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Les studios de Ouarzazate ont du soucis à se faire...
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11 novembre 2006 12:48
Bienvenue à Dubaïwood, le nouvel Hollywood du désert

Construction de studios en plein désert, aides financières... pour attirer l'industrie mondiale du cinéma à Dubaï, ses cheikhs ne reculent devant rien.

C'EST LE CHANTIER le plus discret de Dubaï. Pour le dénicher, il faut rouler vingt minutes dans le désert, ne pas sursauter face aux deux tigres qui veillent derrière les vitres du bureau de vente, s'engouffrer sur une route ensablée et longer des grillages censés empêcher les chameaux d'approcher. Très vite alors, on aperçoit des pelleteuses, puis des ouvriers en salopette bleue s'affairant dans un vacarme assourdissant. Accroché sur la cabane des ingénieurs, un calendrier rappelle qu'il ne reste plus que 230 jours pour que sortent du sable les studios de cinéma les plus modernes au monde.


Après la construction de la tour la plus haute de la planète, des îles artificielles en forme de palmiers, d'une piste de ski en plein désert, Cheikh Mohammed al-Maktoum qui dirige Dubaï comme un conseil d'administration a décidé de fabriquer le pendant arabe de Hollywood. Et ses ordres sont suivis d'effet. « Il y a six ans, personne ne travaillait dans le cinéma ici. Aujourd'hui, cette industrie emploie 600 personnes installées à Media City, au nord de Dubaï. Les producteurs indiens de Bollywood y tournent à eux seuls 40 films par an », raconte Masoud Amralla al-Ali, l'un des responsables du Festival du film de Dubaï. « Dubaïwood est tout sauf une plaisanterie », renchérit Tim Smyth, le président de Filmworks - il coproduit la plupart des films publicitaires et les blockbusters tournés dans le Golfe. À écouter cet influent Sud-Africain installé dans un gratte-ciel entre CNN et l'AFP, c'est ici que Tom Cruise pourrait tourner le prochain Mission impossible tandis que James Bond se fera déposer en hélicoptère sur le toit du Burj al-Arab, le palace en forme de voile qui sert d'emblème à Dubaï.


Le standing de Beverly Hills


Déjà, les tournages de blockbusters (films dont le budget dépasse les 50 millions de dollars) se multiplient. Après Tim Robbins venu tourner Code 46, George Clooney et Matt Damon sont restés un mois avec une équipe de 250 personnes pour Syriana. Et à peine Jamie Foxx vient-il de terminer The Kingdom que Morgan Freeman est attendu en repérage.


« En 2007, le nombre de tournages va encore augmenter, prédit Tim Smyth. D'une part, les studios américains délocalisent à tour de bras pour réduire leurs coûts. D'autre part, en vue de la prochaine élection présidentielle américaine, Hollywood multiplie les scripts sur l'Irak dont les paysages ressemblent aux nôtres. »


Si Dubaï plaît tant aux Américains, c'est que contrairement au Maroc et à la Tunisie où ont été tournés Indiana Jones et Star Wars, le Golfe est une zone anglophone. Avec ses palaces, ses boutiques de luxe et ses boîtes de nuit branchées installés à quinze minutes du désert, Dubaï a de quoi séduire des équipes habituées au standing de Beverly Hills. Et les Français ? « Nous tournons déjà beaucoup de publicité là-bas et les réalisateurs sont prêts à y retourner pour un film », témoigne Cyril Deleye, PDG d'OursinFilms.


Cela dit, avant de devenir le Dubaïwood dont rêve « Cheikh Mo », l'Émirat a de sérieux problèmes à régler. Pour commencer, aucun cheikh n'est connu pour être cinéphile. Industrie de prototype et donc risquée, le cinéma ne plaît pas à ces investisseurs qui détestent perdre de l'argent. Les films arabes ont donc peu de chance de trouver des mécènes dans la région.


L'enjeu des aides financières


Les producteurs français sont confrontés à un autre obstacle : avec des budgets moyens de 5 millions d'euros, ils n'auront jamais les moyens d'héberger leurs équipes sur place. « Ici, vous ne suppliez pas les hôtels de vous faire une réduction mais de vous trouver une chambre car ils sont pleins à l'année », regrette le producteur Ziad Battal, président d'Infinity. « Dubaï n'ayant pas d'école de cinéma, il n'y a pas encore d'équipes techniques sur place. Un tournage vous coûte donc quatre fois plus cher qu'au Caire ou à Beyrouth », renchérit Eddy Rizk, président de Signature Production.


Venue s'installer à Dubaï, il y a quatre ans, la Française Julia Prat est toujours la seule directrice de casting locale. « Et pour cause, sourit cette jolie blonde. C'est difficile de trouver des figurants aux visages marquants car la population locale est très restreinte. Pour ne rien arranger, le nombre de tournages est encore insuffisant pour permettre aux acteurs de gagner leur vie rien qu'avec le cinéma. Du coup, il n'y a pas, comme en France, de figurants professionnels. »


Tout cela, « His Highness » le sait très bien. Son éminence grise, Mohammed al-Gergawi, PDG de Dubaï holding aussi. Installé au sommet des Emirates Towers en plein de coeur de Dubaï avec des baies vitrées offrant une vue imprenable sur le désert, cet Emirati a déjà prouvé de quoi il était capable en transformant Dubaï en capitale régionale de la publicité et de la télévision. Pour séduire l'industrie du cinéma, il a distribué les rôles.
PDG de Media City, Amina al-Rustamani, l'une des plus influentes femmes d'affaires du Golfe, doit attirer les sociétés et donc les investissements. Patron du festival du film et directeur de la commission d'aides financières, Abdulahmid Juma est celui qui « dépense de l'argent » en faisant la promotion de Dubaïwood à l'étranger. « Les infrastructures pour tourner existent partout, conclut le producteur Manuel Munz (La vérité si je mens). La seule différence entre l'Europe, le Maghreb, l'Afrique du Sud et Dubaï se fera sur les aides financières. »
11 novembre 2006 18:27
A mon avis ils n'auront pas l'ouverture, l'hospitalité ,le savoir-faire, la culture (y compris cinématographique) (etc.) des Marocains. Aucun souci à se faire.
"Avec un H majuscule"
a
11 novembre 2006 19:22
Je pense également que le Maroc n'a aucun souci à se faire.
Les grosses productions américaines iront sûrement là-bas pour des raisons linguistiques, financières et l'attrait du luxe émirati. Mais le Maroc bénéficie de bcp d'avantages pour les petites productions, plus nombreuses, notamment sa proximité de l'Europe.
a
11 novembre 2006 22:47
Oui andi espoir, les grosses productions continueront à tourner au Maroc pour les raisons financières très avantageuse. Pour les raisons linguistiques, je ne pense pas, car a Dubaï ils sont anglophone majoritairement.
c
11 novembre 2006 23:20
bollywood c'est 100% film indien.

ouarzazate devrait suivre cette exemple de reussite et misé plus sur la production locale.
c
11 novembre 2006 23:32
Warzazatte ne tire aucun profit de ces films qui se font au maroc!!!

C'est des studios privés qui gagnent le pactollllllll

Alors si ils ferment sleeping
a
12 novembre 2006 00:14
Citation
col_asu a écrit:
Warzazatte ne tire aucun profit de ces films qui se font au maroc!!!

C'est des studios privés qui gagnent le pactollllllll

Alors si ils ferment sleeping

je ne sais pas si les gens de ouerzazet pensent comme toi , quand on voit la queue qu'ils font pour être figurant et faire les metiers du decor ....
a
12 novembre 2006 00:27
Sans parler des retombées économiques, car tous ces gens du cinéma doivent se nourrir, se loger et s'adonner à quelques loisirs...
Les commerçants de Ouarzazate ne diront pas le contraire.
p
12 novembre 2006 13:07
(hors sujet)


syriana quel film !!
 
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