L’Association marocaine des droits humains (AMDH) à Nador a récemment révélé que de violentes interventions auprès des migrants ont eu lieu à Rabat, avec des déplacements forcés vers Marrakech. Selon les données rendues publiques jeudi par l’ONG, ces pratiques dureraient «depuis des semaines».
Contactée par Yabiladi ce vendredi, la section locale a indiqué que des opérations similaires «se déroulent quotidiennement». Elles visent en particuliers les quartiers de Takaddoum, Massira, G5 à Yakoub El Mansour ainsi que les abords de la gare routière Kamra.
«Des violations graves sont commises contre les migrants subsahariens», a alerté l’association, signalant des cas de «violences, arrestations arbitraires, rafles, refoulements dans des zones désertes dans des conditions difficiles», sans que «personne n’en parle». «Ne soyez pas complices par votre mutisme», a indiqué la section locale, qui lance un appel au tissu associatif et déplore le silence de certaines organisations de défense de droits des migrant, pourtant présentes dans la capitale.
Rapportant des faits qui se seraient produits mercredi, l’AMDH-Nador alerte sur des rafles contre les migrants subsahariens «d’une grande violences» ayant causé des blessures. «Les migrants arrêtés ont été refoulés vers la région de Marrakech où ils ont été délaissés vers 4h du matin dans un froid glacial», déplore encore l’ONG. Celle-ci observe auprès de Yabiladi «une volonté des autorités que les migrants restent regroupés soit tout au nord ou tout au sud du pays, mais qu’ils ne se rassemblent pas en tout cas à Rabat».
En alertant sur ces opérations, l’ONG fustige également un «rôle de gendarmes des frontières» de l’Union européenne, «pourtant nié il y a quelques jours par le ministre des Affaires étrangères marocain» et qui consiste à mener des opération d’anticipation pour éviter que des ressortissants étrangers entreprennent d’éventuels départs en mer.