Je marche, tranquille Dans les rues de ma ville. Le ciel est gris, Limite, il pleure, L'air est frais. Je frissonne!
Soudain, dans un souffle Des milliers de pétales colorés, D'un arbre de rose vêtu, Prennent leur envol, Virevoltent allègrement Puis se déposent sur le sol En un joli tapis parsemé de rose.
Instant d'émerveillement, S'évade trop rapidement, Et naissent ces vains mots, Tentant de le capturer...
A vous de jouer, amis yabis... capturez l'instant de vos mots envoutants... faites nous rire ou rêver, laissez vous aller à ce petit jeu...
Assise. Assise et vivante. Là, dans la lumière jaune du dernier train, seule quand il ralentit en geignant puis s'arrête dans une gare froide. Mon coeur bat, un, deux, les portes s'ouvrent dans le train vide, trois, quatre, et la présence s'engouffre. Arrêt.
Assise, le vagabond me cerne, me confine dans un espace minuscule, puis le coeur redémarre. Est-ce à cause de la chaleur douce qui irradie de ce corps immense? C'est peut-être sa délicate senteur de linge sortie du séchoir? Qu'importe. Je ne sais pas.
Je ne peux pas fuir. Je ne veux pas bouger. Je crains par un bruit, par un mouvement, d'effrayer le géant...
Un, deux, "Un familier inconnu cerne une jeune femme tard le soir, dans un train déserté..." titrera peut-être un journal demain, tandis que ce soir je prends dans sa paume ouverte la friandise -ou le poison?- offerte en silence.
J'ose un coup d'oeil vers son visage hirsute, ses traits purs dans lesquels flambe un regard sombre: nous savourons en silence les derniers fragments d'éternité.
Assise et vivante, cernée. Protégée. Le train roule tandis que mes doigts frôlent un, la grande paume du destin imperturbable, deux...
Modifié 3 fois. Dernière modification le 22/04/17 01:33 par Oûd.