L’ancien président tunisien, Moncef Marzouki, poursuit ses critiques contre le pouvoir algérien. Si une semaine auparavant dans une interview accordée au quotidien Al Quds Al Arabi, il conseillait de ne pas «sacrifier l'avenir de 100 millions de Maghrébins pour 200 000 Sahraouis», cette fois il s’adresse directement aux habitants des camps de Tindouf, n’hésitant pas à les qualifier d’«otages d’un mauvais choix du régime algérien».
«Ils n’ont aucune avenir dans le cadre de la prose algérienne qui parle d’une guerre de libération contre l’occupation marocaine et évoquant un Etat sahraoui», a-t-il affirmé dans une intervention présentée lors de sa participation à une conférence à distance sur la situation des libertés et de la démocratie en Algérie.
«Il faut sortir de cette prose car elle est fausse et hypothèque leur avenir. Ces Sahraouis courrent derrière une patrie qui n'existera jamais car cela conduira à une guerre féroce dans la région dont personne n'échappera.»
L'ancien président tunisien ne s’est pas contenté de diagnostiquer le mal qui ronge le Maghreb, il a prescrit le remède à un tumeur vieille de 45 ans. «Les Sahraouis ont la possibilité d'avoir trois patries et pas une seule, la première est l’autonomie au sein de la patrie marocaine, la seconde est la patrie marocaine, et la troisième est l'Union du Maghreb».
Ce fervent défenseur de la construction maghrébine précise que cet espace assurera à la population des camps de Tindouf la protection «au lieu d’être sous pression dans une région désertique en Algérie. Ils auront le droit de s'installer en Tunisie ou de travailler en Libye ou en Algérie et de contribuer aux élections qui se dérouleront dans les pays de l'UMA, et donc ils auront une nation ouverte».
«Quelle est cette illusion que le régime algérien leur a vendu ? Ce régime a commis un crime à l’encontre de son peuple, de l'Union du Maghreb et du peuple sahraoui également», a cablé Moncef Marzouki.