEE.
WSRH annonce aussi avoir adressé des lettres à Cegelec et VINCI SA pour leur demander de «clarifier [leur] relation avec le statut juridique du Sahara occidental», rappelant par ailleurs que l'ONEE avait sélectionné, en 2017, la société allemande Fichtner et la société française RTE International pour réaliser des projets similaires au Sahara.