Seigneur, je sais que toute aspiration est belle. Celle de la liberté et celle de la discipline. Celle du pain pour les enfants Celle de la science qui examine, Celle du respect qui accepte et fonde. Celle du partage qui distribue. Celle du temps qui donne la méditation Et celle du travail qui remplit le temps. Celle de l'amour qui grandit l'homme, Celle de la pitié qui va vers les autres, Celle de l'avenir à construire Et celle du passé à sauver. Celle de la paix qui est récolte.
Seigneur, prêtez-moi un copeau de votre manteau Pour y abriter tous les hommes Avec leurs bagages de grands souhaits. Seigneur, je veux fonder la noblesse des fidèles Et la beauté des temples Qui donne un sens à leur vie.
Mais ce soir dans le désert de mon amour, J'ai rencontré une petite fille en larmes. J'ai renversé sa tête pour lire dans ses yeux. Et son chagrin m'a ébloui. Si je refuse, Seigneur, de le reconnaître Je refuse une part du monde. Ce n'est pas que je me détourne de mes grands buts, Mais que cette petite fille soit consolée ! Car alors seulement le monde ira bien, Elle est aussi signe du monde.
Je Te loue, Seigneur, Car j'ai trouvé ce que je cherche, J'ai achevé de devenir. Seigneur, me voilà vieux Et de la faiblesse des arbres quand vente l'hiver. Je laisse en arrière ma génération Comme sur le versant désormais révolu d'une montagne. Daigne pour ta gloire, faire que je m'endorme Au creux de ces sables où j'ai bien travaillé