Absent du pays depuis le 28 octobre, le président Abdelmadjid Tebboune hospitalisé en Allemagne n'est plus en mesure de diriger l'Algérie. Pourtant la vacance du pouvoir n'a toujours pas été annoncée officiellement. Mais petit à petit apparaît son remplaçant : le président par intérim du Sénat (Conseil de la Nation). Salah Goudjil, âgé de 90 ans, commence à assumer quelques prérogatives revenant constitutionnellement au chef de l’Etat et a même fait quelques déclarations publiques.
Le 29 novembre, il a reçu l’ancien ambassadeur du Royaume-Uni venu lui rendre une visite d'adieu au terme de sa mission en Algérie. Une réunion protocolaire que Tebboune tenait à présider lui-même.
Trois jours auparavant, Goudjil a profité de l’adoption par les sénateurs d’une loi relative à la prévention et à la lutte contre les crimes d’enlèvement de personnes, pour condamner la présence du Maroc au Sahara. Il a réaffirmé à cette occasion la position «constante» de l’Algérie sur ce dossier, précisant que son pays «soutient en permanence les causes justes et se tient aux côtés des peuples qui revendiquent et luttent pour la libération, à l’instar du peuple sahraoui qui est en droit de décider librement de son sort, conformément aux chartes internationales».
Reprenant la posture de Tebboune, il a affirmé que l'Algérie n'a «pas de problème avec le Maroc, mais celui-ci a un problème avec le Sahara occidental, et le peuple sahraoui a le droit de choisir entre l’indépendance ou rester avec le Maroc». Et de fustiger «l’ouverture par certains pays africains de consulats dans la ville occupée de Laayoune», rapporte des médias locaux.
La constitution algérienne de 2016 comme celle du 1er novembre 2020, dont l’entrée en vigueur est suspendue à la signature d’Abdelmadjid Tebboune, s’accordent en cas de maladie ou de démission du président, à confier les rênes du pouvoir au président du Sénat pendant une durée de 90 jours.