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rondeur et decadence
L
16 octobre 2012 19:55
Rondeurs et décadences au hammam

"Je me réveille à l'instant. Je suis sale et de mauvaise humeur, la faute a un garçon sans doute. Je l'aimais bien. Lui non. Schémas classique. Je zappe. Je me regarde dans le miroir et me trouve particulièrement moche aujourd'hui. Il y a des jours ou l'on est plus moche que d'autres, c'est comme ça. Je tire la gueule a celle que j'ai en face de moi. Moi. Je scrute mon nez, jle trouve trop petit trop fin trop crochu. J'inspecte mon menton avec violence, héritage de feu poussière mon arrière grand mère. je voudrais bien le scier a ce moment là, m'improviser chirurgien esthetique ou boucher et le couper en un seul geste. Je ne fais rien de tout cela. Je continu alors la fouille de mon corps en decouvrant des cheveux gras et collant recouvrant l'encéphalogramme tout plat qu'est mon cerveau au moment ou je vous parle. La saleté ne va pas à tout le monde. On ne peut pas se permettre d'être sale lorsque l’on n’est pas gâtée par la nature. Ma peau d’ordinaire soyeuse et douce est poussiéreuse et collante comme celle d'une gitane clochardisée. Mon visage est grisâtre et le blanc de mon œil transparent. Toujours est-il qu’aujourd’hui je ne m'aime pas, la faute à lui sans doute, qui ne m'a pas bien aimé la veille.... Je décide donc de me réconcilier d'abord avec cette apparence lamentable qui est la mienne depuis quelque jours en allant au bain mort d’à coté.

Le bain mort ou j'ai l'habitude d'aller est un endroit insalubre et cher dans lequel j'ai mes petites habitudes de bourgeoises et que je n'échangerais bizarrement pour rien au monde. Ce bain mort me rappel un événement traumatique auquel j'ai assisté et qui malgré les nombreux frottages semble encore indélébile. Je me souviens comme si c'était hier de cette dame aux grands yeux verts qui a force de vouloir être propre s'est tuée dans le hammam a quelques mètre de moi, en s'explosant la tête sur le parquet.

(Ellipse)

Me voilà dans le corridor du bain mort. Je paie mon ticket. 120 dirhams pour me laver ou mourir. Je demande à ce que l'on s'occupe de moi car je choisi la première des deux options. La grande patronne autoritaire et désagréable comme toutes les patronnes en somme claque brusquement des doigts, pirouette sur son fauteuil de comptoir et siffle comme un voyou excité par la domination qu'il a sur ses cadets. En une seconde, les prisonnières forment une rangée désordonnée de frotteuses. Fière de son autorité établie, la patronne mangeuse de chewing- gum a temps plein me demande alors de choisir l'une d'entre elles. Je me sens alors comme un vicomte du siècle passé choisissant sa catin du soir. Je les lorgne de droite a gauche, de haut en bas tout en me confrontant a leurs horribles visages haineux mais fascinants. Mon choix se pose alors sur la plus chétive de ses 10 laveuses. La matrone acquiesça. Elle était mienne…

J'entre alors dans le second corridor. La malingre m'arrache mon petit sac et m'ordonnant de me déshabiller immédiatement. Je suis mal à l'aise. Je me retourne contre le mur pour exaucer son ordre. Je retourne la tete furtivement et je vois la malingre arrachant d'un coup fatal sa salopette noire en nylon. La voila presque nue devant moi balançant ses cuisses longues et dures comme pour me signifier ce qui allait m'attendre. Me voila fin prête à être lavée astiquée battue et déplumée pour la maudite somme de 70 dirhams de pourboire largement méritée. Me voila en maillot de bain topless, recroquevillée sur moi même, cachant du mieux que je pouvais mon corps maladroit devant l'exhibitionnisme générale de ce clan de nudiste décomplexé. Mais attention, au hammam il est des règles à respecter! L'intérieur du bain est le territoire des frotteuses, pas de place pour la rigolade ici. Le client est esclave, l'esclave est maitre ! On accepte les règles ou pas . Me voilà donc obligée de me plier aux exigence de mon bourreau d'1m 50 au rire de crécelle assourdissant. Sans perdre de temps, la voila qui s'arme d'un pommeau de douche qu'elle a sortie de je ne sais ou et avec lequel elle me fusille a coup de grands jets bouillants. Un malencontreux "aie" s’échappe alors de ma bouche, la malingre l'entend aussitôt et m'ébouillante de plus belle tout en ralliant à sa cause les autres frotteuses, afin de profiter du joli spectacle que je leur offre.. Me voilà maintenant allongée sur le ventre dans une des tables de travail du bain. Les 5 tables en marbre sont légèrement surélevées afin que les frotteuses puissent manipuler comme bon leur semble les corps étendus en quête de sensations nouvelles. A ma gauche, une grosse dame, septuagénaire bien entamée, le cul étalée comme une pate pâtissière périmée savoure le gommage intensif au gant de crin que lui procure sa petite frotteuse attitrée qu'elle appelle affectueusement" hbiba" ou littéralement ma chérie. Cette grosse femme me donne littéralement envie de gerber je ne sais pas pourquoi, elle devait être surement une tenancière de bordel dans une autre vie. La septuagénaire détourne mon regard du mien avec stupeur pour me balancer sa hanche volubile. Je remarque que la vielle n’a pas l’ombre d’une poitrine. Deux tetons seulement flottent au milieu d’un tronc. Elle porte une culotte short trop étroite pour contenir ses deux grosses falaises velues .La frotteuse la piétine, marche sur son dos, savonne ses orifices sans ménage. Je rêve là, ou la vielle qui a l'âge de ma grand- mère est en train de prendre son pied la salope! J'essaie de me relever afin de changer de point de vue mais la malingre m'arrête aussitôt, me retourne comme une crêpe sur le dos pour s'occuper du haut de mon corps. Devant moi, une petite jeunette de 25 ans à tout casser s'occupe de sa féminité avec amour et délectation .Accroupie sur une jarre en plastique rose, la voilà qui la polie, la coupe la bichonne, la masse tout en chantonnant. Non loin de là, le même rituel, avec un sexe plus vieux et boursoufflé appartenant a une femme plus vielle et boursouflée. Au Maroc, plus que nul part ailleurs, j'ai pu remarquer que les monts de Vénus sont vénérés et choyés par leurs propriétaires qui passent le plus clair de leurs temps a s'en occuper comme s'il s'agissait d'un trésor de guerre ou encore d'un bonsaï sacré. Mon bonsaï a moi, il n'appartient qu'a moi, pas besoin de l'étaler au regard de tous comme s'il s'agissait d'une vulgaire œuvre d'art dont découlerait l'origine du monde. Je me demande alors pourquoi les clientes des hammams se ressemblent toutes, mêmes teints basanés, mêmes tetons noires dégoutant qui pointent 24/24 comme une kalachnikov chargée, mêmes formes désavantageuses, mêmes poils vagabonds. ... je ne trouvais pas d’explication à ce phénomène. Trois heures viennent de s’écouler, et la malingre me frotte toujours avec autant d’acharnement sans éprouver la moindre fatigue. La malingre que j'avais choisi pour son apparente fragilité était en réalité la plus teigneuses d'entres toutes. Au bout de ce qui me semblait une journée pleine, ma couleur commençait a reprendre sa teinte initiale, du gris matinal elle s'était habillée de la teinte marbre sur laquelle j'étais allongée. Sabounnnnnnnnnnnnage! Me crie enfin la voix de crécelle subitement en me bloquant les omoplates de ses coudes pointues. Je me débats en vain mais la malingre est plus forte que moi. L’expérience sans doute de la misère la durcie plus que moi. Ma culotte fait un looping… Six mains me savonnent en même temps tout le corps sans rien laisser au hasard! L'une d'entres elles, m'éclatent les doigts de la main. Je hurle !!!! L'autre s'empare de mes jambes qu'elle tire comme s'ils allaient s'allonger. Je hurle de nouveau. Une troisième me plonge la tete dans une grande bassine d'eau froide en me coinçant la nuque. Je m'étouffe! Je tousse! Rien à faire, personne ne m'entend dans ce broua d’eau continu. Et de deux! La tete dans l'eau! Et de trois!! J’avale les tasses! Elles m'étalent de nouveau sur la civière en marbre. La lumière qui éclairait jusque là le hammam revête l'aspect d'un arc en ciel fluoresçant. Mes yeux me brulent et mes poumons fragilisés par l'asthme ont prit l'apparence de deux éponges remplit d'eau qu'il est nécessaire d'essorer avant utilisation. Je n'arrive plus à les utiliser d'ailleurs. J'avais pourtant précisé à la caisse mon souhait de prendre la première option du bain mais voila que c'était la seconde qui semblait se profiler devant moi. La frotteuse continue son œuvre sans même soucier de l'esprit qui habite le corps meurtri qu'elle a devant elle; lorsque soudain des hurlements retentissent de l’autre salle... . La malingre qui se tenait de dos commençait à s'agitait anormalement, ses narines reniflait instinctivement un je ne sais quoi, comme un chien de chasse bien entrainé. D'un bond décisif, elle lâcha précipitamment mon corps blessé mais lavé de tous souvenirs dérangeants. Je profite alors de cette brèche pour m'extraire de son joug. Les cris retentissent encore!" oik oik a 3IBADELLAH!!! Mon dieu mon dieu! Un homme serait parmi nous là se faisant passer pour ce qu’il n’est pas ! A tout hasard !une femme!!! Oh!!!L'imposteur!!! Le traitre !

La malingre scrute toute l'assemblée avec rapidité en déculottant du regard tout le monde. Au fin fond de la seconde pièce froide, la septuagénaire enfilait son peignoir avec rapidité. La malingre reconnu au flair l'imposteur que l'on recherchait partout. Sans hésiter une seconde, elle fonça droit sur la vielle femme tel un quaterback. En moins de deux minutes, l’homme était à terre, Le cul en l'air et le nez fracassé sur le carrelage. Le sang commençait à couler tout en se mélangeant au résidu de henné et de saleté dont le parquet était peuplé. En fugitive que j'étais profitant de cette panique générale, je m'enfuyais alors à toute vitesse pour pouvoir regagner euphorique ma liberté. Dehors le sentiment de la liberté vivement acquise me rendait heureuse. Je fis la paix avec ce physique que je ne pouvais plus blairer à cause de l’homme qui ne m’aimait pas. Lavées de mes mauvaises ondes, je me réconciliais alors avec moi-même .A croire que le bain mort est le lieu de réconciliation de la femme et de sa beauté, de la femme et de son élégance particulière mais aussi envers du décor. Lieu de l’esclavagisme social, de la déchéance féminine, du vice étouffé…

Par terre, 2 pâtés de maison plus loin, le squelette d'un homme gisait dans un hall de hammam sordide, tout ça parce qu'il aimait trop les femmes et qu'il voulait a tout prix leur ressembler" (...)

by Maria Aouad
16 octobre 2012 20:05
Ca ne me donne pas du tout envie d'aller au hammam ! moody smiley
16 octobre 2012 20:14
Parfois marrant et bien ecrit mais bizzar comme histoire....jaime pas trop.....et ce n'est pas sa place dans cette rubrique
[i][color=#00FFFF]Rien ne sert de courir.[/color][/i]..
L
16 octobre 2012 20:15
Citation
Dreams' a écrit:
Ca ne me donne pas du tout envie d'aller au hammam ! moody smiley

Ici sur L.A il y a un hammam Coreen et leur regles a respecter ressemblent a des Lois martiales: pas de culotte sous peine d'amendes. Petite serviette de bain et tout Le monde se change dans la meme piece. Au moins au bled ils nettoient le sol pas ici.. Parfois l'eau stagne. Ewwwwww
16 octobre 2012 20:51
Envoutant bravo!
-
16 octobre 2012 20:59
C PAS POSSIBLE CETTE HISTOIRE FAKE FAKE FAKE


ET


ET


ET
REEEEEEEEEEEEEEEE


FAKE
O
16 octobre 2012 21:10
salam

pas mal ton style d'écriture, ça ressemble à un style dénommé "écriture plate ", comme dans "la Place" d'Annie Ernaux. Y'a quelques déviances du style qui font tâche à certains endroits mais bon...


Ensuite, je vois que tu as été traumatisée par le hammam. Moi les fois ou j'ai été, je gardais mon 2 pièces, et personne n'a le droit de t'obliger à te déshabiller. En tout moi je garde que des bons souvenirs du hammam, tu te détends, tu ressort toute belle...
D
16 octobre 2012 21:14
le résumé please
Remercie tes pieds ... car se sont les seuls capable de supporter un lourdO comme toi. By DidiLes Moyen Orientaux qui s'installent dans le rif ... nos valeurs vont finir par ne plus etre !
b
16 octobre 2012 21:18
Citation
Dihya06 a écrit:
le résumé please

+1000000
thumbs up

j'attend aussi
16 octobre 2012 22:02
Citation
Leylah a écrit:
Citation
Dreams' a écrit:
Ca ne me donne pas du tout envie d'aller au hammam ! moody smiley

Ici sur L.A il y a un hammam Coreen et leur regles a respecter ressemblent a des Lois martiales: pas de culotte sous peine d'amendes. Petite serviette de bain et tout Le monde se change dans la meme piece. Au moins au bled ils nettoient le sol pas ici.. Parfois l'eau stagne. Ewwwwww

Sérieusement ? Je ne paierais jamais pour me faire maltraiter !!!

Le corps c'est une partie trop sensible pour le brusquer...

Un bon petit spa, en douceur, avec une petite musique douce... Pourquoi la brutalité ? Pour enlever la crasse ? Je préfère rester chez moi pour ça !
s
16 octobre 2012 22:21
Dègueu!
s
16 octobre 2012 22:22
En tout cas la posteuz, tu as un talent indéniable pour l écriture.
16 octobre 2012 22:41
C'est un texte de Maria Awad, celle qui a écrit "Les Trente Glorieuses ou l'Age d'or du Nationalisme Marocain" compagnon de Mehdi Ben Barka ?
d
16 octobre 2012 22:43
BRAVO!!!!

J"ai adoré cette lecture.

C'est de toi?

Je suis également une traumatisée du hammam : la veille de ma soirées de henné, séance de hammam oblige (je n'y avais jamais mis les pieds auparavant). On m'avait préparé la totale. Une personne avait été réservée pour me masser et procéder au rituel du gommage du corps. Elle a tellement bien frotté que je me suis retrouvée écorchée vive.

Fallait voir la tête de la negafa lorsqu'elle m'a vu le lendemain : ma peau était griffée, boursouflure et rougeâtre. Impossible de porter des bijoux à même la peau : j'avais l'impression de brûler.

Depuis, je n'y ai Plus jamais remis les pieds...
16 octobre 2012 22:45
Citation
drolededame a écrit:
BRAVO!!!!

J"ai adoré cette lecture.

C'est de toi?

Je suis également une traumatisée du hammam : la veille de ma soirées de henné, séance de hammam oblige (je n'y avais jamais mis les pieds auparavant). On m'avait préparé la totale. Une personne avait été réservée pour me masser et procéder au rituel du gommage du corps. Elle a tellement bien frotté que je me suis retrouvée écorchée vive.

Fallait voir la tête de la negafa lorsqu'elle m'a vu le lendemain : ma peau était griffée, boursouflure et rougeâtre. Impossible de porter des bijoux à même la peau : j'avais l'impression de brûler.

Depuis, je n'y ai Plus jamais remis les pieds...

ptdr
l
16 octobre 2012 23:11
j'ai pas tout lu c'est trop long
mais je sais que sa parle de hamam

un resumé svp!!!!yawning smiley
s
16 octobre 2012 23:24
J ai pris plaisir à te lire
17 octobre 2012 00:04
Citation
sabrina93000 a écrit:
J ai pris plaisir à te lire
Egalement
Début captivant ... la suite n'a été que bonheur en lecture.
m
17 octobre 2012 02:06
c'est trop long

la flemme
d
17 octobre 2012 09:52
Citation
HIND42 a écrit:
j'ai pas tout lu c'est trop long
mais je sais que sa parle de hamam

un resumé svp!!!!yawning smiley



Ce serait dommage d'en faire un résumé.

Cette lecture est un délice et il faut en savourer chaque ligne, chaque détails,...

Mais il est vrai qu'au niveau de la présentation le texte n'est pas attractif et trop dense. Il faudrait l'aérer,laisser des espaces,...

Mais sinon, c'est un pur bonheur...
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