Le Polisario profère une nouvelle menace contre le Maroc. Invité par une radio publique algérienne, son «ministre des Affaires étrangères», Mohamed Salem Ould Salek, a annoncé que «face à l'obstruction marocaine et à l'incapacité de la MINURSO à imposer à l'occupation marocaine le respect de ses engagements signés dans le plan de règlement», son mouvement «recourra à l'usage du droit de légitime défense en concluant des accords de défense mutuelle, droit reconnu par le droit international et la charte fondatrice de l'union africaine», a-t-il justifié.
«La RASD compte suffisamment de pays et de peuples amis pour conclure des accords de défense mutuelle, notamment au niveau de l'Afrique et ailleurs dans le monde», a-t-il ajouté. Le responsable n’a pas cité nommément les Etats que le Polisario veut impliquer dans une guerre contre le Maroc.
Le projet de constitution algérienne autorise l’armée à se déployer hors de ses frontières
Le contexte de cette nouvelle menace est particuliers. Elle intervient alors que le ministre sud-africain des Finances, Tito Mboweni, a lancé le 11 octobre dernier un appel à des mouvements de libération de gauche au pouvoir dans des pays en Afrique, en Asie et d'Amérique centrale à prendre les armes pour défendre les thèses du Polisario.
Autre alignement des astres, les électeurs algériens sont invités à adopter, le 1er novembre prochain par voie référendaire, le projet de nouvelle constitution voulu par le président Abdelmadjid Tebboune. Justement, le texte autorise l’armée nationale algérienne à mener des opérations au-delà des frontières du pays, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. Il propose en effet la «constitutionnalisation de la participation de l’Algérie à des opérations de maintien de la paix sous les auspices des Nations Unies» et la «constitutionnalisation de la participation de l’Algérie à la restauration de la paix dans la région dans le cadre d’accords bilatéraux de pays concernés». Deux propositions maintenues dans la version finale adoptée par le conseil des ministres, du 6 septembre, présidé par le chef de l’Etat.
Une nouvelle donne dont le Polisario essaie de tirer profit alors qu’il entend élargir son expansion dans les zones situées à l’Est du mur de sécurité, qu’il considère comme «territoires libérés». La poursuite du peuplement de ces régions, considéré comme une provocation par le Maroc et une rupture du statu quo en vigueur depuis l'accord de cessez-le-feu de 1991, a besoin de la bénédiction du parrain algérien. Mais la nouvelle Algérie du tandem Tebboune-Chengriha laissera-t-elle les plans belliqueux du Polisario la conduire dans une confrontation militaire avec le Maroc ?