Depuis son exil doré aux Emirats arabes unis, Juan Carlos I doit suivre avec attention les rebondissements de la crise diplomatique, sans précédent, entre le Maroc et l’Espagne. L’ancien monarque, qui a quitté son pays en août 2020, de part sa «proximité» supposée avec le roi Mohammed VI aurait pu mener une médiation entre Rabat et Madrid. Une option que le chef du gouvernement de coalition de gauche aurait écartée, rapporte ce mardi La Razon.
A la Moncloa, «ils espéraient que le roi émérite "régle" le conflit avec le pays voisin mais l'initiative a été rapidement rejetée». Et de rappeler que Pedro Sanchez a seulement informé Felipe VI, le mardi 18 mai, de l’exode de milliers de Marocains vers Ceuta, sans solliciter son intervention. La publication proche de la droite rappelle qu'en février dernier, l’actuel chef de l’exécutif ne s’est pas priver de pointer du doigt publiquement les «conduites impolies» de Juan Carlos. Sanchez aurait même envisagé de lui retirer le titre de «roi émérite».
La Razon évoque un «air de panique» dans les couloirs du palais du chef du gouvernement : «L'avalanche de milliers d'immigrants sur Ceuta a mis l'exécutif en état d'alerte».
Le feu vert de la part de Pedro Sanchez à une éventuelle médiation de Juan Carlos pourrait favoriser la reprise du dialogue entre Rabat et Madrid. «Contrairement à ce que dit madame la ministre espagnole (Arancha González Laya, ndlr), il n’y a pas de contact entre le Maroc et l’Espagne depuis le déclenchement de cette crise», a révélé le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, dans une interview accordée dimanche à un média français. La veille, la cheffe de la diplomatie d’Espagne avait souligné l’existence d’un «dialogue discret» avec Rabat.