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Grand Angle

Maroc : Les pesticides, une menace pour la santé des consommateurs et les exportations agricoles

Déjà mises à mal ou renvoyées par certains pays de l’Union européenne, les cargaisons de récoltes égyptiennes destinées à l’exportation ne sont plus les seules à être dans le viseur des autorités sanitaires de l’UE. L’export marocain en fruits et légumes risquerait aussi de payer un lourd tribut, si des pesticides bannis en Europe pour des raisons de santé continuent à être utilisés dans le royaume.

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Photo d'illustration / DR.
Temps de lecture: 3'

Cette semaine, les poivrons marocains destinés à l’exportation et connus pour leur grande qualité nutritionnelle ont été saisis du marché allemand, pour leur teneur en résidu de pesticides nettement supérieure aux limites maximales définies par les partenaires européens. Un épisode qui risque de porter préjudice aux exportations marocaines, fortement prisées par les pays de l’Union européenne (UE), si la sécurité sanitaire est prise à défaut.

En effet, la raison invoquée de ce retrait a été la présence élevée de la concentration du méthiocarbe (1 233%), un actif chimique présent dans les pesticides utilisés au Maroc pour traiter les poivrons, les courgettes ou encore les tomates. L'autorisation d’utilisation de cette substance a été retirée au niveau de l’UE par décision de la Commission européenne en 2019, avec un délai d’application arrivé à échéance en 2020.

L’étau se resserre sur le méthiocarbe et le glyphosate, très utilisés au Maroc

Ces considérations permettent de mieux comprendre le contexte du retrait des lots de productions marocaines. Elles peuvent susciter surtout des interrogations sur la perception de la qualité nutritionnelle et sanitaire de produits agricoles du Maroc, vendus comme regorgeant de soleil et riches en anti-oxydants, mais susceptibles de contenir surtout des substances très dangereuses pour l’organisme humain.

En effet, le méthiocarbe a été classé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme étant un actif «hautement dangereux», dans l’édition 2019 de la Classification recommandée des pesticides en fonction des dangers qu’ils présentent. D’ailleurs, la Commission européenne a appliqué le non-renouvellement de l’approbation de cette substance, conformément au règlement 1107/2009 du Parlement européen et du Conseil concernant la mise sur le marché des produits phytopharmaceutiques, peu après l’avis de l’institution onusienne.

Corroborant les raisons invoquées par l’OMS, la CE a indiqué que le méthiocarbe était tout autant préjudiciable à la santé des ouvriers agricoles «en lien avec le chargement et le semis des semences traitées». Il a aussi des conséquences sur l’environnement, en particulier «les oiseaux, les mammifères sauvages et les vers de terre associés aux semences traitées».

De plus en plus d’Etats de l’UE renforcent les lois contre l’utilisation de certaines substances dans le traitement des récoltes de fruits et de légumes, ce qui a été le cas aussi au Luxembourg. En 2020, l’autorisation de mise sur le marché du glyphosate a été supprimée, faisant du pays le premier en Europe à adopter une interdiction complète de cet herbicide, dans le cadre de son plan agricole et sanitaire de sortie de l’utilisation de la substance.

La démarche a été perçue comme positive auprès des chercheurs, associatifs et juridictions qui soutiennent que le glyphosate est de plus en plus mis en cause dans le développement rapide de maladies cancéreuses. Cependant, elle pose là aussi la question sur le devenir des exportations des pays hors-Union européenne qui n’ont pas harmonisé leur réglementation nationale, de manière à ce que leurs cargaisons répondent aux nouvelles exigences sanitaires.

Une réglementation accélérée par des motifs économiques plus que sanitaires ?

C’est le cas du Maroc, dont les exportations agricoles à destination de l’Europe ne tiennent pas compte de cette restriction. Dans l'UE, les réglementations régionales en matière de contrôle sur les pesticides ont précédemment donné lieu à des blocages d’importation de fruits et de légumes, si ces derniers proviennent de pays qui ne suivent pas les mêmes normes. «C’est notamment le cas de l’Egypte», a rappelé à Yabiladi Faïçal Ouchen, secrétaire général du Syndicat national des paysans au Maroc, en évoquant «des cargaisons refusées aux portes de l’Europe à cause des produits phytosanitaires».

Pourtant, le Maroc continue non seulement d’utiliser les produits à base de substances visées par des restrictions en Europe, mais il fait aussi partie des principaux pays importateurs de pesticides européens, paradoxalement interdits d’utilisation au niveau de l’UE. A la fin de l’année 2020, une enquête de Public Eye et Greenpeace Unearthed a révélé que le royaume était un client privilégié d’entreprises espagnoles, belges et italiennes, auprès desquelles il s’approvisionne en produits à forte concentration en dichloropropène.

Au lendemain de ces révélations, l’Office national de sécurité et de santé alimentaire (ONSSA) au Maroc a indiqué travailler sur le réexamen de sa liste d’intrants chimiques autorisés d’utilisation dans le pays, au cours de l’année 2021. Si cette révision devrait avoir un impact positif sur la santé des consommateurs, la démarche visera surtout à combler les déphasages avec la réglementation des partenaires économiques régionaux.

netstat
Date : le 09 janvier 2021 à 19h36
Tomber ou mourir telle est la devise du commerce internationale. Il s'agit d'une relation Nord-Sud, les prix que veulent les occidents sont des prix assez bas et l'agriculteur marocain a du mal à avoir une quantité de récolte sans l'utilisation de ces pesticides, ceci d'un côté, de l'autre côté le commerce de ces pesticides connait beaucoup d'informel et de plus beaucoup de commerçants ne savent même pas ce qu'ils vendent. A ceci s'ajoute le circuit de distribution qui est caractérisé par beaucoup d'intervenant qui prennent la plus grande part du gâteau au détriment de l'agriculteur qui lui fait du sur place en vendant parfois sa récolte à perte alors que l'intermédiaire en fait des bénéfices.
Citation
bouza75 à écrit:
S'adapter ou mourir, telle est la devise du commerce internationale et le Maroc va l'apprendre à ses dépens. Soit il respecte les règles sanitaires des pays importateurs, soit il est condamné à consommer ses propres produits. Les européens ne rigolent plus avec la santé de leurs citoyens, échaudés qu'ils ont été par de multiples scandales sanitaires (glyphosate, viande de cheval, dioxine...). Le Maroc du 21 è siècle doit apprendre à jouer dans la cour des grands, et pourquoi ne pas jouer à fond la carte du bio si chers aux occidentaux.
bouza75
Date : le 09 janvier 2021 à 13h20
S'adapter ou mourir, telle est la devise du commerce internationale et le Maroc va l'apprendre à ses dépens. Soit il respecte les règles sanitaires des pays importateurs, soit il est condamné à consommer ses propres produits. Les européens ne rigolent plus avec la santé de leurs citoyens, échaudés qu'ils ont été par de multiples scandales sanitaires (glyphosate, viande de cheval, dioxine...). Le Maroc du 21 è siècle doit apprendre à jouer dans la cour des grands, et pourquoi ne pas jouer à fond la carte du bio si chers aux occidentaux.
Rio de oro
Date : le 09 janvier 2021 à 12h32
Merci à l'Allemagne d'avoir fait embargo lequel fait mouche pour les consommateurs marocains qui ne disent rien. le cancer" trouve refuge" au Maroc .
becarful
Date : le 09 janvier 2021 à 10h03
Les produits exportés font l objet normalement de déclarations et d'autorisations certifiants la conformité avec les normes sanitaires marocaines et des pays de destination. Soit l'ONSA délivre des autorisations bidon soit les documents d'exportation sont faux.Mais à l'arrivée ils sont démasqués. Résultats les exportateurs jouent avec le feu.L'agriculture est un secteur stratégique,il faut agir vite . Notre santé n'est-elle pas aussi importante que celle d'un européen? A votre santé !(sans thé au pesticide.)
Tony Truand
Date : le 08 janvier 2021 à 23h40
Le Maroc pourrait se convertir au maximum au bio, avec un rendement qui sera moindre mais à des prix plus intéressants
Assange.is.Free ツ
Date : le 08 janvier 2021 à 23h29
Y a pas de cette merde au jbel, I no lie, et puis les insectes sont souvent dans les plaines, heureusement pour mon bled, c'est la vieille méthode là bas.
Malyk67
Date : le 08 janvier 2021 à 22h36
Non mais c'était trop génial et Saidia je croyais que c'était Miami Ah et l'aéroport d'Oujda oO Les verres de thé chaque jour et les sardines rolàlà
Citation
Videl à écrit:
Ha oui, tu risques pas d'oublier ton séjour ?. Là on en rigole mais tellement d'accidents bêtes pourraient être éviter en donnant plus d'importance à certaines règles ?.
Michonne
Date : le 08 janvier 2021 à 22h30
Ha oui, tu risques pas d'oublier ton séjour ?. Là on en rigole mais tellement d'accidents bêtes pourraient être éviter en donnant plus d'importance à certaines règles ?.
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Malyk67 à écrit:
Sujet totalement hors contexte mais ton histoire au Maroc m'a fait rappeler le jour où on m'a emmené de Berkane à la plage de Saidia en 4L, j'avais pour ceinture une corde et il y avait un trou dans le plancher de la caisse du coup je voyais le bitume mais tranquille grinning smiley Et une autre fois où pour la finale de Maroc - Côte d'Ivoire de la coupe d'Afrique j'étais à l'arrière d'un scooter dans les ruelles de Berkane et pas de code de la route donc j'ai serré les fesses si fort que j'ai eu une crampe aux cuisse hahaha
Malyk67
Date : le 08 janvier 2021 à 22h27
Sujet totalement hors contexte mais ton histoire au Maroc m'a fait rappeler le jour où on m'a emmené de Berkane à la plage de Saidia en 4L, j'avais pour ceinture une corde et il y avait un trou dans le plancher de la caisse du coup je voyais le bitume mais tranquille grinning smiley Et une autre fois où pour la finale de Maroc - Côte d'Ivoire de la coupe d'Afrique j'étais à l'arrière d'un scooter dans les ruelles de Berkane et pas de code de la route donc j'ai serré les fesses si fort que j'ai eu une crampe aux cuisse hahaha
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Videl à écrit:
Oui c'est triste à dire mais les consommateurs ne sont pas du tout protégés là bas. Ni au niveau alimentaire ni autres. Il y a déjà eu des scandales sanitaires comme la viande impropre à la consommation mais rien n'est suivi pour éviter que ça se reproduise. Ici les normes européennes empêchent qu'on vende des produits dangereux. Un exemple tout bête : j'avais acheté un jouet au Maroc pour un de mes enfants. En à peine quelques heures des petites pièces se detachaient. Ici les parents ce seraient empressés de se plaindre et attaquer la société qui les produit.
Michonne
Date : le 08 janvier 2021 à 22h15
Oui c'est triste à dire mais les consommateurs ne sont pas du tout protégés là bas. Ni au niveau alimentaire ni autres. Il y a déjà eu des scandales sanitaires comme la viande impropre à la consommation mais rien n'est suivi pour éviter que ça se reproduise. Ici les normes européennes empêchent qu'on vende des produits dangereux. Un exemple tout bête : j'avais acheté un jouet au Maroc pour un de mes enfants. En à peine quelques heures des petites pièces se detachaient. Ici les parents ce seraient empressés de se plaindre et attaquer la société qui les produit.
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