Du Haut de sa montagne Kilimandjaro, comme sur le "Toi du Monde", elle joignit les mains, leva les yeux aux cieux, une prière vers celui qui éclaire son chemin. C'est son maître, son guide...jamais il ne la quitte et répond à chaque "Foi".
Elle descendit en contrebas, près du lac Victoria.
Dans cette vapeur blanchâtre qui descend de la montagne, ombre fumante et dansante dans cette douce sérénité, la marcheuse solitaire dévalait gaiement les pentes.
L'écho d'un hululement, l'onde d'un ruisseau, une belle mélodie que jouait la nature.
Le ciel se peignant de "bleu comme une prière verte" se mit à eclabousser un magnifique argenté sur l'herbe parsemée entre les roches.
Une plénitude l'enveloppa caressant son âme toute entière.
Soudain, elle vit un troupeau s'affoler autour d'un corps inerte. Elle avança d'un pas rapide. Vivant, l'homme à moitié dans ses songes, l'appercut, penchée sur lui. Il ouvrit les yeux, effrayée, elle fit un pas en arrière.... Il esquissa un sourire, lui lança une boutade... elle fit un pas en avant...tout en riant!
C'était le clair de lune.
_ "Vous revenez de loin', lui lança t-il tout en s'activant. Il rassemblait du bois sec.. _ " Je n'etais pas si loin".... Lui répondit elle, en en faisant autant. _ "Certes.... "
De toute évidence il songeait à autre chose...
Il alluma un feu de camp. Les bûches pétillaient, les flammes se libéraient... Il lui semblait énigmatique, sage et bienveillant. Le berger lui fit signe de s'assoir. Elle prit place près du feu. Les étoiles scintillaient.
_ "Regarde, elle est là, elle danse gaiement." Qui donc? _ La muse, en montrant du doigt la lune. Celle que j'attendais impatiemment lorsque tu m'as cru mort."
Puis, notre berger égrèna les cordes de sa guitare au son étouffé de mélancolie, qui racontait une histoire...
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