Ce passage s'inscrit dans un contexte marqué par un bras de fer qui se joue actuellement entre le gouvernement et certains groupes de l’opposition, preuve en est les difficultés qu’a rencontrées le projet de loi de finances avant son adoption finale. Six projets de budgets sectoriels, dont notamment ceux de la Justice et la Modernisation des secteurs publics, ont été rejetés en commission des finances relevant de la 2ème Chambre. Sans oublier, la polémique autour de l’amendement de l’impôt sur la fortune, annulé lors de la plénière du 10 mai.
Renouveler la Chambre est la meilleure arme de Benkirane
En dépit de ces éléments, Benkiran a, également des cordes dans son arc, à même de lui assurer une défense honorable. Il pourrait, à tout moment, brandir le projet d’élections à la Chambre haute. C’est justement cette issue que tentent d’éviter, par tous les moyens, les conseillers. Ces derniers espèrent retarder cette échéance jusqu’à 2018, non pas pour des considérations politiques ou d’intérêt national mais juste pour des petits calculs personnels. Habitués à des salaires de plus de 30.000 dh sans compter les primes qui y vont avec, ils souhaitent profiter de ces avantages le maximum possible.
Un groupe de 90 conseillers a même, osé franchir le Rubicon, et adressé une lettre au cabinet royal sollicitant la prorogation de leur mandat jusqu’à 2018.
Constitutionnellement, aucune obligation légale ne contraint Benkirane a effectué un passage à la Chambre des conseillers, une institution qui vit toujours sous l’ancienne loi fondamentale de 1996. C’est son renouvellement qui lui assurera sa pleine conformité avec la nouvelle et notamment son article 100. Ce dernier stipule que «les réponses aux questions de politique générale sont données par le Chef du Gouvernement. Une séance par mois est réservée à ces questions et les réponses y afférant sont présentées devant la Chambre concernée dans les trente jours suivant la date de leur transmission au Chef du Gouvernement».