La crise que connait l’Espagne depuis l’année dernière continue de faire des malheureux. Le gouvernement Rajoy avait annoncé de nombreuses mesures restrictives pour restaurer une certaine stabilité économique en cette conjoncture défavorable. Il a trouvé le moyen d’alimenter les caisses via l’enseignement supérieur : les étudiants étrangers issus des pays hors Union européenne [UE] devront dorénavant payer la totalité des frais de scolarité, a annoncé la semaine dernière, le ministre espagnol de l’Education, José Ignacio Wert. Parmi ces étudiants étrangers, l'on compte plus de 3000 Marocains concernés et leurs frais d'inscription sont en partie assurés par l'Etat espagnol. Cette nouvelle disposition permettrait au ministère de l'Education d'économiser trois milliards d’euros. Il s’agit d’un préalable à la réforme éducative que le gouvernement veut mettre en place. Bien que les étudiants espagnols, à un certain niveau, soient également concernés par cette mesure d’austérité, ce sont les étrangers qui vont le plus en pâtir. «Cela veut dire que l’on passera de 1 000 à environ 6 000 euros par an. Nous ne sommes pas en mesure de débourser ces sommes», s’indigne un jeune étudiant en ingénierie, rapporte les Echos.
La mesure qui fâche
Dès l’annonce ce cette disposition, les étudiants ont organisé des sit-in afin de réclamer l’a suppression d’une telle mesure, selon El Pais. Dans une pétition, ils demandent l’égalité de traitement avec les étudiants issus des pays de l’UE, puisqu’ils appartiennent «au même système éducatif». Jugeant la mesure «abusive» et «discriminatoire», ils considèrent que l’augmentation des frais de scolarité «rendra les études universitaire inaccessibles» pour une grande partie de la population. Ces jeunes se veulent compréhensifs quant à la conjoncture économique actuelle de l’Espagne, mais refusent «d’être l’objectif facile des gouvernants».
«L’arnaque»
Quitter l’Espagne ? Certains étudiants pourraient y penser. «Je ne vois aucune solution que d’aller poursuivre mes études ailleurs, estime une étudiante. Heureusement qu’il ne me reste qu’une seule année pour décrocher mon titre de pharmacienne, sinon je ne vois pas comment j’aurais pu tenir le coup. Nos parents se saignent pour nous garantir une éducation de qualité, mais dans le cas présent, cela vire à de l’arnaque, se lamente-t-elle».
Les étudiants étrangers se sont mobilisés dans tout le pays. Ils espèrent collecter 50 000 signatures afin d’obtenir l’annulation de cette mesure. Reste à savoir ce que fera le gouvernement dans ce cas.