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Grand Angle

Israël : Des juifs veulent qualifier les événements d'Oujda et de Jerada d’actes «terroristes»

Pour permettre la construction d’un monument à la mémoire des leurs proches, des descendants des Marocains de confession juive tués lors des événements d’Oujda et Jerada de 1948 demandent à ce que l’Etat israélien reconnaisse ces tristes émeutes en tant qu’«actes terroristes».

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Photo illustrant l'émigration des juifs vers Israël. / DR
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Les descendants d’une quarantaine de juifs tués dans les événements de 1948 survenus à Jerada et Oujda veulent faire reconnaître ces émeutes comme des actes «terroristes» et établir un monument à la mémoire de leurs proches. Selon Israel Hayom, les descendants de ces Marocains de confession juive sont «sur le point» de soumettre une demande, dans ce sens, au ministère israélien de la Défense.

La majorité des descendants des victimes, qui résident actuellement à Jérusalem, espèrent «établir un monument pour les morts où ils pourront organiser une cérémonie commémorative chaque année», explique le média. Pour autoriser la construction d’un tel monument, les signataires estiment que «le ministère de la Défense doit reconnaître ces émeutes comme un événement terroriste».

Ils sont actuellement «des centaines de descendants», qui ont déjà signé la pétition. Celle-ci sera ensuite envoyée au gouvernement israélien dans les prochains jours.

Abraham Cohen, descendant d'une famille ayant perdu 17 membres dans ces tristes événements, a déclaré qu'une telle décision «corrigerait une injustice historique». «Il y a eu une attaque terroriste. Quarante et une personnes ont été assassinées simplement à cause de leurs efforts pour amener les Juifs en Terre d'Israël, et ce n'est pas par hasard si cela s'est produit si tôt après la création de l'État», ajoute-t-il, affirmant que «ces personnes qui ont été assassinées et leurs actions méritent d'être rappelées».

Pour cet Israélien, les familles ne demandent pas de «budgets ou de pensions spéciaux». «Nous demandons seulement que quelqu'un se soucie suffisamment de leur commémoration», abonde-t-il, en appelant à inclure ces événements dans le programme d'études et autoriser les familles à «tenir une cérémonie à l’anniversaire» de ces tristes événements.

Un événement-catalyseur de l'émigration des juifs vers Israël 

Les 7 et 8 juin 1948, Oujda, la capitale de l’Oriental et la ville de Jerada ont connu des événements sanglants au cours desquels une quarantaine de Marocains de confession juive ont été assassinés. Des meurtres qui coïncidaient avec une vague de protestations dans divers pays arabes au lendemain de la reconnaissance d'Israël, par les Nations unies, en tant qu’Etat sur des terres palestiniennes.

Ces événements avaient été précédés par un discours du roi Mohammed V, alors sultan Mohammed Ben Youssef, mettant en garde contre toute forme de solidarité avec l’ennemi sioniste mais rappelant que les juifs étaient des citoyens marocains protégés. La proclamation de l’Etat d’Israël a toutefois créé un sentiment d’indignité chez les Marocains et de la haine envers les juifs chez d’autres, qui s’étaient attaqués à des membres de la communauté marocaine juive lors des manifestations.

A Oujda, cinq personnes ont été tuées et 15 autres blessées alors qu’à Jerada, 37 juifs ont été assassinés, dont le rabbin de la communauté Moshe Cohen, et 29 ont été blessés.

Au lendemain de ce drame, l'émigration des Marocains de confession juive vers Israël s’était multipliée. En 1949, soit un an après ces événements, environ 18 000 Marocains de confession juive avaient définitivement quitté le royaume. Même si Mohammed V avait interdit l’émigration des juifs, leur octroyant des droits et en affirmant qu’ils jouissent pleinement de leur citoyenneté marocaine, après l’indépendance du Maroc, cette émigration s'est amplifiée, notamment après son décès.

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