Depuis la fermeture des frontières avec les pays extérieurs à l’Union européenne, le 31 janvier par le gouvernement français pour limiter la propagation du nouveau coronavirus, des commerçants marocains, mais aussi des voyageurs, se retrouvent bloqués à Sète. Alors que les ferrys ont été annulés, plusieurs passagers dorment dans leur camion depuis le début du mois de février. Contacté par Yabiladi, l’un des voyageurs décrit aussi «plusieurs personnes obligées de dormir à même la rue, dans des températures très basses».
Selon ce MRE, «la situation est pareille dans le port de Marseille, mais aussi à Gênes, où des voyageurs sont confrontés aux mêmes annulations de bateaux». Dans le port italien, GNV explique qu’il s’agit cette fois d’une «suspension temporaire des services de liaison maritime ordonnée par les autorités gouvernementales marocaines», qui devrait durer jusqu’au 20 février, sauf nouveau changement.
Face à cette situation, les voyageurs se trouvent au dépourvu. Certains espèrent toujours que la situation se débloque. D’autres sont prêts à traverser les frontières, afin de passer par d’autres ports. Trois camionneurs ont notamment songé à rentrer par voie terrestre en Espagne, pour continuer ensuite par bateau, bien que le surcoût du voyage soit très lourd pour les petites bourses.
Extrême précarité des Marocains bloqués
Car en France, les conditions de séjour «sont extrêmement précaires», selon France Bleu. «Sans proposition de logement temporaire, ni par la compagnie maritime, ni par les autorités, [les transporteurs] doivent se débrouiller pour manger, trouver un endroit où dormir, où aller aux toilettes». Sur le parking du Mas Coulet à Sète, Francetvinfo décrit «une vingtaine de camionnettes stationnée là depuis maintenant 15 jours». Les commerçants étaient censés séjourner en France pendant trois jours. Mais avec la fermeture des frontières qui dure depuis une quinzaine de jours, toutes leurs ressources ont été épuisées et des acteurs associatifs locaux ont décidé de leur venir en aide.
«Quand on les a découvert, ils n’avaient plus de ressources déjà. Donc, on a fait un appel aux dons pour qu’ils puissent se nourrir, se faire à manger et se réchauffer aussi. Parce qu’ils vivent et dorment dans leur camion», raconte au média français Cathy Ciancilla, lors d’une maraude effectuée avec Les Amoureux de la vie solidarité Sète SDF. Janine Léger, membre actif de la Cimade, souligne aussi l’importance d’«interpeller l’assistance portuaire, au moins pour qu’ils puissent avoir accès à des toilettes !».