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Le soutien des E.-U.aux pays africains
a
15 janvier 2005 20:57
Il importe de garder à l'esprit le fait qu'une partie de la solution
nécessite les activités du secteur privé tout autant, si ce n'est plus,
que les activités du secteur public.

Certains pays d'Afrique de l'Ouest, en particulier le Mali et le
Burkina
Faso, ont connu une croissance remarquable au cours des dix dernières
années. Toutefois, il y a eu des problèmes : des conditions
météorologiques défavorables et des parasites auxquels il faut
s'attaquer
chaque année, des problèmes durables relatifs notamment à la fertilité
des
sols, ainsi que la question de la possibilité d'améliorer la
transformation et la commercialisation.

En dehors de la cueillette du coton à la main ou à la machine, les
procédés de transformation et les circuits de commercialisation sont
quelque peu différents aux Etats-Unis et en Afrique. Nos exploitants
continuent de posséder la bourre de coton après l'égrenage. Ils ont
aussi
souvent d'immenses exploitations qui leur permettent de traiter
directement avec les sociétés qui leur fournissent intrants, crédit,
semences et conseils. L'Etat joue un rôle crucial en matière de
classification et un rôle important dans le domaine de la recherche,
mais
la plupart du secteur cotonnier se caractérise par sa grande échelle et
par son caractère privé.

Il est possible de transférer facilement certaines techniques modernes.
Par exemple, de nombreuses entreprises d'Afrique de l'Ouest ont acheté
des
égreneuses modernes américaines. Le transfert d'autres techniques peut
être plus compliqué car ces techniques doivent être adaptées à la
situation locale.

L'Afrique se débat avec les changements techniques. La plupart des
grands
pays producteurs de coton utilisent des semences transgéniques. Ces
semences sont vendues par des sociétés du secteur privé. Ces sociétés
ont
des objectifs à long terme et ne cherchent pas à faire rapidement des
bénéfices au détriment de leurs clients. Elles veulent être compensées
pour leurs travaux de recherche et de développement, mais surtout elles
cherchent à avoir l'assurance que l'on mettra en place des mécanismes
de
contrôle de manière à garantir des résultats positifs.

Les semenciers veulent avoir en Afrique de l'Ouest de bons résultats
qui
renforcent leur réputation et leurs activités. Ils veulent que la
plupart
des profits dus à la nouvelle semence aillent à l'exploitant, aidant
ainsi
celui-ci, consolidant leur réputation et créant un marché durable pour
leur produit. Les pays d'Afrique de l'Ouest examinent si cette nouvelle
technologie constitue une bonne option et étudient les moyens d'établir
des contrôles pour qu'elle fonctionne bien. Notre gouvernement peut
aider
vos gouvernements à évaluer la technologie et à mettre en place des
mécanismes de contrôle.

D'autres changements sont peut-être plus difficiles à réaliser. Le
coton
est un produit de base vendu sur le marché international. De plus en
plus,
les matières synthétiques prennent une importance plus grande que celle
du
coton sur les marchés des fibres dans le monde entier. Aux Etats-Unis,
le
secteur cotonnier a élaboré des programmes destinés à inverser cette
tendance alarmante, en faisant la promotion du coton auprès des
consommateurs et en réduisant la tendance en faveur des matières
synthétiques qui est apparente dans la plupart des pays.

Nous apprécions beaucoup votre ouverture d'esprit alors que nous
explorons
des possibilités mutuelles de création d'un environnement plus
productif
et plus rentable. La coopération en matière de promotion commerciale
peut
être avantageuse pour tous les pays producteurs de coton, qu'elle ait
lieu
entre Etats, entre le secteur privé et le secteur public ou entre
secteurs
privés.

Les Etats-Unis ont aussi créé le Compte du millénaire, nouvelle source
de
financement réservée aux pays qui sont désireux de soumettre des
propositions et d'établir des critères pour améliorer la productivité
de
leur économie. Deux pays « C-4 » de l'Afrique de l'Ouest, le Bénin et
le
Mali, remplissent les conditions nécessaires pour soumettre des
propositions. Il en est de même pour le Sénégal.

Le Compte du millénaire a pour objet de stimuler le secteur privé.
L'Afrique de l'Ouest compte un grand nombre d'entrepreneurs habiles et
travailleurs. Ceux-ci peuvent créer des emplois et de la richesse s'il
existe un cadre juridique et politique adapté. C'est là le plus grand
espoir pour l'Afrique : encourager des entrepreneurs à prospérer,
notamment des chefs d'exploitations cotonnières.

Certaines organisations non gouvernementales répandent de fausses
informations sur la politique des Etats-Unis, sur les industriels
américains et sur la situation du marché mondial. Les attaques
politiques
dans la presse accompagnées de fausses informations défavorables aux
entreprises et aux Etats étrangers peuvent susciter un soutien
financier
et autre pour certains de ces groupes de pression, mais elles
n'aboutiront
pas à une solution positive quelconque pour les personnes que ces
groupes
sont censés défendre.

Conformément à notre objectif qui consiste à encourager le secteur
cotonnier local, nous sommes ici aujourd'hui pour parler des questions
de
développement liées au coton. Nous estimons que la voie du
développement
doit être distincte de la voie de la politique commerciale négociée au
sein de l'Organisation mondiale du commerce.

Ces négociations donnent lieu à de nombreux compromis, et j'espère que,
grâce à la bonne volonté et aux compromis de tous les Etats membres,
nous
pourrons parvenir à un accord.

L'accord de l'OMC pourrait avoir pour résultat le changement des règles
régissant les programmes de soutien du coton dans le monde entier. Il
est
demandé aux pays en développement de participer aux réformes, de
réduire
les obstacles au commerce et les pratiques déloyales, mais à un degré
bien
moindre que les pays industriels. L'accroissement de l'ouverture de
l'économie et de la transparence constitue un moyen bien établi de
parvenir à la prospérité.

Les questions primordiales des négociations de l'OMC sont l'accès aux
marchés, les subventions à l'exportation et les aides nationales. Si
l'Union européenne, le Japon, le Brésil et d'autres pays sont disposés
à
entreprendre des réformes importantes dans ces domaines, il est
probable
que les agriculteurs et les hommes politiques américains accepteront
également d'adopter des réformes dans ces mêmes domaines. Toutefois, il
est tout à fait irréaliste de s'attendre à des mesures unilatérales
avant
la conclusion des négociations de l'OMC.

Notre réunion aujourd'hui n'entre pas dans le cadre des négociations de
l'OMC. Il s'agit d'étudier des questions de développement et les liens
connexes avec les secteurs public et privé des Etats-Unis. Nous
espérons
que nos discussions contribueront à mettre en évidence des possibilités
pour vos gouvernements ainsi qu'à définir des problèmes sectoriels.

Les Etats ouest-africains peuvent créer un environnement propice à la
commercialisation sur le marché mondial et aux investissements
étrangers.
Le secteur privé peut aussi jouer un rôle important. Par exemple,
l'association professionnelle du secteur cotonnier des Etats-Unis,
l'« U.S. Cotton Council », nous a beaucoup aidés pour analyser vos
secteurs cotonniers, et si cette association ne fait pas des
investissements ou des transactions commerciales, ses membres le font
dans
toutes les sept branches d'activité du secteur cotonnier américain, qui
vont de la production de coton à la fabrication de vêtements.

Nous ne trouverons pas toutes les solutions aujourd'hui, mais nous
espérons faire quelques premiers pas pour commencer la mise en train.
Nous
tenons à faire porter nos efforts sur les domaines auxquels vous
attachez
un grand intérêt et pour lesquels nous avons quelque chose de
particulier
à offrir. Nous tenons à vous faire participer à ce processus dès
maintenant, de sorte que nous puissions échanger des idées et œuvrer de
concert pour améliorer la coopération entre le secteur public et le
secteur privé.
signé :acharif moulay abdellah bouskraoui
 
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