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Grand Angle

Maroc : L’absence d’éducation sexuelle ralentit l’autonomie des femmes sur leur corps

Le Maroc ne fait pas encore partie des pays dotés d’une réglementation qui garantit l’accès des adolescents à une éducation sexuelle encadrée, des informations ainsi que des soins de santé reproductive. Dans un récent rapport mondial, l’UNFPA a insisté sur l’importance de cette dimension dans l’appropriation par les femmes de leur propre corps.

Publié
Photo d'illustration / DR.
Temps de lecture: 4'

Les textes législatifs et réglementaires garantissant aux 15 ans et plus un accès équitable et sans restriction aux soins de santé sexuelle et reproductive, ainsi qu’à des informations et une éducation dans ce domaine restent le grand absent au Maroc. Ce vide fait particulièrement défaut à la sensibilisation des femmes et des filles sur leur propre corps, sa santé et les moyens de se l’approprier ou de le protéger dès le jeune âge.

Dans son récent rapport «Mon Corps M’Appartient : Etat de la population mondiale 2021», le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) classifie les pays en fonction de plusieurs critères en la matière, montrant que le royaume ne fait pas partie de ceux où cette éducation est intégrée aux domaines de la santé ou de l’enseignement.

Des avancées au niveau de la santé sexuelle et reproductive

Si l’éducation sexuelle connaît un grand vide au Maroc, les données nationales sont meilleures en termes de santé reproductive. Ainsi, le ratio de mortalité maternelle indiquant le nombre de décès pour 100 000 naissances vivantes est de 70 en 2017. De 2014 à 2019, les naissances assistées par un professionnel de santé qualifié, ont atteint 87%. En 2018, le nombre de nouvelles infections au VIH a été de 0,03 pour 1 000 personnes séronégatives.

Les derniers chiffres de 2021 indiquent que le taux de recours à la contraception chez les femmes en âge de procréer (de 15 à 49 ans), utilisant toutes les méthodes confondues, est de 43%. Au sein des femmes mariées ou en concubinage uniquement, ce pourcentage atteint 71%. Les méthodes modernes restent globalement moins accessibles, étant utilisées par 37% des femmes de manière générale et par 61% de celles mariées ou en concubinage.

Aussi, les besoins de planification familiale ont été insatisfaits chez 7% des femmes âgées de 15 à 49 généralement et chez 11% de celles mariées ou en concubinage. Par ailleurs, la proportion de besoins satisfaits par des méthodes modernes a été de 74%. D’autres indicateurs montrent que les cas de mariage d’enfants avant l’âge de 18 ans ont représenté 14% des mariages de 2005 à 2019.

Mais les données officielles concernant la prise de décisions par les femmes en termes de santé sexuelle et reproductive et aux droits en matière de reproduction, en pourcentage de 2007 à 2018, n’existent pas. Aussi, les lois et réglementations garantissant l’accès aux soins, à l’information et à l’éducation en matière de sexualité et de reproduction ne soutiennent pas encore assez les pratiques.

Dans ce sens, c’est pour la première fois qu’un rapport des Nations unies s’intéresse particulièrement à l’autonomie corporelle, qui constitue «le pouvoir et le libre arbitre de faire des choix concernant [le] corps [des femmes], sans crainte de violence ou sans que quelqu’un d’autre décide à [leur] place».

Une autonomisation par la sensibilisation sur la santé des femmes

Contrairement aux idées reçues qui associent l’éducation sexuelle à la promotion de la pratique sexuelle en elle-même, le rapport indique que l’importance de ce volet réside en sa capacité à donner aux femmes et aux filles les moyens de mieux comprendre le fonctionnement de leurs corps. Une éducation sexuelle et reproductive permet aussi aux femmes et aux filles de reconnaître dans quels cas il est nécessaire, voire urgent, de faire une consultation médicale pour protéger sa santé, mais aussi de mieux distinguer les situations d’abus et de non-consentement. Ce chantier de travail fait défaut dans de nombreux pays à travers le monde, selon le rapport, y compris les Etats arabes comme l’Algérie, Djibouti, l’Egypte, le Yémen, l’Irak, la Syrie, la Palestine, la Lybie, Oman et la Somalie.

«Dans la mesure où l’autonomie et l’intégrité corporelles influencent de nombreux aspects relatifs à la santé et à la conduite d’une vie digne et décente, les progrès en la matière permettront non seulement de parvenir à une meilleure santé sexuelle et reproductive et à l’atteinte du cinquième objectif de développement durable sur l’égalité des sexes, mais aussi de réaliser de nombreux autres objectifs de développement durable, notamment ceux liés à la promotion de la santé, à la réduction des inégalités et à l’élimination de la pauvreté», indique le rapport.

Dans cet esprit, il est aussi préconisé de «supprimer les obstacles entravant la prise de décision individuelle», pour un meilleur respect du droit à «l’autonomie corporelle et à l’intégrité physique». «Les gouvernements doivent veiller à ce que leurs lois, leurs politiques et leurs programmes ne portent pas atteinte à la capacité des individus à prendre des décisions concernant leur vie sexuelle et reproductive», recommande le rapport, indiquant que «ceci suppose de supprimer les obstacles entravant l’accès aux services, aux produits, à l’éducation et aux informations en matière de santé sexuelle et reproductive».

Il s’agit également de décriminaliser l’avortement réalisé par décision de la femme ou de la fille concernée, tout en veillant à le distinguer des pratiques de contraception imposée et réalisées sous la contrainte, mais qui ne sont pas encore reconnues comme une forme de violence au regard des lois de beaucoup de pays. Le rapport appelle aussi les gouvernement à «ne pas s’ingérer dans la ‘sexualité consentante, en privé’».

Selon le rapport, le manque d’autonomie corporelle a «des implications massives au-delà des préjudices profonds pour les femmes et les filles à titre individuel». Ses retombées détendent sur d’autres domaine de la vie en société, à travers la «diminution des compétences et les coûts supplémentaires pour les soins de santé et les systèmes judiciaires».

Tourneur de pouces
Date : le 20 avril 2021 à 00h40
L’absence d’éducation sexuelle ralentit l’autonomie des femmes sur leur corps perplexe N'importe quoi. Certains marocains sont pénibles à toujours vouloir copier ce qui se passe en Europe même en matière d'éducation sexuelle lol comme si c'était LA référence. Le Maroc est un grand pays avec sa propre culture, sa propre religion, ses propres principes Arrêtez de copier ! D'ailleurs vous ne savez même pas copier, cf la gueule du croco lacoste Je pense que c'est à force d'essayer de copier l'occident qu'on a toujours un métro de retard
Citronnus
Date : le 19 avril 2021 à 22h45
Je ne comprends pas pourquoi tu dis ça. Moi aussi j'ai parlé de sexe à mes enfants, y'a pas de souci pour ça. Mais tout le monde ne parle pas de sexe à sa maison. Et quand je parle d'éducation, je parle d'éducation dans la société. Si les parents ne sont pas capables de parler de ce genre de chose pour une raison ou une autre, le système scolaire ou autre doit pouvoir éduquer les gens en la matière. D'ailleurs, on envoie nos enfants à l'école pour leur donner une éducation particulière. Tous les parents ne sont pas capables d'apprendre à lire et à compter à leurs gamins, par exemple. Et je ne parle pas des matières plus compliquées au fil des années ... Bon après, je parlais aisément sexe avec ma mère, c'est pas pour autant que j'étais au courant de tout. Je suis née à une époque où il n'y avait pas internet et des livres sur la question, fallait pouvoir s'en procurer. Par chez moi, y'avait pas vraiment de bibliothèque, ni de librairie, je ne sais même pas si ce genre de lectures existaient ... Ma mère m'a appris ce qu'elle savait, mais j'en ai appris d'autres en cours de route parce que ma mère ne savait pas tout non plus ... ou ne voulait pas tout me dire ... Mais ce genre de choses s'apprend au fur et à mesure de ce qu'on a besoin de savoir. L'année de mes 15 ans, j'étais totalement ignorante de l'anatomie et du fonctionnement de l'homme par exemple. Et j'avoue, je m'en fichais. Pourtant, la même année, je suis tombée amoureuse d'un garçon, là j'ai eu besoin de poser des questions pour en savoir plus ... J'avais des copines qui étaient déjà aguerries à ce niveau (expérience ou frères à la maison) et d'autres qui à 20 ans étaient encore des bonnes soeurs dans leur tête. On ne peut pas parler des mêmes choses à toutes en même temps. Et c'est pareil pour les garçons je suppose ... Faut s'adapter. Après comme tous les jeunes de mon âge, on écoutait les émissions sur ... je ne sais plus ... NRJ ou Fun Radio, je ne sais plus ce que j'écoutais à l'époque où les jeunes téléphonaient pour poser des questions souvent d'ordre sexuel. Ou j'étais abonnée à des magazines où ça parlait de ce genre de choses aussi. Mais bon ... entre en parler et agir, il y a tout un monde ... Bref, faut une éducation sexuelle à la maison, mais pas que ... Et ailleurs qu'à la maison, faut pouvoir s'adapter à ce qu'on a comme public en face de soi. C'est pas si simple.
Citation
kaloupile à écrit:
Désolé mais je trouve que tu fais la liste de toutes les excuses possibles et imaginables pour ne pas faire . Je suis un homme et j'ai fait la moitié de l'éducation sexuelle des enfants de mon foyer, ma femme faisant l'autre moitié. J'ai fait des lectures, j'ai expliqué des dessins, j'ai expliqué les sentiments qui viennent avec la croissance, j'ai expliqué les changements physiques et physiologiques au cours de l'avancée en âge. Je l'ai fait aussi bien aux filles qu'au garçons. À partir de 8 ans avec le livre adapté à cet âge. Un autre livre à 10 ans, un autre livre à 12 ans et encore un autre pour ados ensuite. Aucun n'a jamais été choqué ou froissé par ce que nous lisions ou disions car ils avaient l'information dont ils avaient besoin au bon moment de leur maturité. Si tu ne fais rien d'autres que tu ne connais pas s'en chargerons et pas forcément dans un but pédagogique. De mon expérience j'en tire que ce furent des moments intenses pendant lesquels je me suis pleinement senti investi par ma mission de père.
kaloupile
Date : le 19 avril 2021 à 20h49
Désolé mais je trouve que tu fais la liste de toutes les excuses possibles et imaginables pour ne pas faire . Je suis un homme et j'ai fait la moitié de l'éducation sexuelle des enfants de mon foyer, ma femme faisant l'autre moitié. J'ai fait des lectures, j'ai expliqué des dessins, j'ai expliqué les sentiments qui viennent avec la croissance, j'ai expliqué les changements physiques et physiologiques au cours de l'avancée en âge. Je l'ai fait aussi bien aux filles qu'au garçons. À partir de 8 ans avec le livre adapté à cet âge. Un autre livre à 10 ans, un autre livre à 12 ans et encore un autre pour ados ensuite. Aucun n'a jamais été choqué ou froissé par ce que nous lisions ou disions car ils avaient l'information dont ils avaient besoin au bon moment de leur maturité. Si tu ne fais rien, d'autres que tu ne connais pas s'en chargeront et pas forcément dans un but pédagogique. De mon expérience j'en tire que ce furent des moments intenses pendant lesquels je me suis pleinement senti investi par ma mission de père.
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Citronnus à écrit:
Heu ... disons qu'il y a des âges pour aborder certaines choses. Tout le monde n'est pas forcément prêt à l'instant T pour acquérir certaines informations. Faut s'adapter à chacun. Une éducation, oui, mais faut pouvoir y mettre les formes. Personnellement, je me souviens qu'on nous ait fait visionner un accouchement en live en 5e, c'était vraiment pas l'âge pour montrer ce genre de choses. Et puis parler de ces choses là en cours mixte ... je trouve ça moyen aussi. Idem quand c'est un homme qui enseigne aux femmes ou inversement. Et ce n'est pas une question religieuse ici, mais surtout de pudeur à respecter aussi. Certains enfants n'ont jamais vu leur père ou mère déshabillés et on leur montre des images pires que ça, faut pas déconner non plus. La manière de s'y prendre n'est pas adéquate je trouve. Encore aujourd'hui. Après comment s'y prendre, j'avoue, c'est délicat. Il faut pouvoir en parler. Mais ce n'est pas si simple en réalité.
thebejaouia
Date : le 17 avril 2021 à 18h13
là tu me cites un cas precis!!mais je parle en gle!!la majorité des cas !!! c clair que le divorce peut etre une salutation mais pas ds 99./. cs cas !!
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kaloupile à écrit:
Ma femme a été frappée par son premier mari. Le lendemain elle était partie. Elle a pu décider cela parce qu'elle n'avait pas du tout besoin de son salaire pour vivre et s'occuper de ses enfants.
Citronnus
Date : le 17 avril 2021 à 16h38
Heu ... disons qu'il y a des âges pour aborder certaines choses. Tout le monde n'est pas forcément prêt à l'instant T pour acquérir certaines informations. Faut s'adapter à chacun. Une éducation, oui, mais faut pouvoir y mettre les formes. Personnellement, je me souviens qu'on nous ait fait visionner un accouchement en live en 5e, c'était vraiment pas l'âge pour montrer ce genre de choses. Et puis parler de ces choses là en cours mixte ... je trouve ça moyen aussi. Idem quand c'est un homme qui enseigne aux femmes ou inversement. Et ce n'est pas une question religieuse ici, mais surtout de pudeur à respecter aussi. Certains enfants n'ont jamais vu leur père ou mère déshabillés et on leur montre des images pires que ça, faut pas déconner non plus. La manière de s'y prendre n'est pas adéquate je trouve. Encore aujourd'hui. Après comment s'y prendre, j'avoue, c'est délicat. Il faut pouvoir en parler. Mais ce n'est pas si simple en réalité.
Citation
Lunedorée à écrit:
On se rend compte à travers des questions posées que nombre de jeunes filles, jeunes femmes ignorent bien des choses de leur propre corps. Les cours d'éducation sexuelle dispensés dans les établissements scolaires choquent des âmes prudes alors que ces cours sont simplement une découverte d'une anatomie et de la façon dont celle-ci fonctionne. Quand c'est un pays comme le Maroc qui fait ce constat de carence cela prouve bien qu'il y a déficience dans un apprentissage qui n'a rien de choquant.
Lunedorée
Date : le 17 avril 2021 à 16h00
On se rend compte à travers des questions posées que nombre de jeunes filles, jeunes femmes ignorent bien des choses de leur propre corps. Les cours d'éducation sexuelle dispensés dans les établissements scolaires choquent des âmes prudes alors que ces cours sont simplement une découverte d'une anatomie et de la façon dont celle-ci fonctionne. Quand c'est un pays comme le Maroc qui fait ce constat de carence cela prouve bien qu'il y a déficience dans un apprentissage qui n'a rien de choquant.
kaloupile
Date : le 17 avril 2021 à 15h22
Ma femme a été frappée par son premier mari. Le lendemain elle était partie. Elle a pu décider cela parce qu'elle n'avait pas du tout besoin de son salaire pour vivre et s'occuper de ses enfants.
Citation
thebejaouia à écrit:
décident mais est ce pour autant que les femmes sont plus heureuses??je pense pas!!
thebejaouia
Date : le 17 avril 2021 à 15h19
serieux arrêtez le vendre du rêve aux femmes et leur faire croire kelles seront plus fortes en détruisant leur foyer!! la force la vraie;c de faire face aux problèmes et de affronter ;et PATIENTER qd il le faut!! voila les vraies DECISIONS !! DIEU n'est pas avec le patient pour rien!! enfin rebbi yahdi el jami3
Citation
"Ibn-Battùta Tanjawi" à écrit:
Tout à fait "kaloupile" l'ignorance dans le couple ,la "patience" de l'épouse car c'est "h'chouma" de se séparer ou de réclamer quoi que ce soit . La plupart des couples d'avant ,vivaient avec "s'bar" seulement . interrogez les ,ils vous le confirment .
thebejaouia
Date : le 17 avril 2021 à 15h11
décident mais est ce pour autant que les femmes sont plus heureuses??je pense pas!!
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kaloupile à écrit:
Avec des femmes non éduqués, n'ayant aucune ressource financière autre que le salaire du mari, avec la pression sociale de la famille pour ne pas divorcer et une dizaine d'enfants ? Dans ce cas ça tient, par force. Mais ce n'est plus le cas. Les femmes travaillent et décident en fonction de ce qui est bon ou non pour elles.
Rio de oro
Date : le 17 avril 2021 à 15h04
Tout à fait "kaloupile" l'ignorance dans le couple ,la "patience" de l'épouse car c'est "h'chouma" de se séparer ou de réclamer quoi que ce soit . La plupart des couples d'avant ,vivaient avec "s'bar" seulement . interrogez les ,ils vous le confirment .
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