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Grand Angle  

Le ministre des Transports et le directeur de l'ONCF plantent le débat sur le projet de TGV au Maroc

L’Erreur à ne pas commettre. Les organisateurs de la rencontre-débat sur le projet TGV prévue jeudi 19 mars ont distribués un article qualifiant le projet de «Vol». A la surprise générale, le ministre de l’Equipement et des Transports, Aziz Rabbah, mécontent, a quitté la salle avant que le débat ne soit lancé, suivi par le directeur de l'ONCF Rabie Khlie. Résultat : débat annulé. Seulement, l’article parlait du TGV en France et non au Maroc.

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Programmé depuis plusieurs semaines, le débat social autour du projet TGV devait avoir lieu hier jeudi. Cette rencontre devait réunir le ministre de l’Equipement et du transport Aziz Rabbah, le Directeur de l’ONCF, Rabie Khlie, et le collectif Stop TGV. Quelques instants avant l’ouverture du dialogue, une troupe de jeunes seraient rentrés dans la salle et auraient distribué un dossier contenant un article intitulé «Torpillage, Gabegie, Vol: le bilan du TGV». Aziz Rebbah choqué, décide de se retirer, avec lui, le directeur de l’ONCF, Rabie Khlie. Selon l’Economiste, le ministre «a reproché au collectif de proférer des accusations via cet article». Il a expliqué à l’occasion, «qu’il ne pouvait pas ‘débattre avec des gamins’», précise Les Echos.

Pour les organisateurs, cette décision a été reçue comme une claque en pleine figure, à tel point que l’un d’eux, Omar Balafrej, co-initiateur du mouvement Clarté ambition courage et signataire du Stop TGV, semblait vouloir trouver la faille chez tout le monde. A ce titre il a tenu des propos insultants envers la journaliste des Echos qui a relayé l’info une heure après l’incident.

Boycott injustifié ?

Selon le site Mamfakinch, M. Rabbah n’a pas lu l’article, ni cherché à comprendre avant d’annuler le débat. Or, l’article en question, publié par Mediapart en novembre 2011 alors que Rebbah n’était pas encore ministre, traite du TGV en France. C’est la droite française (au pouvoir) qui est accusé de «vol» et non le Maroc. En fait, «pour injecter de l’argent dans ses entreprises ‘privées’ sans faire recours à l’Union Européenne, des Etats européens cherchent à financer des marchés dans des pays peu-regardants sur les modalités de passation des marchés publics. A court terme, l’argent prêté se retrouvera dans le carnet de commande des entreprises privées et vu qu’en plus il s’agit de prêts, l’opération coûtera zéro euro à l’Etat prêteur à long terme», explique le journaliste de Mamfakinch. C’est quasiment ce qui s’est passé pour le TGV marocain.  La France  injecte de l’argent dans les caisses d’Alstom, SNCF et Systra en finançant le TGV. Cet argent, le Maroc le remboursera plus tard. Au départ on a l’impression que le Maroc reçoit une aide, alors qu’au final, il s’agit d’un emprunt. Sachant qu’au Maroc, il n’y a pas eu d’appel d’offre pour ce projet. Et c’est cette transaction que l’article français traite de «vol». Considérant la controverse suscitée par le projet de TGV, cette «saute d’humeur» du ministre risque de faire encore couler beaucoup d’encre. M. Rebbah attise ainsi une autre polémique autour de lui après celle suscitée par la publication des agréments du transport

L’ONCF tient à s’expliquer

Samedi, l’ONCF donnera une conférence de presse pour expliquer les raisons de son retrait du débat. Selon le responsable de la communication de l’Office, Rabie Khlie, en quittant la salle, n’a fait que suivre le ministre, car il ne pouvait faire autrement.

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