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PJD:Une vraie menace?
s
25 février 2006 18:20
Bjr tout le monde,je voudrais savoir ce que vous pensez du parti justice et developpement,croyez vous que sa victoire en 2007 serait une menace pour la democratie?
a
25 février 2006 18:26
Ce que je sais c'est qu'en parlant avec des gens qui espérent le pouvoir de ces parties.

C'est qu'ils deviendront les maitres du Maroc. Et que le palais sera a genoux devant eux et n'auront plus de pouvoir.

Ils appliqueront la loi Islamique comme en Iran.

Je pense que c'est la réalité de ces parties.

Je ne sais pas quoi pensé de cela. Etre contre, c'est comme etre contre l'Islam. Mais je suis pas pour aussi.

Rachid
B
25 février 2006 18:49
Citation
soad a écrit:
Bjr tout le monde,je voudrais savoir ce que vous pensez du parti justice et developpement,croyez vous que sa victoire en 2007 serait une menace pour la democratie?


c'est une menace pour le tourisme sexuel, la drogue, l'alcool, la corruption (on a le droit de rever eye rolling smiley)
[b]Plus rien ne m'étonne[/b]
i
25 février 2006 23:13
Bonjour tout le monde;

Il ne faut pas avoir peur de PJD, c'est un bon parti. C'est le parti qui défend, au moins, les valeurs de l'Islam, cependant, dire du mal de ce parti est injuste. Les autres partis(alistiqlal, atittihad alichtiraki) sont des corrompus, on les connait, ils sont là depuis longtemps, et le résultat c'est: 49% d'analphabètes, des diplomés au chômage, le tourisme sexuel, la dépendance(), le favoritisme, la corruption... et j'en passe. Le PJD est unnite pas chiite, donc le Maroc ne sera pas comme l'Iran.
Les politiciens détéste ce parti et soutiennet la 2é chaine qui continue à le diaboliser, mais: la caravane passe, les chiens aboient. Que dieu aide et soutienne celui qui est sur le droit chemin.
Votez le PJD, votez le changement.
m
26 février 2006 16:23
Salaam,


>>>>>>>croyez vous que sa victoire en 2007 serait une menace pour la democratie?


Il faut tout d'abord que quelque chose existe avant que l'on parle d'une menace a cette chose... La democratie existe-t-elle au Maroc?

Si oui alors la victoire du PJD ne doit meme pas nous pousser a se poser de telles questions. Car dans une democratie lorsque le peuple donne la victoire a un parti, le pouvoir lui revient du droit.

Le fait que l'on est toujours entrain de poser de telles questions montrent que nous sommes toujours loin de l'esprit democratique.

Si le PJD gagne en 2007, toutes mes felicitations. Et si il est pas a la hauteure de ceux qui ont voter pour lui, qu'il degage les prochaines elections.

>>>>>>>>>>>>>>>>Ils appliqueront la loi Islamique comme en Iran.

Et pourquoi pas? si c'est la volonte du peuple. Si ce n'est pas la volonte du peuple, le peuple doit les degager les prochaines elections.

Ce qui compte c'est que le peuple doit avoir le pouvoir absolu et sacre d'installer et desinstaller ses gouvernants. Si le gouvernant apres applique la loi Islamique ou la loi satanique c'est son droit car c'est la volonte du peuple et c'est ainsi l'essence de la democratie.
a
26 février 2006 20:46
Salam

Le Maroc n'a pas besoin de démocratie. Il a besoin de l'ordre moral et de l'éviction de la corruption. La démocratie est un caprice d'Occidentaux.
T
26 février 2006 21:55
Si le gouvernant apres applique la loi Islamique ou la loi satanique c'est son droit car c'est la volonte du peuple et c'est ainsi l'essence de la democratie.[/quote]

Salam

Supposons (heureusement ce n'est pas le cas, du moins je l'espère) qu'un parti marocain, et surtout son dirigeant, soit du genre Hitler, Staline, ... Qu'il se fasse élire (Hitler s'est fait élire on ne peut plus démocratiquement, grâce à une majorité relative)... La volonté du peuple s'est pourtant exprimée. Quelle est ta position ? Moi, je prends les armes.

Deuxième observation : la majorité certes est là pour appliquer la politique pour laquelle elle a été élue. Mais en démocratie, il existe des limites :
a) il existe ainsi une loi constitutionnelle, et c'est aussi le cas du Maroc. Une majorité élue agit dans ce cadre. Si son programme était en contradiction avec la constitution, elle peut demander une modification, elle en a la possibilité (mais au Maroc, pas sans l'accord du roi), via un référendum ou un vote du parlement, généralement suivant des règles de majorité qualifiée. Ceci dit, je ne connais pas la position du PJD sur ce point, si ce parti est satisfait ou non de la constitution. Au passage, nous savons tous qu'un parti élu et en faveur d'un changement de constitution n'est pas forcément suivi par le peuple sur ce point...
b) Une majorité doit agir dans le respect de l'opposition. Elle n'a donc pas le droit de faire appliquer directement son programme sans passer par les institutions élues et sans laisser l'opposition sans droit de parole, d'amendement et de vote.
c) Une majorité est élue sur un programme mais chacun sait que ce n'est pas pour autant que ses électeur ont voté en faveur de chaque point de son programme : elle doit en tenir compte...
d) Personnellement, je trouve très mauvais qu'une nouvelle majorité défasse ce que ses prédécesseurs ont pu faire. Il est bien meilleure pour la démocratie qu'elle les améliore ou prenne des décisions innovantes.
e) Une majorité a le droit de légiférer sur tout ce qui est du domaine public. Pas sur ce qui ressort du domaine privée... Exemple : elle peut condamner (et c'est souhaitable) l'ivresse publique, limiter le taux d'alcoolémie pour la conduite. Mais pas interdire la consommation d'alcool.
f) Une majorité doit régulièrement remettre son mandat en jeu (pas trop souvent quand même winking smiley afin de vérifier qu'elle reste en adéquation avec le peuple et, bien évidemment, de vérifier qu'elle a fait ce qu'elle a dit qu'elle ferait (dans les limites ci-dessus) et que cela a permis des progrès effectifs.

Amicalement


PS : ce post n'aurait-il pas plutôt sa place dans le forum "Actualités du Maroc et du monde" winking smiley



Modifié 1 fois. Dernière modification le 26/02/06 21:58 par TOUNE.
Z
26 février 2006 22:00
Une menace pour la ...la ... la ....Democratie grinning smileygrinning smileygrinning smiley
Elle est bonne cele là grinning smiley...
Quelle democratie? confused smiley
$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$ Le texte que je viens de taper a porté plainte :S $$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$
S
26 février 2006 22:13
Citation
amatu-Allah a écrit:
Salam

Le Maroc n'a pas besoin de démocratie. Il a besoin de l'ordre moral et de l'éviction de la corruption. La démocratie est un caprice d'Occidentaux.


ClapClap Je partage entierement ton opinion , je pense qu en ce moment le maroc a surtt besoin de réeducation (surtt concernant l application de la religion) .Ta tte fait raison qd tu dis qu on a pas besoin de democratie que c ets occidental , car faut pas se comparer aux athés No no nous on a un livre saint nommé "Le Saint Coran " qui doit nous servir de guide ds la vie quotidienne , de lois et d exemples .Autrement dit si on appliquer vraiment les vraies lois , (les lois saintes, les lois d Allah ) on ne serait surement pas dependant des occidentaux mais hélas moody smiley

wA Allah ou hlem ! Dieu est plus savant
z
26 février 2006 22:26
A lire inchae Allah, très instructif:
Source:[www.maison-islam.com]


"L'islam est-il pour la démocratie ou pas ?" Posée de la sorte, cette question suscite des réponses différentes chez les musulmans eux-mêmes. Pour certains, l'islam est pour le principe démocratique. D'autres affirment que islam et démocratie sont deux réalités antinomiques.
Que faire ? Pour découvrir ce qu'il en est réellement, il nous faut analyser le concept de "démocratie" et voir ce que l'islam dit des éléments qui ressortent de cette analyse.


Le mot "démocratie" ne figure certes pas dans les sources musulmanes, mais...



D'emblée ici, un problème surgit qui est posé fréquemment par certains musulmans, parfois par des non-musulmans : le terme "démocratie" ne figure pas dans le Coran et les Hadîths. C'est vrai. Mais ce qu'il ne faut pas oublier c'est que l'Occident et l'Islam étant deux civilisations différentes, il arrive forcément que certains mots présentes ici ne le soient pas là. Un travail intellectuel digne de ce nom consiste alors à ne pas s'arrêter aux mots et à aller jusqu'à l'analyse des concepts. Et il est possible de dire un point de vue musulman sur un terme qui ne figure pas dans les sources musulmanes, la condition étant que le contenu de ces sources musulmanes soit respecté.

Et s'il est certain qu'entre musulmans il est normal qu'on emploie les termes familiers (ceux qui ont été employés par le Coran et les Hadîths), il est tout à fait possible, lors du dialogue avec des interlocuteurs non-musulmans, qu'on emploie les termes qui leur sont familiers à eux, pourvu que le contenu présenté par les sources de l'islam soit respecté. C'est bien pourquoi, au premier siècle de l'Islam, lorsque les Banû Taghlib (des arabes chrétiens devenus citoyens de l'Etat musulman) déclarèrent être d'accord pour payer la sadaqa (aumône) mais pas la jizya (impôt), Omar, alors calife (634-644), accepta leur demande sur le conseil de An-Nu'mân ibn Zur'ah. Il leur dit : "C'est une jizya, appelez-la comme vous voulez" (rapporté par Al-Bayhaqî).


Que signifie le concept de "démocratie" ?

A analyser le concept de démocratie tel qu'il s'est actualisé en Occident, on s'aperçoit qu'il sous-entend deux catégories différentes d'éléments :

# d'une part l'existence d'un Etat fondé sur le droit et non sur l'arbitraire, les possibilités du choix du dirigeant par le peuple pour ses compétences et non en fonction de son hérédité, les possibilités du pluralisme d'opinions, de la liberté de conscience, etc.

# d'autre part les idées disant que c'est le peuple qui est la source de loi et qu'aucune considération provenant d'une Révélation divine ne doit être prise en compte dans l'élaboration de cette loi et dans la gestion des affaires sociales.

Pour ce qui est de la première catégorie d'éléments (et qui relève en fait des principes fondamentaux, de l'essence même de la démocratie), il est possible de relever que l'islam partage ces concepts. En effet, le pluralisme d'opinions à l'intérieur des sources est possible (ce qui relève du pluralisme d'interprétations), la liberté religieuse est garantie par le Coran : "Pas de contrainte en religion" (Coran 2/256), le dirigeant tire la possibilité d gouverner de l'investiture (mubâya'a) du peuple, et cette investiture doit avoir été précédée d'une consultation (c'est ce qui ressort des propos de Al-Ghazâlî et de Ibn Taymiyya d'une part et des propos de Omar d'autre part : cf. Al-fiqh al-islâmî wa adillatuh, p. 6172, et Sahîh Al-Bukhârî, n° 6443), il est désigné par le peuple (directement ou par un collège de grands électeurs – ahl ul hall wal 'aqd par exemple), il est assujetti au droit au même titre que les autres citoyens, il doit consulter (shûrâ) pour gouverner, toute décision prise à l'encontre des principes du droit n'a pas force de loi, etc.

Et pour ce qui est de la seconde catégorie d'éléments (la nécessité de se couper de tout élément d'origine divine et de considérer que le peuple est la source de la loi), il est facile de s'apercevoir qu'elle ne fait pas partie de l'essence même du concept de démocratie, mais n'est que la façon dont ce concept s'est exprimé en Europe de l'Ouest, ainsi que partout où les Européens se sont implantés définitivement ou durablement (comme en Amérique du Nord ou en Inde). Elle ne fait pas partie de l'essence même de la démocratie puisque la démocratie athénienne du Vème siècle avant l'ère chrétienne – qui représente la référence en Europe en matière de démocratie – ne s'était pas coupée de toute référence au divin. En effet, dans la Athènes démocratique de l'Antiquité, pas une assemblée ni un conseil ni un tribunal ne commençaient sans un sacrifice aux divinités. Les manuels d'histoire nous enseignent que le culte des divinités poliades y était même un acte de la cité, auquel tout citoyen devait participer.
Par contre, en Europe moderne et contemporaine, la démocratie n'a pu voir le jour qu'en se coupant de l'organisation féodale mais aussi des références religieuses, et ce à cause de la façon dont le fait religieux s'était exprimé sur le Vieux continent : clergé, inquisitions, absolutisme du dogme par rapport aux découvertes scientifiques. Du Procès de Galilée en 1633, Science et Vie Junior parle ainsi : "Un événement qui pèsera très lourd par la suite. L’Eglise se méfiera des sciences ; et nombre de scientifiques verront dans l’Eglise un obstacle au progrès" (Science et Vie Junior, dossier hors série n° 36, p. 93). Absolutisme encore dans le domaine religieux, avec les Guerres de religion qui ensanglantèrent l'Europe aux XVIè et XVIIè siècles et qui dégoûtèrent bon nombre d'Européens du fait religieux. Ces données historiques font que la démocratie n'a pu voir le jour, en Europe, qu'en se coupant des références religieuses.

Cependant, d'autres civilisations existent qui n'ont pas eu la même histoire ni les mêmes rapports entre société et religion, et ce parce que le fait religieux même y était, et y est toujours, d'une nature différente. Ainsi, en islam, considérer que ce n'est pas le peuple mais Dieu qui est la source de la législation (tashrî') n'est en soi pas anti-démocratique, puisque, contrairement au fait religieux auquel l'Occident a été confronté, la législation que présentent les sources musulmanes :

# est constituée de textes qui, dans le domaine de ce qui n'est pas purement cultuel (domaine des 'âdât), fournissent non pas des solutions toutes faites mais seulement des principes (éthiques, sociaux, économiques, écologiques, etc.). Ces principes peuvent être applicables rationnellement à toute nouvelle découverte et invention, où la règle originelle est la permission. Pour peu qu'elle reste dans le cadre de ces principes généraux, une assemblée parlementaire compétente peut légiférer pour organiser la vie humaine dans ce domaine du mubâh (ou 'afw), par le biais de ce que les juristes nomment "al-massâlih al-mursala", comme un écho à la règle "Lâ dharara wa lâ dhirâra" (cf. Du'ât lâ qudhât, p. 105) ;

# est constituée de textes qui sont interprétés non pas par un clergé (notion inexistante en islam) mais par des hommes et des femmes doués des compétences voulues, d'où un pluralisme d'interprétations évident ;

# entend ne rien dicter qui soit contraire à l'humanité des hommes ;

# prévoit explicitement la présence de non-musulmans, auxquels elle confère des droits essentiels et intangibles (lire à ce sujet Les droits des non-musulmans en terre musulmane).


Une objection de la part de nos interlocuteurs...

Ici, une objection est parfois formulée par des occidentaux : le fait même de limiter ainsi la volonté des hommes, en matière de législation, au cadre de ce qui n'est certes que principes mais qui oriente et limite quand même leur volonté, n'est-ce pas, en soi, anti-démocratique ?

La réponse est évidente pour qui réfléchit : non, puisque ce serait oublier qu'en Occident aussi, la volonté des hommes, en matière de législation, est limitée : par le droit naturel, par les Constitutions nationales, voire parfois par les principes du droit international (dans le cadre de l'Organisation des Nations Unies) ou régional (dans le cadre de l'Union Européenne, par exemple). Combien de fois n'a-t-on ainsi pas vu une loi déjà votée à la majorité absolue par "les représentants du peuple" être annulée par le Conseil constitutionnel car "anti-constitutionnelle" !

En islam, la partie – il s'agit d'une partie seulement – des textes qui ne fait pas l'objet de divergences d'interprétations joue le même rôle que joue le texte constitutionnel dans les pays occidentaux. Par contre, de nombreux autres textes font l'objet d'une divergence d'avis ; ici l'avis auquel l'autorité (le conseil législatif, shûrâ, par exemple) donne préférence est applicable pour tout le monde dans un temps donné, même si on était personnellement d'un avis différent (cf. Sha'rh ul-'aqîda at-tahâwiyya, tome 2 pp. 142-144 ; Ibn Abil-'izz dit que c'est là ce qu'indiquent les textes du Coran et de la Sunna et l'avis des Pieux Prédécesseurs. Voir également la parole de Ibn Mas'ûd qui suivait le calife Uthmân à propos d'un point sur lequel il n'était pas du tout d'accord avec son avis - rapportée par Abû Dâoûd, n° 1960). Et ce choix d'un avis précis parmi les divergents avis existant peut prendre place sur la base de la majorité qui s'est dégagée au sein du conseil (Min fiqh id-dawla fil-islâm, pp. 534-535). Tout ceci, tout en étant conforme à nos sources, ne se fait-il pas conformément au principe démocratique : "L'avis qui a reçu le suffrage majoritaire reçoit la préférence, l'autre n'a pas reçu la préférence mais a été discuté et entendu ; il peut, dans un autre moment et / ou dans un autre contexte, recevoir à son tour la préférence".


Conclusion :

Alors, l'islam est-il pour ou contre la démocratie ? Cela dépend de ce qu'on entend par "démocratie" :
# Certes, si cela veut dire se couper de toute religion ou des principes issus d'une révélation, considérer que c'est le peuple qui est la source absolue de la loi... alors non, l'islam n'est pas pour cette expression de la démocratie, qui est contraire aux enseignements des sources musulmanes. Et, en fait, les savants musulmans qui disent que "la démocratie est elle-même une forme de religion" ou qui disent que "islam et démocratie sont deux réalités antinomiques" se réfèrent à cette expression particulière de la démocratie ; ils semblent vouloir dire : "Si c'est cela la démocratie, alors l'islam ne veut pas cela !"
# Par contre, si on prend le terme "démocratie" dans le sens du fait que le dirigeant reçoit sa légitimité du peuple, par suffrage direct ou par le biais d'un collège de grands électeurs (ahl ul-hall wal 'aqd), du fait que les gouvernants aussi soient assujettis au droit (ahkâm fiqhiyya), de l'obligation pour celui qui gouverne de consulter (shûrâ) le peuple ou ses représentants qualifiés, du pluralisme d'opinions (ikhtilâf ul-'ârâ'), de l'interdiction de l'arbitraire (hurmat uz-zulm), de la liberté de religion (lâ ikrâha fid dîn) ... alors il est possible de dire d'une part qu'il s'agit là du sens que l'on donne en général au terme "démocratie", et d'autre part que ces éléments correspondent, en leur principe, aux enseignements de l'islam. Il est donc possible de les intégrer aux autres enseignements de l'islam. Aussi on peut dire que l'établissement de la démocratie ne nécessite pas, dans le cas de la civilisation musulmane, de coupure entre la législation et la référence à des normes provenant d'une Révélation divine.


Note :

L'explication que nous avons vue reprend globalement celle de Al-Qardhâwî, qui écrit : "Inna jawhar ad-dîmuqrâtiyya – ba'îdan 'an it-ta'rîfât wal-mustahât il-acadîmiyya – an-yakhtâr an-nâssu man yahkumuhum wa yassûsu amrahum wa an lâ yufradha 'alayhim hâkimun yak'rahûnahû aw nizhâmun yak'rahûnahû, wa an yakûna lahum haqqa muhâssabat-il-hâkimi idhâ akhta'a (...). Hâdhâ huwa jawhar ad-dîmuqrâtiyya" (Fatâwâ mu'assîra, tome 2 pp. 637-638). "Wa-l-ladhî nurid ut-tarkîza 'alayhi hunâ, huwa mâ nawwahnâ bihî fî awwal-il-mar, wa huwa : jawhar ud-dîmuqrâtiyya : fa huwa bil-qat'i muttafiqun ma'a jawhar il-islâm".
Il écrit ensuite : "Wa qawl ul-qâ'ïl : "Inna-d-dîmuqrâtiyya ta'nî hukm ash-sha'bi bi-sh-sha'bi wa yalzamu minhâ rafdhu-l-mabda'-il-qâ'ïl "Inna-l-hâkimiyyata lillâh"" : qawlun ghayru mussallam. Fa layssa yalzamu min al-munâdât bid-dîmuqrâtiyya rafdha hâkimiyyat-illâh lil-bashar ; fa akthar ul-ladhîna yunâdûna bid-dîmuqrâtiyya lâ yakhturu hâdhâ bi bâlihim, wa innama-l-ladhî ya'nûnahû wa yahrissûna 'alayhi huwa : rafdhu -d-dictâtûriyya al-mutassallita, rafdhu hukm il-mustabiddîna bi amr ish-shu'ûbi min salâtîn il-jawr wal-jabarût" (Fatâwâ mu'assîra, tome 2 page 644). Il écrit encore : "Wa yuhimmunî an u'akkida annanî lastu min al-mûla'ïna b-istikhdâm il-kalimât il-ajnabiyyat il-asl – ka-d-dîmuqrâtiyya wa nahwihâ – lit-ta'bîri 'an ma'ânin islâmiyya. Wa lâkin idhâ sha'a-l-mustalah wa-stakhdamahu-n-nâssu, fa lan nussimma sam'anâ 'anhu ; bal 'alaynâ an-na'rifa-l-murâda minhyu idhâ utliqa, hattâ lâ nafhamahû 'alâ ghayri haqîqatihî aw nahmilahû mâ lâ yahtamiluhû aw mâ lâ yurîduhu-n-nâtiqûna bihî wal-mutahaddithûna 'anh. Wa hunâ yakûnu hukmunâ 'alayhi hukman salîman muttazinan. Wa lâ yadhîrunâ anna-l-lafzha jâ'a min 'indi ghayrinâ ; fa inna madâr al-hukmi layssa 'ala-l-asmâ'i wal-'anâwîn bal 'ala-l-mussamayyât wal-madhâmîn. 'Alâ anna kathîran min ad-du'âti wal-kuttâbi-stakhdamû kalimat "ad-dîmuqrâtiyya" wa lam yajidû ba'san fi-sti'mâlihâ. Wa kataba-l-ustâdh 'Abbâs al-'Aqqâd – rahimahullâh – kitâban sammâhu : "Ad-dîmuqrâtiyya al-islâmiyya"" (Fatâwâ mu'âssira tome 2 p. 650). Al-Qardhâwî écrit de même regretter la formulation disant de façon simplificatrice : "La démocratie c'est du kufr" (Fatâwâ mu'âssira, tome 3 p. 723) ; il pense que cette formulation à l'état brut a donné la possibilité à des détracteurs d'attaquer ce dont il est question en Islam.

On peut lire également à ce sujet la réponse nuancée de Faysal al-Mawlawî : Cliquez ici.

Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).
a
26 février 2006 22:57
Salam

Démocratie :

-Accepter que soit élu un ivrogne, un mécréant, un athée, un communiste ou tout ca à la fois.

Je dis non Merci! Le Maroc est Islamique.
m
28 février 2006 19:10
la démocratie est la volonté du peuple et non d'un seul homme qui enmene à la tyranie!
petit rapel la démocratie à athene au siecle de périclès n'était pas athée (ploytheisme) et favorisait le meilleur pour gouverner une cité/etat dans l'approbation du peuple! si le régime ne convenai pas ou le dirigeant il sautait au elections! logique! on ne peu pa imposer la volonté d'un seul (bon ok vous pourrez dire que la démocratie est la tyranie d'une majorité, mais au moins cette majorité prend en compte une grande partie de l'opinion du peuple, contrairement à un régime d'un seul!) fantasme des occidentaux il ne faut pas exagerer, la démocratie n'est pas une si mauvaise chose si elle est appliquée corectement, ce qui je l'accorde n'est pas toujours le cas!
par contre on doit essayer de lutter contre l'arbitraire, quel qu'il soit!
m
2 mars 2006 07:32
Salaam l'olive doucesmiling smiley,

Merci pour ton text. Tres eclairant.


En effet la democratie est l'essence meme de l'Islam car l'Islam se base sur la conviction de l'autre et n'impose absolument rien aux autres. Si une nation decide que l'Islam n'est pas bon pour elle, l'Islam n'ordonne jamais d'aller contre la volonte de cette nation. Car un musulman contraint a etre musulman n'est pas le musulman que l'Islam veut construire. Le musulman convaincu est le but principal de l'Islam et c'est en cela que l'Islam n'est compatible que avec les societes profondement democratiques, les societes ou la volonte du peuple est sacree et si cette volonte est concordante avec les preceptes de l'Islam alors la c'est la societe Islamique vertoueuse a l'Image de la societe de Medine fondee par Le prophet SAAWS.


Salaam TOUNEsmiling smiley,

>>>>>>>>>>>>>>>>Qu'il se fasse élire (Hitler s'est fait élire on ne peut plus démocratiquement, grâce à une majorité relative)... La volonté du peuple s'est pourtant exprimée. Quelle est ta position ? Moi, je prends les armes.


Je prends les armes aussi et je rejoints ta caserne sous tes ordres.

La defirence entre moi et les democrates hypocrites c'est que moi je ne juge pas avant de voir avec mes yeux. En d'autres termes c'est seulement lorsque le parti elu elimine l'oposition et declare caduc le system qui l'a ramene au pouvoir que je le consider comme parti non digne d'un processus democratique... Les democrates hypocrites font cela en amont et c'est en cela leur erreur.

Par example lorsque le FIS a ganger les elections en Algerie, si les democrates hypocrites et les genereaux sangunaires avaient attendu que le parti prenne pouvoir pour le tester sur le terrain ils auraient peut etre toute la base morale pour le defaire apres avec tout le peuple a bord mais leur faute ca ete de l'eliminer d'office jettant les votes de 87% des personnes a la poubelle et causant une guerre civile.

La democratie est le seul system capable de changer une pouriture X par un pouriture Y moins pourrie. Car la majorite ne se trompe que rarement et meme lorsqu'elle se trompe, le system democratique lui donne les moyens de s'auto-corriger. [par example Bush ne sera plus en 2008 par contre les dictateurs du monde arabe seront tojours la....]
a
2 mars 2006 13:20
Salam

Certains ont une vision étrange de la démocratie.

Dire que l'islam ets "démocratique" parce que "Pas de contrainte en religion", c'est faire preuve d'impertinence.

Qu'est-ce qui caracterise la démocratie?

-Le suffrage universel : accepter qu'un dépravé, un pervers, un communiste, un athée ait le même pouvoir éléctoral qu'un savant pour désigner le commandeur des Croyants! C'est impossible! On ne peut pas laisser tout les citoyens s'exprimer car ils ne poursuivent pas les mêmes buts!

-La liberté d'expression : insulter Allah et Son Messager? Critiquer l'islam? Caricaturer? Blasphémer?

-La liberté quasi absolue : quelles limites? libertinage? Maiages gays?

-Des lois votées dans des parlements : les athées vont imposer des lois aux Musulmans? Des lois contraires aux lois Islamiques?

-L'égalitarisme.

-Le pouvoir au peuple (que ce soit dans la désignation des dirigeants ou dans "l'invention" de lois.


Or, pour ce qui me concerne, tout ceci contredit l'Islam.
z
2 mars 2006 13:54
Salam alaïcoum Amatu-Allah,

Tu vis où? si c'est pas indiscret?

Tu n'es pas content de bénéficier des lois faites par des "dépravés" pour bénéficier d'une couverture sociale, et j'en passe...

Les acquis d'une société sont durs à obtenir et c'est pas en dénigrant les uns et les autres qu'on y arrive.
Une société est composée de croyants, de non croyant, de gens biens, de nullards, de boudhistes, et j'en passe même le Prophète (pbAsl) a tenu compte des divergences d'opinion et de culte.


En France, celui qui travaille paye pour celui qui ne travaille pas (chômage ou retraite de nos ainés).
Celui qui est en bonne santé paye pour celui qui est malade.
C'est la principe de la ZAKAT, la redistribution au plus faible!

Je ne suis pas sûre qu'elle soit appliquée à la lettre dans les pays dits islamiques sinon le monde aurait une autre face.

Maintenant argumente par des faits de savants, des hâdiths, ton avis parce que juste dire la démocratie c'est nul parce que c'est des ivrognes, tu m'excuseras mais question argumentation ça laisse un peu à désirer...
en sachant qu'en plus être musulman ne t'empêche pas de tomber dans le pêché.
Vaut mieux regarder sa route au lieu de celle du voisin, ça évite de tomber soi même.

Prouve que démocratie contredit l'islam.
mais correctement, sans préjugés, sans idées reçues, avec un argumentaire soigné, texte et avis à l'appui.
Merci.
a
2 mars 2006 16:40
Citation
zouitina a écrit:
Salam alaïcoum Amatu-Allah,

Tu vis où? si c'est pas indiscret?

Tu n'es pas content de bénéficier des lois faites par des "dépravés" pour bénéficier d'une couverture sociale, et j'en passe...

Les acquis d'une société sont durs à obtenir et c'est pas en dénigrant les uns et les autres qu'on y arrive.
Une société est composée de croyants, de non croyant, de gens biens, de nullards, de boudhistes, et j'en passe même le Prophète (pbAsl) a tenu compte des divergences d'opinion et de culte.


En France, celui qui travaille paye pour celui qui ne travaille pas (chômage ou retraite de nos ainés).
Celui qui est en bonne santé paye pour celui qui est malade.
C'est la principe de la ZAKAT, la redistribution au plus faible!

Je ne suis pas sûre qu'elle soit appliquée à la lettre dans les pays dits islamiques sinon le monde aurait une autre face.

Maintenant argumente par des faits de savants, des hâdiths, ton avis parce que juste dire la démocratie c'est nul parce que c'est des ivrognes, tu m'excuseras mais question argumentation ça laisse un peu à désirer...
en sachant qu'en plus être musulman ne t'empêche pas de tomber dans le pêché.
Vaut mieux regarder sa route au lieu de celle du voisin, ça évite de tomber soi même.

Prouve que démocratie contredit l'islam.
mais correctement, sans préjugés, sans idées reçues, avec un argumentaire soigné, texte et avis à l'appui.
Merci.

Je vis sur terre. Et le coup de "tu vis en Occident et tu craches dans la soupe", laisse le au MPF et au FN. Moi je te parle d'une société Islamique, toi tu me parles des sociétés non Musulmanes.

Mes propos sont claires comme de l'eau de roche. Je t'ai énnoncé les principes fondamentaux de la démocratie et je t'ai dit en quoi ils contredisaient l'Islam. Que puis-je faire de plus??§ Je ne vois pas! Maintenant; j'accpete le débat : prouve moi que j'ai tort et énnonce tes arguments. ne me parle pas d'impots, de société avec des croyances diverses....là n'est pas la question. Moi je te parle de la société Islamique, celle du prophète et des Califes bien guidés.
T
2 mars 2006 22:43
Citation
mdlazreg a écrit:
Salaam l'olive doucesmiling smiley,


La democratie est le seul system capable de changer une pouriture X par un pouriture Y moins pourrie. Car la majorite ne se trompe que rarement et meme lorsqu'elle se trompe, le system democratique lui donne les moyens de s'auto-corriger. [par example Bush ne sera plus en 2008 par contre les dictateurs du monde arabe seront tojours la....]


Bien sûr que Bush ne sera plus là winking smiley Il n'aura plus le droit de se présenter. Mais peut être a-t-il un fils prêt à reprendre le flambeau... ou son frère sad smiley Ceci dit, c'est une vertu des démocraties (pas toutes) de limiter les mandats.
z
2 mars 2006 22:47
[
Je vis sur terre. Et le coup de "tu vis en Occident et tu craches dans la soupe", laisse le au MPF et au FN. Moi je te parle d'une société Islamique, toi tu me parles des sociétés non Musulmanes.

Mes propos sont claires comme de l'eau de roche. Je t'ai énnoncé les principes fondamentaux de la démocratie et je t'ai dit en quoi ils contredisaient l'Islam. Que puis-je faire de plus??§ Je ne vois pas! Maintenant; j'accpete le débat : prouve moi que j'ai tort et énnonce tes arguments. ne me parle pas d'impots, de société avec des croyances diverses....là n'est pas la question. Moi je te parle de la société Islamique, celle du prophète et des Califes bien guidés.[/quote]

Moi aussi je vis sur terre et t'as vu un peu comme on est nombreux et pas tous pareil?
Tu ne peux rien faire de plus que ce que tu as écris? Bon ben le débat s'arrête là alors, si tu es au maximum de ton argumentation avec tes propos clairs comme de l'eau de rochewinking smiley.
Tu sais aussi bien que moi que ce que tu as écrit est une caricature grotesque.


Ce que j'essaye de te dire c'est que tu peux trouver des principes en occident qui collent parfaitement avec les principes ou devoir d'un musulman et de la même manière que tu pourras trouver une corruption blammable d'un point de vue islamique ailleurs.

Les citoyens musulmans d'un pays islamique sont capable de choisir, de légiférer et de débattre.
Il existe des conseils, des lois, des juges, des votes.
Ce n'est pas un caprice d'occidentaux, c'est inscrit dans le devoir d'un musulman.


Je ne sais pas si tu as eu le courage de lire l'article au dessus mais déjà il y avait un élément de réponse.

Voici la suite:

Ibn Taymiyya écrit ainsi : "Le Prophète (sur lui la paix) a dit : "Celui qui nomme un homme comme responsable sur un groupe de personnes alors qu'il sait qu'il s'y trouve un homme plus agréé par Dieu, celui-là a trahi Dieu, son Messager et les croyants" [rapporté par Al-Hâkim, authentifié par Adh-Dhahabî].

Ce qui est cependant nécessaire, c'est que cette désignation de "l'homme le plus agréé" soit faite dans la mesure de ce qui est possible.
En effet, étant donné qu'on ne peut, la plupart du temps, trouver l'homme parfait, il faut, lorsqu'il y a deux bonnes choses possibles, faire la meilleure d'entre elles, et il faut, lorsque deux mauvaises choses seulement sont possibles, éviter la pire d'entre elles.

C'est bien pourquoi Omar ibn Al-Khattâb disait : "Je me plains à toi de la puissance du mauvais et de l'impuissance du juste".

Ainsi, le Prophète et ses Compagnons s'étaient réjouis de la victoire des Byzantins chrétiens sur les Perses [en 630]. Pourtant, ces peuples étaient tous deux non musulmans.

Mais l'attitude du Prophète et de ses Compagnons était due au fait que l'un de ces deux peuples était plus proche de l'islam que l'autre.

Dieu a d'ailleurs révélé des versets dans la sourate Ar-Rûm à l'occasion de cette bataille entre Byzantins et Perses. L'histoire est bien connue.

De même, le prophète Joseph (Yûssuf) était vice-régent du Pharaon d'Egypte, alors que celui-ci et son peuple étaient polythéistes. En fait Joseph a fait ce qui était alors en son possible en matière de justice et de bien, et leur a présenté la foi dans la mesure de ce qui était possible" (Al-hisba fil-islâm, Ibn Taymiyya, p. 13).
L'allusion que Ibn Taymiyya fait au cas du prophète Joseph (sur lui la paix) est très intéressante : le récit de Joseph, nommé ministre par le Roi d'Egypte, est rapporté dans le Coran, où il apparaît bien que le poste que Joseph occupait ne lui conférait pas tous les pouvoirs et toutes les libertés. C'est bien pourquoi il dut agir dans le cadre des possibilités offertes par la loi du Roi d'Egypte pour pouvoir garder son frère auprès de lui. Dieu dit ainsi : "Ainsi avons-Nous suggéré ce stratagème à Joseph. Car il ne pouvait pas garder son frère d'après la justice du roi. Sauf si Dieu le voulait" (Coran 12/76).

De même, le Négus d'Abyssinie avait, à l'époque du Prophète et sur le contact de ses Compagnons émigrés en Abyssinie, embrassé l'islam tout en restant roi dans son pays. Il ne pouvait pas y appliquer les normes voulues par Dieu, et pourtant le Prophète (sur lui la paix) n'a pas reproché cet état de fait mais a au contraire prié pour lui à Médine, à la nouvelle de sa mort.


source la maison de l'islam.
z
2 mars 2006 22:48
Ibn Taymiyya écrit ainsi : "Le Prophète (sur lui la paix) a dit : "Celui qui nomme un homme comme responsable sur un groupe de personnes alors qu'il sait qu'il s'y trouve un homme plus agréé par Dieu, celui-là a trahi Dieu, son Messager et les croyants" [rapporté par Al-Hâkim, authentifié par Adh-Dhahabî].

Juste pour le plaisir de le remmetre.
z
2 mars 2006 22:53
Salam

Alors là faut s'accorcher un peu c'est un peu long à lire mais d'une extrême richessesmiling smiley

Question :

Est-il permis de voter en pays musulman ? Quelles sont les grandes lignes que l'islam offre pour la gestion de la cité dans les pays musulmans ?

Réponse :

Pour ce qui est du domaine de la gestion de la cité, les sources musulmanes communiquent des principes plus que des solutions toutes faites.


1) L'objectif de l'autorité

Les humains ne peuvent vivre qu'en groupe. Or tout groupe a besoin de se mettre d'accord sur une autorité, puisque l'anarchie n'est pas possible. Le Prophète (sur lui la paix) a donc dit : "Lorsque trois personnes partent ensemble en voyage, qu'elles désignent une d'entre elles comme chef" (rapporté par Abû Dâoûd, n° 2241 et 2242). "… Il n'est pas permis à trois personnes se trouvant ensemble dans un désert de ne pas désigner une d'entre elles comme chef…" (rapporté par Ahmad, n° 6360).

Cependant, être dépositaire de l'autorité est une lourde responsabilité. "Il s'agit d'une responsabilité, et ce sera une cause d'humiliation et de regrets le jour du jugement, sauf pour celui qui l'a prise dans son droit et s'est acquitté de ses devoirs dans le cadre" a dit le Prophète (rapporté par Muslim). Dès le départ, l'idée de responsabilité est ainsi inhérente à celle du pouvoir. Il ne faut donc pas s'étonner du fait que l'islam ne reconnaisse ni le sang ni l'ascendance comme étant des critères pour l'accès aux postes de responsabilités. Il n'existe ainsi ni principe dynastique, ni caste dirigeante, ni noblesse. Ce sont les compétences qui comptent.
"(Le pouvoir) est une bonne nourrice, mais qui est très mauvaise quand elle procède au sevrage" (rapporté par Al-Bukhârî, n° 6729). Métaphore pour mettre en garde contre l'amour du pouvoir, ce dernier pouvant être très agréable un certain temps mais, ensuite, devenir très difficile à supporter lorsqu'il est enlevé ou que les difficultés surgissent.

L'islam enseigne que l'autorité politique ne peut donc avoir pour objectif l'assouvissement de sa volonté de pouvoir, mais le service du peuple, par la coordination des actions publiques. Un Hadîth (dont la chaîne de transmission est certes faible ) dit : "Le chef d'un groupe est son serviteur" (Adh-Dha'îfa, n° 1502, Al-Albânî). De celui qui avait "le commandement – à quelque échelon que ce soit – des affaires des musulmans et qui, ensuite ne se préoccupait pas de leurs besoins, de leur indigence et de leur pauvreté", le Prophète a dit que "Dieu ne se préoccupera pas de ses besoins, de son indigence et de son dénuement le jour du jugement" (rapporté par At-Tirmidhî, n° 1332, Abû Dâoûd, n° 2948, authentifié par Rabâh et Ad-Daqqâq).


2) Le choix du dirigeant par le peuple

Ibn Taymiyya écrit : "Si seuls Omar et un petit groupe avec lui avaient fait allégeance à Abû Bakr et que tous les autres Compagnons ne lui avaient pas allégeance, Abû Bakr ne serait pas devenu chef de la sorte. Il n'est devenu chef que par l'allégeance de la grande partie (jum'hûr) des Compagnons qui sont les représentants (ahl al-hall wal-'aqd)" (Min'hâj us-sunna, tome 1 pp. 203-205). Al-Ghazâlî écrit de même : "Abû Bakr ne serait pas devenu chef si personne d'autre que Omar n'avait fait allégeance à Abû Bakr et que tous les autres avaient été opposés ou s'étaient séparés en deux parties où ni dominant ni dominé n'étaient apparus" (Ar-radd 'ala-l-bâtiniyya). C'est bien parce que compte l'opinion dominante que, au sujet du fait que Ali n'avait pas fait allégeance à Abû Bakr, An-Nawawî écrit que l'absence d'allégeance de la part d'une personne "n'empêche pas" l'établissement de l'autorité (Shar'h Muslim, commentaire du hadîth n° 1858). Ar-Râzî écrit pour sa part : "C'est la communauté qui est détentrice de l'autorité générale" [pour exécuter les lois et donc désigner à sa tête celui qui la dirigera] (Al-mawâqif) (pour la référence de ces propos de Al-Ghazâlî et de Ar-Râzî, voir Al-fiqh al-islâmî wa adillatuh, p. 6169).
D'un autre côté, sous le califat de Omar, lors du dernier pèlerinage que celui-ci accomplit, des gens avaient fait courir une rumeur disant qu'ils feraient allégeance à un homme de leur choix, et que les musulmans ne pourraient eux aussi que lui faire allégeance. Après tout, disaient-ils, c'est bien de cette manière que Abû Bakr était devenu Chef d'Etat. Arrivé à Médine, Omar dénonça cette intention de procéder, faisant valoir que le cas de Abû Bakr était particulier eu égard à sa place particulière, et que dorénavant, "celui qui ferait serment d'allégeance à un homme sans consulter les musulmans ne serait pas suivi, ni lui, ni celui à qui il aurait fait serment d'allégeance..." (rapporté par Al-Bukhârî, n° 6443).
L'établissement de l'autorité d'une personne donnée se fait donc suite à l'investiture (mubâya'a) qu'elle reçoit de la part de la grande partie (jum'hûr) de ceux qui lient et délient (ahl al-hall wal-'aqd) ; mais cette investiture doit être faite comme faisant suite à une consultation (shûrâ).

Mais si la consultation du peuple est nécessaire, les sources ne disent cependant rien des formes qu'elle doit prendre. Ce qui compte, c'est qu'un dirigeant ne soit pas imposé au peuple sans que consultation de celui-ci ou de ses représentants qualifiés il y ait eu. Ce principe peut prendre diverses formes selon les situations liées aux temps, aux lieux, aux histoires (pourvu que les autres principes – limites et orientations – soient aussi respectés). Le chef d'Etat peut ainsi être désigné par des personnages représentant le peuple (comme cela se fait dans certaines sociétés peu développées), il peut être élu par un collège d'électeurs représentant le peuple (les "ahl al-hall wal-'aqd"winking smiley (comme cela se fait aux Etats-Unis, ou comme cela se faisait en France avant la réforme de De Gaulle en 1962) ou par tous les musulmans au suffrage universel direct (comme cela se fait aujourd'hui en France).


3) L'accession aux autres postes que celui de la magistrature suprême : par élection ou par nomination ?

Concernant les autres postes que celui de chef d'Etat, d'autres questions se posent. Quelles doivent être les prérogatives accordées à chaque portefeuille ? Quels différents degrés de juridiction donner à quels tribunaux ? Ces autres postes peuvent-ils eux aussi faire l'objet d'une élection, ou bien doivent-ils nécessairement faire l'objet d'une nomination ? Quels sont les postes qui peuvent faire l'objet d'une élection du peuple (donc d'une désignation du bas vers le haut), et quels sont ceux qui doivent faire l'objet d'une nomination du haut vers le bas (donc d'une désignation du haut vers le bas) ? Un poste qui, auparavant, faisait l'objet d'une nomination peut-il faire aujourd'hui l'objet d'une élection?

La réponse à ces questions est que les sources musulmanes n'ont fixé à ce sujet que des principes et non des solutions définitives et détaillées. A condition bien sûr que l'ensemble des principes de l'islam soit respecté, des formes adaptées aux temps, aux lieux et aux histoires peuvent être adoptées (même si elles n'existaient pas dans le passé). Ibn Taymiyya écrit : "Qu'il s'agisse des prérogatives générales ou spécifiques ou qu'il s'agisse de ce qu'on dispose dans le cadre d'une autorité donnée, tout cela dépend de l'usage, des situations diverses et des termes employés. Les sources musulmanes n'ont pas fixé de règles détaillées à cet égard. Il se peut donc que, dans certains lieux et en certains temps, entrent dans les prérogatives de l'autorité des tribunaux ce qui, en d'autre lieux et d'autres temps, dépend de l'autorité responsable de la défense. Ou bien l'inverse" (Al-hisba fil-islâm, p. 15). C'est bien pourquoi, alors que les premiers califes musulmans gouvernaient sans ministres, ceux-ci firent leur apparition à l'époque abbasside, et les savants musulmans développèrent les règles juridiques liées aux compétences dévolues à ces ministres dans le gouvernement du pays. Al-Mâwardî distinguait ainsi le wizârat at-taf'wîdh et le wizârat at-tanfîdh (Al-ahkâm as-sultâniyya). Pourquoi serait-il aujourd'hui impossible, dans la même logique, de prendre en compte les nécessités du monde actuel ?

Maintenant quels sont les postes qui doivent faire l'objet d'une élection – sous réserve du fait que les postulants remplissent un certain nombre de conditions – et quels sont ceux qui doivent faire l'objet d'une nomination ? Il faut à ce sujet aussi tenir compte des situations différentes existant entre les différentes sociétés du monde musulman. Comment imposer le modèle électif à une société encore peu développée – et qui a trouvé son équilibre dans un modèle de nomination – sous le seul prétexte que c'est le modèle qui prévaut dans le monde occidental ? Il faut prendre en compte les différentes situations (liées aux lieux, aux histoires), qui prévalent dans différentes sociétés du monde musulman. D'ailleurs, dans le monde occidental lui-même des différences existent. Ainsi, des postes comme celui de procureur général, qui font l'objet d'une nomination en Europe, sont l'objet d'élections aux Etats-Unis. De même, alors qu'aux Etats-Unis le Président est à la fois chef d'Etat et chef du gouvernement, en France le Président n'est que chef d'Etat, tandis que la fonction de chef de gouvernement revient au premier Ministre. Viendrait-il à l'idée des Etats-Unis d'imposer entièrement leur modèle à l'Europe occidentale ? Non, on comprend qu'il s'agit de deux lieux, de deux histoires différentes ! Avec le principe de participation, la différence des situations doit donc également être prise en compte dans les pays musulmans.


4) La participation du peuple à la gestion des affaires publiques

Ici aussi le principe de la consultation est principal. Ici aussi, les sources évoquent des principes et non des formes définitives. Ce qui compte est que le dirigeant n'agisse pas en dictateur.

Pour ce faire, il est d'une part nécessaire que le peuple puisse faire entendre sa voix par rapport à ses droits. Les Hadîths montrent qu'à l'époque du Prophète, il y avait les 'urafâ' qui, en quelque sorte représentaient les membres de chaque groupe. A Hunayn, à l'occasion de la demande de restituer le butin, le Prophète insista pour que chaque personne qui y avait un droit exprime clairement son accord pour se désister de ce qui lui revenait de droit. Les gens étant trop nombreux pour que chacun puisse faire entendre sa voix, le Prophète demanda que les 'urafâ' se chargent de collecter l'accord de l'ensemble des personnes qu'ils représentaient, et communiquent ainsi l'accord de tout le monde (le Hadîth est rapporté par Al-Bukhârî, n° 6755, n° 2184). Aujourd'hui on pourrait par exemple trouver une solution qui respecte à la fois le principe et les changements sociaux (pour les sociétés qui ne sont plus formées sur la base de la tribu) et qui, par le biais d'élections municipales et régionales, permette donc la représentation du peuple pour que celui-ci puisse faire entendre sa voix pour tout ce qui touche à ses droits.

D'autre part, il est aussi nécessaire que les hommes doués des compétences apportent leur participation dans l'élaboration des lois (ijtihâd). A l'époque de Omar, il y avait un Conseil de Consultation ("majlis ash-shûrâ"winking smiley dont les membres étaient désignés par le calife en fonction de leurs compétences. Aujourd'hui, dans un pays majoritairement musulman, se peut-il que ce soient des élections qui remplissent la tâche de désigner les membres du Conseil ? Oui, pense le juriste Wahba Az-Zuhaylî, à condition que les membres présentés possèdent les compétences voulues par rapport aux sources musulmanes (Al-fiqh al-islâmî wa adillatuh, p. 6204). Aujourd'hui, à cause de la complexité du monde, le besoin se fait d'ailleurs sentir, dans un tel Conseil, de la présence de membres possédant les aptitudes requises par rapport aux affaires "du monde" (économie, sociologie, etc.).

La consultation qu'entreprend ainsi le détenteur de l'autorité ne doit pas être purement consultative (mu'lima) mais contraignante (mulzima).


5) Les différences avec le modèle occidental

Il y a des différences entre le système de gestion de la cité que les musulmans veulent mettre en place dans leur pays et le système occidental en la matière. L'éthique musulmane met en garde contre l'amour du pouvoir et la volonté délibérée d'y parvenir. Pour ce faire, l'islam a fixé des responsabilités pour à la fois l'élu et l'électeur.

On ne peut postuler soi-même à un poste de pouvoir. En effet, connaissant l'amour des humains pour le pouvoir et ce qui en résulte parfois, l'islam a rendu impossible la recherche délibérée de l'accès au pouvoir. Abû Mûssâ al-ash'arî raconte : "Je suis entré chez le Prophète accompagné de deux de mes cousins. L'un d'eux dit au Prophète : "O Messager de Dieu, donne-moi le commandement d'une des régions que Dieu t'a confiées". L'autre fit la même demande. Le Prophète dit alors : "Nous ne confions pas ces fonctions à ceux qui les réclament ni à ceux qui les convoitent" (rapporté par Al-Bukhârî et Muslim). Ainsi l'islam a-t-il fixé des limites à l'accession au pouvoir. Les campagnes électorales avec la publicité de sa personne et les coups bas et les révélations fracassantes à l'endroit de l'adversaire ne sont pas conformes à l'éthique musulmane. La solution passe par un scrutin de liste, avec les membres de la liste qui désignent eux-mêmes la tête de liste en fonction de ses compétences.

Car la question des compétences est capitale. Et c'est à ce sujet que l'islam a orienté le choix de l'électeur. Le Prophète a dit : "Celui qui nomme un homme comme responsable sur un groupe de personnes alors qu'il sait qu'il s'y trouve un homme plus agréé par Dieu, celui-là a trahi Dieu, son Messager et les croyants" (rapporté par Al-Hâkim). Le Hadîth parle de la nomination d'un homme faite par un chef (désignation du haut vers le bas), mais le principe vaut également pour l'élection d'un homme par le peuple (désignation du bas vers le haut). Les campagnes électorales où ce sont les promesses de favoritisme qui motivent le choix des électeurs ne sont donc pas conformes à l'éthique musulmane.

Des savants musulmans contemporains tels que Al-Qardhâwî sont d'avis que le multipartisme est également possible à l'intérieur de ce cadre (cf. Min fiqh ad-dawla fil-islâm). A condition bien sûr qu'aucun parti n'ait un programme qui entre en contradiction flagrante avec l'essence de l'éthique musulmane. Après tout, aux Etats-Unis, les partis communistes sont bien interdits (le communisme entre en flagrante contradiction avec l'idée du rêve américain !).

Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).
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