A l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, l’Association de lutte contre le sida (ALCS) a rappelé, ce jeudi, la nécessité d’inclure les besoins spécifiques des femmes, particulièrement les plus vulnérables d’entre elles, en matière d’accès aux droits à la santé.
Dans un communiqué parvenu à Yabiladi, l’ONG évoque l’ambitieuse réforme du système de protection sociale qui se profile, se félicitant du lancement de ce projet qui survient alors qu’on observe depuis plusieurs années une féminisation de l’épidémie du VIH.
Aujourd’hui, la part des femmes représente 38% des nouvelles infections au VIH (estimation PNLS, 2019) et 70% d’entre elles ont été infectées par leurs conjoints (étude sur les modes de transmission réalisée par le PNLS en 2013).
«Cette féminisation particulièrement inquiétante s’explique principalement par des facteurs socio-économiques, les inégalités juridiques et culturelles et les inégalités en matière d’éducation.»
L’ALCS, qui rappelle les éléments favorisant la stigmatisation des femmes vivant avec le VIH, pointe aussi les violences basées sur le genre venant assombrir ce tableau déjà alarmant en accentuant la vulnérabilité des femmes et des jeunes filles. Autant d’éléments contextuels qui aggravent les obstacles institutionnels d’accès au droit à la santé.
Dans ce sens, l’ONG rappelle la nécessité de «mettre en œuvre les recommandations de la revue du CNDH et du ministère de la Santé portant sur la mise en conformité de la législation marocaine aux référentiels internationaux traitant du VIH et des droits humains». Elle insiste sur deux recommandations :
- le renforcement des lois pénalisant la violence à l’égard des femmes sous toutes ses formes ainsi que les discriminations à l’encontre des personnes vivant avec le VIH et celles qui sont les plus exposées au risque d’infection par ce virus ;
- l’application de toutes les dispositions constitutionnelles interdisant la discrimination sous toutes ses formes.