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Grand Angle

Gisement de pétrole au Maroc : Entre espoir et surenchère?

Nouvelle annonce fracassante sur le pétrole au Maroc. La société australienne Pura Vida Energy estime que le potentiel pétrolier du royaume doit être revu à la hausse, puisque son seul gisement en eaux profondes de Mazagan, au large des côtes ouest du pays, recèle «3,2 milliards de barils de pétrole» de réserves. Une affirmation qui s’ajoute à plusieurs autres face auxquelles les autorités de tutelle s’ont jusqu’ici restées prudentes.

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La compagnie australienne Pura Vida Energy évalue les réserves de pétrole dans le seul gisement de Mazagan à « 3,2 milliards de barils de pétrole ».
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La société australienne Pura Vida Energy persiste et signe : le Maroc a un énorme potentiel pétrolier, bien plus important que les estimations faites précédemment. En début de semaine, elle a affirmé que le potentiel pétrolier du Royaume doit être revu à la hausse puisque le gisement en eaux profondes de Mazagan, au large des côtes ouest du pays, à lui seul, contiendrait «d’importantes réserves de pétrole au large du Maroc», évaluées à «3,2 milliards de barils de pétrole», rapporte l’Agence d'information économique Ecofin. Ces déclarations viennent confirmer celles tenues par la compagnie australienne en avril. Pour rappel, la compagnie australienne avait déclaré que le Maroc pourrait devenir «un pays exportateur de gaz de pétrole comme son voisin algérien».

Et des annonces comme celles-là, le Maroc en a plusieurs à son actif. Début décembre 2011, c’est l’australien Tangiers Petroleum qui identifiait trois nouveaux gisements près de Tarfaya après le traitement de données sismiques 2D. En Janvier 2012, le président de la compagnie australienne Longreach Oil and Gas, Bryan Benitz, semblait confirmer cela en précisant que «le site de Zag, [près de Tarfaya] contient d’énormes potentialités gazières comme c’est le cas, non loin, chez le voisin algérien». Et quelques jours auparavant, Damon Neaves, directeur général de Pura Vida Energy déclarait que la longue côte atlantique du Sahara «est sous-explorée», mettant en avant le potentiel de la zone.

Les autorités prônent la prudence

Si après tous ces pronostics le ministre délégué chargée des Affaires générales et de la Gouvernance, Najib Boulif, se disait confiant en déclarant que «le Maroc deviendra un pays producteur et exportateur de gaz», l’Office national des hydrocarbures et des mines [ONYHM], est resté jusqu’ici très prudent en réfutant toute affirmation de ce genre. Souvenir de l’affaire Talsint ? En tout cas, même si les autorités ne le disent pas explicitement, cela parait évident. Une affaire vieille maintenant de 12 ans, mais qui a laissé des séquelles sans précédent. En 2000, le ministre de l’Energie annonce la découverte d’un gisement de près de 2 milliards de barils. Ensuite confirmée publiquement par le roi, l’annonce s’avérait erronée. La souvenir amère de cette erreur gouvernementale subsisterait encore. Raison pour laquelle, le gouvernement ne souhaiterait pas susciter, une nouvelle fois, de faux espoirs.

Alors, que des affirmations et «confirmations» se succèdent ainsi au sujet du potentiel pétrolier marocain, est-ce porteur d’espoir pour le pays importateur de pétrole ? Ou alors, s’agit-il juste d’une surenchère de petites compagnies pétrolières visant à soutenir leur cours en bourse ?

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