« La limite du parler dans ce qui te concerne consiste à tenir des propos que si tu t'en abstiens, tu n'encourras aucun péché et il ne te nuiront poins, que ce soit à court terme ou à long terme, comme par exemple le cas de quelqu'un qui est au milieu d'un groupe et qui leur raconte ses voyages, ce qu'il a vu comme montagnes et rivières, les événements qui lui sont arrivés, les plats et les habits qu'il a apprécié, les choses étonnantes qu'il a vues chez certains chefs de pays.
Or, taire ces choses là n'attire pas n'attire pas le péché et ne lui nuira en rien.
Et si tu fais d'avantage d'efforts sur toi même en prenant la précaution de ne mêler à ton discours ni ajout ni omission, ni purification de l'âme pour être fier d'avoir vu ces phénomènes grandioses, ni médisance de quelqu'un, ni dénigrement de quelque chose qu'Allah a créée, tu as malgré tout cela perdu ton temps. Loin encore, qui prétendait être à l'abri de tous ces fléaux précités?
En cela, il y a aussi le fait de demander à quelqu'un ce qui ne te concerne pas car par ta question, tu as perdu ton temps et, en poussant ton compagnon à répondre, tu lui as fait perdre son temps. Cela, quand il s'agit d'une question qui ne comporte pas d'inconvénient. Or, la majorité des questions comportent des inconvénients. Tu peux par exemple interroger quelqu'un à propos de son adoration en lui disant « Est-ce que tu jeûne? » S'il répond « Oui », son adoration se trouve alors divulguée ce qui fait qu'elle risque d'être entachée par l'ostentation et tombera du registre de l'adoration secrète. Or, l'adoration en secret dépasse l'adoration en public de plusieurs degrés. S'il dit « Non », il aura alors menti. S'il se tait, c'est comme s'il t'avait méprisé et tu en seras gêné. S'il veut ruser pour contourner ta question, il aura besoin d'un grand effort et cela le fatiguera.
Par conséquent, tu l'as exposé par ta question soit à l'ostentation, soit au mensonge, soit au dédain, soit à la fatigue. »
Voici quelques textes que j'ai récupéré sur les bienfaits du silence :
Sache que les dégâts causés par la langue (les mots, la parole) sont énormes, et rien ne peut être plus salutaire que sa retenue. Ainsi la loi religieuse (Coran et hadiths) vante le mutisme et insiste sur l'importance du silence.
On rapporte d'après la tradition que : « Le silence est une sagesse mais rares sont ceux qui le pratiquent».
Mouadh Ibn Jabal demanda au Prophète :
« Ô Envoyé de Dieu serons-nous jugés pour nos paroles ? Et le Prophète lui répondit : « ô ibn Jabal ! C'est la moisson de la langue qui le plus souvent jette les gens dans l'Enfer »
Et d'après Abu Horayra le Prophète a dit : « Celui qui croit en Dieu et au jour du jugement, qu'il dise du bien ou qu'il garde le silence » [ Partie d'un long hadith rapporté par Bukhari et Muslim.]
On a dit à 'Issa (Jésus) : « montre-nous une oeuvre qui nous fait entrer au paradis ?» Il leur répondit : « ne parlez jamais », on lui a dit : « On ne peut pas se retenir de parler ». II leur a dit : « alors, ne parlez que pour dire du Bien ».
Soulayman (Salomon) fils de Daoud (David) a dit : « Si la parole est en Argent le silence est en Or ».
Et dans les traditions des compagnons du Prophète , on rapporte qu'Abu Bakr mettait une petite pierre dans sa bouche, pour s'empêcher de parler, et il disait en faisant allusion à sa langue :
« C'est elle qui me fait engager dans les sentiers dangereux ».
Si tu te poses la question sur l'origine des grandes vertus du silence (mutisme), sache alors que ces vertus ne sont autres que l'absence des pêchés causés par la langue comme le mensonge, la médisance, la calomnie, l'ostentation, l'hypocrisie, la perversion, la vilenie, la vanterie, les vaines discussions, les disputes..
merci l'homme étrange d'autant plus que l'auteur al ghazali est quelquun qui est allé assez loin dans la polémique philosophique et voyant que ça ne le menait nulle part...
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