Nouveau coup d'éclat du mouvement séparatiste sahraoui. Le Front Polisario a bombardé, samedi soir, la zone tampon d'El Guerguerate, point de passage entre le Maroc et la Mauritanie.
«L'armée sahraouie a lancé quatre missiles en direction de la brèche illégale de Guerguerat et ses environs», a indiqué l'agence de presse du Front, en citant un chef militaire. Le communiqué du Polisario fait état également d'attaques le long du mur de sécurité.
Selon un haut responsable marocain joint par l'AFP à Rabat, «il y a eu des tirs de harcèlement à proximité de la zone de Guerguerat, mais cela n'a pas touché l'axe routier, le trafic n'a pas été perturbé». «Ça s'inscrit dans un cycle de harcèlement depuis plus de trois mois» et «cela dure depuis un certain temps, il y a une volonté de créer une guerre de propagande, une guerre de médias, sur l'existence d'une guerre au Sahara», mais «la situation est normale», a-t-il assuré.
Le Polisario se dit «en état de guerre de légitime défense» depuis l’intervention des Forces armées royales le 13 novembre pour déloger un groupe de militants indépendantistes sahraouis qui bloquait la seule route vers la Mauritanie et harcelaient les camions de transports et autres véhicules de tourisme.
Attirer l'attention des Etats-Unis
Ce dernier coup d’éclat, plus sérieux que les mises en scène d’assauts armées et diffusions de fausses vidéos, vise à maintenir la pression sur l’administration Biden qui vient de prendre ses marques à la Maison blanche, ce mercredi 20 janvier. Au grand dam du Polisario, le président Joe Biden n’est toujours pas revenu sur la reconnaissance de la marocanité du Sahara occidental décidée par le président Donald Trump.
De grands espoirs étaient formulés par les responsables algériens et du Front sur un changement de cap de Joe Biden dès sa prise de fonction. Malgré les rumeurs et les intox sur une suppression de la proclamation de Donald Trump du site de la Maison blanche (alors qu'elle a tout simplement été archivée à l'instar de toutes les autres sous son mandat), les Etats-Unis n'ont exprimé aucune modification de leur politique sur ce sujet jusqu'ici.
Si les harcèlements militaires sporadiques tout le long du Mur de sables n'ont aucune chance de changer la donne sur le terrain, ils visent néanmoins à attirer l'attention du président Joe Biden et de son secrétaire d'Etat Antony Blinken. Mais l’insistance à vouloir reprendre la lutte armée contre le Maroc, malgré le cessez-le-feu signé en 1991, expose le Polisario et son parrain algérien à l'irritation des membres du Conseil de sécurité de l’ONU.
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— 2M.ma (@2MInteractive) January 24, 2021