Après quelques jours de repos, Sabri Boukadoum a repris sa tournée en Afrique. A dix jours du prochain sommet ordinaire de l’Union africaine, prévu par visioconférence les 6 et 7 février à Addis-Abeba, le ministre algérien des Affaires étrangères s’est rendu, les 25 et 26 janvier, en République Démocratique du Congo. A Kinshasa, il a eu des entretiens avec son homologue Mme. Tumba Nzeza Marie et le président Félix-Antoine Tshisekedi.
Le chef de l’Etat du RDC, Tshisekedi, assurera dès le 6 février et pendant une année la présidence tournante de l’UA et surtout la troïka sur le Sahara occidental à la place du Sud-africaine Cyril Ramaphosa, le grand allié du Polisario.
Par cette visite, Alger souhaite que le dossier du différend territorial soit toujours inscrit sur l’agenda du mécanisme mis en place en juillet 2018 à l’occasion du sommet de Nouakchott. Un objectif que le département de Sabri Boukaoum affirme implicitement dans un communiqué relayé par l’APS.
«Le déplacement du ministre à Kinshasa s’inscrit dans le cadre du renforcement des relations bilatérales et de l’examen des voies et moyens de développer la coopération entre les deux pays, ainsi que la concertation sur les questions régionales et internationales d’intérêt commun, notamment en prélude à la prise, par la RDC, de la présidence tournante de l’Union Africaine.»
La RDC vient d'ouvrir un consulat à Dakhla
La visite constitue un revirement de la position algérienne à l’égard de la troïka africaine. Dans une allocution présentée à l’occasion de la réunion extraordinaire du conseil exécutif de l’UA du 2 décembre, Sabri Boukadoum avait lui-même décrété «l’échec du mécanisme de la Troïka». Il avait même proposé que «le Conseil africain de paix et de sécurité assume la responsabilité qui lui incombe, conformément au texte de son protocole d’institution» pour s’emparer de la question du Sahara. A l’issue des travaux du sommet extraordinaire des 5 et 6 décembre, les médias algériens et du Polisario ont par ailleurs célébré la fin de la troïka et le «retour de la question du Sahara entre les mains du Conseil de paix et sécurité».
Pour rappel à la veille de l’annonce de Boukadoum sur le mécanisme, le ministre marocain délégué aux Affaires étrangères, Mohcine Jazouli, s’est rendu à Kinshasa porteur d’un message du roi Mohammed VI au président Félix Antoine Tshisekedi. Depuis, la RDC a ouvert le 19 décembre un consulat à Dakhla, cérémonie présidée par Nasser Bourita et Mme Tumba Nzeza Marie.
تشرفت اليوم بلقاء رئيس جمهورية الكونغو الديمقراطية، السيد فيليكس تشيسيكيدي، حيث تطرقنا إلى مجموعة من المسائل المتعلقة بالعلاقات الثنائية وكذا القضايا الاقليمية والدولية ذات الاهتمام المشترك، تحسبا لتوليه رئاسة الاتحاد الافريقي الشهر المقبل. pic.twitter.com/N48XgHUjO9
— Sabri Boukadoum | صبري بوقدوم (@Boukadoum_S) January 26, 2021
A Kinshasa, Boukadoum s’est réuni également avec le ministre soudanais des Affaires étrangères. Depuis que l’Algérie a soutenu la scission du Soudan, les relations sont froides. Et ce n’est pas la normalisation de Khartoum avec Tel-Aviv qui contribuera au réchauffement entre les deux pays arabes.
Le déplacement effectué par le chef de la diplomatie algérienne en RDC a été précédé par une tournée en Afrique du sud, Lesotho, Angola et Kenya, destinée à préparer le sommet de l’UA et parer à toute tentative de la part du Maroc et de ses alliés d’exclure le Polisario des rangs de l’organisation continentale, conformément à l'article 32 de la Charte de l'UA.