L'Observatoire Nord des droits de l'Homme (ONDH) a critiqué, mardi, l’expulsion à chaud de jeunes marocains arrivés à Ceuta à la nage. Dans un communiqué, l’ONG a fustigé la décision prise par le Maroc et l’Espagne pour expulser 23 personnes, en faisant appel à l’accord signé en 1992.
Pour l’ONDH, l'accord de réadmission signé entre les deux parties en 1992 et publié au Journal Officiel en 2013 «contredit les conventions internationale et européenne relatives aux droits de l'Homme, en particulier en ce qui concerne les droits des migrants». L'Observatoire a déclaré que la décision d'expulsion doit être rendue par les tribunaux. Elle doit fournir au migrant des garanties juridiques, qui peuvent inclure «le droit de faire appel de la décision d’expulsion, la demande de conseil et d'assistance juridique, l'assistance linguistique, telles que l'interprétation ou la traduction écrite et la possibilité de demander le droit d'asile».
L’ONDH a également considéré que les poursuivre devant un tribunal sous prétexte de «vouloir révéler leurs liens potentiels avec des réseaux actifs dans l'organisation de l'immigration irrégulière» comme une démarche illégale qui revient «à déclarer l'échec des autorités à trouver de vraies réponses aux problèmes économiques et sociaux et les crises dans lesquelles vivent les citoyens d'une part, et en adoptant l'approche sécuritaire comme seule solution, d’autre part».
Depuis lundi, l’Espagne a procédé à l’expulsion de groupes de Marocains arrivés à Ceuta à la nage, le weekend dernier, dans un contexte marqué pourtant par des tensions diplomatiques entre Rabat et Madrid.