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Très souvent, il est impossible d’hausser le ton en leur présence au risque de passer pour la belle-fille mal élevée. «Ma belle-mère qui est Algérienne d’origine est relou franchement. Si je rapportais à son fils, mon mari, son comportement outrancier, je risquerais de passer pour la mythomane ou l’aigrie de service», témoigne Marie, Française trentenaire mariée depuis 3 ans à Ahmed.
Et oui les ladies. Quand on se marie avec l’homme de sa vie, c’est inévitable on épouse aussi … sa mère ! «C’est universel, l’harmonie n’est pas toujours au rendez-vous entre une belle-mère et une belle-fille et il y a des spécificités chez les maghrébins», souligne le Dr Abdallah Zouizoui, psychiatre exerçant à Casablanca.
Belles-mères toutes puissantes
En effet, selon le Dr Zouizoui, «dans la société maghrébine, les conflits entre belle-mère/belle-fille proviennent du statut qui est accordé à la femme». Ainsi, son profil dans la mentalité populaire tourne autour de la sacralité ou la méfiance. «Le Paradis se trouve sous les pieds des mères et en même temps les épouses sont considérées comme les alliées de Sheytan», explique le praticien.
Sanaa, âgée de 36 ans est une vendeuse dans une boutique sise à Casablanca. Mariée depuis 12 ans à Karim, elle nous avoue un soupçon de dépit dans la voix, que sa belle-mère l’accuse «d’avoir volé son fils» et cherche toujours à l’offenser surtout en la présence de tierces personnes.
En outre, dans la société maghrébine, la femme doit d’abord satisfaire à sa fonction de «procréatrice» pour espérer rentrer dans les bonnes grâces de belle-mère. «Il faut qu’elle soit une mère pour acquérir un statut favorable aux yeux de la famille. Après la ménopause, elle acquiert un pouvoir qui lui permet de décider à son tour du mariage de ses enfants», confie Dr Abdallah Zouizoui.
Cette situation conduit très souvent à un conflit des générations et rend les épouses malheureuses. «Au moment de me marier avec Yacine qui est Tunisien par son père, je stressais vraiment. Je ne savais pas trop comment allait réagir sa maman. Elle a toujours vécu avec lui, depuis le décès du papa de Yacine quand il avait 6 ans», avoue Heja qui est marocaine de nationalité.
En effet, «les relations mère-fils sont fusionnelles», confirme le Dr Ziouziou. Le lien entre une mère et son fils est très fort et, de façon générale, il le reste. Quand bien même cet enfant a grandi et qu'il est devenu un adulte. Il n’est pas donc pas aisé de se faire une place dans cette interdépendance.
Comment s’entendre avec sa BM ?
Doit-on tenir ces messieurs pour responsables ? Pas vraiment selon Leila. «Je crois qu’il faut discuter et expliquer calmement que l’on apprécie pas les remarques intempestives ou exagérées de belle-maman. Mais aussi manifester qu’on n’apprécierait et pas qu’un peu qu’il nous soutienne !». Il faudrait également instaurer les ladies un climat de cordialité et apprendre à mieux se connaître pour éviter les écueils.
Certains couples se félicitent des bonnes relations qui subsistent entre leurs parents et leurs ménages. «Ma femme maghrébine et ma mère entretiennent des relations très cordiales, parfois même complices», confie Lamine, Franco-Algérien âgé de 48 ans. A sa réponse, son ami Gérard rajoute qu’«un homme qui traite sa femme comme une princesse est la preuve qu'il a été élevé par une reine».
Le respect mutuel est la base d'une relation durable que ça soit dans le couple mais aussi entre le couple et les familles respectives. La maturité intellectuelle, l'éducation et le savoir vivre sont importants. «Il faudrait que des études sérieuses, sociologiques par exemple, soient menées afin d’analyser cette problématique», préconise le Dr Zouizoui. En attendant les ladies, comment se passent vos relations avec belle-maman ?
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